Devoir de Philosophie

Dissertation : De quels moyens les écrivains disposent-ils pour dénoncer ce qui les scandalise ?

Publié le 11/06/2016

Extrait du document

Dissertation : De quels moyens les écrivains disposent-ils pour dénoncer ce qui les scandalise ? Depuis l'invention de l'écriture, l'art de la littérature a été utlisé par l'homme afin, entre autre, de dénoncer ce qui le scandalise. Mais qu'auraient été ces textes sans l'argumentation ? En effet, l'argumentation permet de structurer la pensée de l'auteur, d'aider le lecteur à comprendre la réflexion de l'écrivain, de le convaincre ou le persuader... Mais ce processus permettant à l'auteur de dénoncer ce qui le revolte est très vague et comporte de nombreux différents procédés. Cette réfléxion amène la suivante. En effet, on peut donc se demander de quels moyens les écrivains disposent pour dénoncer ce qui les scandalise. Cela revient à s'interroger sur la dimension critique de la littérature et sur les différents types d'argumentation pouvant couvrir toute sorte de sujet révoltant l'auteur et être utilisés sur n'importe quel support malgré la multitude de formes littéraires. Ainsi, le thème proposé ici nous amène bien évidemment à penser aux deux principales techniques d'argumentation. Tout d'abord l'argumentation directe, dite explicite, qui permet à l'auteur de dévoiler son opinion de façon claire et précise. Et ensuite, l'argumentation indirecte, dite implicite, dans laquelle l'auteur passe par la fiction pour dévoiler sa thèse. D’une part, l’auteur peut exprimer sa thèse de manière explicite : c’est l’argumentation directe. Ici, l’auteur argumente de façon personnelle avec son lecteur; il ne se sert pas d’un personnage pour dire son opinion. L’argumentation directe se retrouve sous plusieurs formes. Tout d’abord, la forme la plus importante : l’essai. L'essai est un ouvrage, de forme assez libre, dans lequel l'auteur expose ses opinions. Il exprime clairement sa thèse puis procède argument par argument, montrant ainsi sa réflexion. Ce genre a été inventé par Montaigne au 16e siècle. Il a ensuite été très prisé par les philosophes des lumières, durant le 18e siècle (Essai sur les moeurs et l'esprit des nations, Voltaire). Finalement, l’essai redevient populaire au 20e siècle, d’abord utilisé seulement par les grands écrivains tels Jean Paul Sartre, mais par la suite par beaucoup d'auteurs sans ambition littéraire. Une deuxième utilisation de l’argumentation directe est le pamphlet, écrit satirique, souvent politique, au ton virulent. L’auteur l’utilise pour combattre, riposter et prendre parti. Il appartient à la littérature engagée. Le plaidoyer et le réquisitoire permettront à un auteur de défendre et accuser respectivement, dans un cadre plus judiciaire. Les préfaces aussi sont écrites en argumentation directe. Elles permettent à un auteur de justifier l'écriture de son œuvre et la présenter, voire de s’adresser directement à ses ennemis comme l’a fait Molière dans sa préface de Le Tartuffe, ou l’imposteur, oú il s'attaque à l’Église qui avait fait censurer son œuvre. Il existe bien d’autres utilisations de l’argumentation directe telles que la lettre ouverte, le manifeste, l’éloge, etc. L'argumentation directe cherche à ouvrir l’esprit du lecteur, en lui expliquant clairement un raisonnement, pour le faire changer d’avis, le convaincre. On fera donc appel à la capacité de raison logique. En effet, le lecteur n’a pas d’interprétation à faire, car tout lui est expliqué. Par exemple, le Discours de la servitude volontaire, d’Étienne de la Boétie explique avec des mots simples que l’humain se fait asservir volontairement, ne laissant pas de doute au lecteur quant à l’intention de l’auteur. C’est donc une argumentation simple et efficace. Cependant, l’argumentation directe a aussi des inconvénients. On risque de choquer le lecteur par une opinion trop différente de la sienne par exemple; risque pouvant être calculé par l’auteur. L’auteur doit aussi faire attention à ne pas ennuyer son lecteur, ce qui l’inciterait plutôt à ne pas être d'accord avec l’auteur. L’argumentation directe sert donc à exposer clairement ses idées personnelles, s’adressant à tout le monde de par sa simplicité. D’autre part, l’auteur peut exprimer sa thèse de manière implicite : c’est l’argumentation indirecte. Ici, l’auteur passe par la fiction pour exprimer son point de vue. Cela permet d’illustrer ses propos, mais aussi de créer une distance entre l’auteur et le lecteur. Comme pour l’argumentation directe, il existe plusieurs formes d'argumentation indirecte. L’apologue, court récit à visée didactique, l’utilise tant dans le genre de la fable que dans le conte, voire conte philosophique. La fable est très ancienne. Elle sert depuis toujours à instruire le lecteur grâce à une morale, mais aussi, comme le fait La Fontaine, à critiquer ou instruire de façon implicite. De même pour le conte, où l’histoire démontre la thèse de l’auteur, qui n’est pas formulée. L’utopie, quand à elle, permet à l’auteur de démontrer sa thèse. Il invente un monde idéal, démontrant ainsi à son lecteur qu’il a raison. Le dialogue et le théâtre sont aussi des formes d’argumentation indirecte. L’auteur fait donc appel non à la raison mais à l'intelligence du lecteur. L’argumentation indirecte est plus plaisante pour ce dernier. En effet, on n’a pas besoin de se livrer à un grand nombre d’arguments abstraits, mais on vit l’opinion de l’auteur à travers les personnages. Cependant, l’auteur s’expose aussi à un plus grand risque qu’avec l’argumentation directe. En effet, le lecteur peut mal interpréter le texte, et donc arriver à une conclusion différente de l’opinion de l'auteur, ce qui serait contre-productif. On a donc affaire à une argumentation plus complexe, faisant appel à l'intelligence du lecteur, qui doit donc être éduqué afin de comprendre le texte. Malgré ceci, elle est plus plaisante pour le lecteur. L'argumentation directe présente donc la thèse de l'auteur de façon simple, explicite et personnelle avec le lecteur. L'opinion de l'écrivain est claire. Cette argumentation couvre de nombreux genres ou sous-genres littéraires : l'essai, le pamphlet, la lettre ouverte, le manifeste... Tandis que les autres genres sont plus concernés par l'argumentation indirecte qui, elle, est plus complexe car la thèse de l'auteur est dissimulée dans une fiction : l'apopogue (la fable et la conte), l'utopie, le théâtre, le roman , le dialogue... Donc, les écrivains disposent de deux principaux moyens pour défendre leur thèse et la partager avec le lecteur lorsqu'il s'agit de dénoncer ce qui les scandalise : l'argumentation directe et indirecte. Ces deux procédés permettent à l'auteur, malgré la multitude de formes littéraires (variété de genres, de registres, de figures de style, de thèmes...) de couvrir et traiter tout type de sujet les révoltants. Néanmoins, même si l'argumentation explicite et implicite offre de nombreuses possibilités à l'auteur, ce dernier aura toujours des limites fixes qui lui seront infranchissables. En effet, il butera constamment sur les mêmes obstacles. Ces obstacles étants les mêmes pour tout écrivain, les limites de la littérature et les limites de l'auteur : son talent, son imagination, la langue...

« D'une part, l'auteur peut exprimer sa thèse de manière explicite : c'est l'argumentation directe.

Ici, l'auteur argumente de façon personnelle avec son lecteur; il ne se sert pas d'un personnage pour dire son opinion. L'argumentation directe se retrouve sous plusieurs formes.

Tout d'abord, la forme la plus importante : l'essai. L'essai est un ouvrage, de forme assez libre, dans lequel l'auteur expose ses opinions.

Il exprime clairement sa thèse puis procède argument par argument, montrant ainsi sa réflexion.

Ce genre a été inventé par Montaigne au 16e siècle.

Il a ensuite été très prisé par les philosophes des lumières, durant le 18e siècle (Essai sur les moeurs et l'esprit des nations, Voltaire).

Finalement, l'essai redevient populaire au 20e siècle, d'abord utilisé seulement par les grands écrivains tels Jean Paul Sartre, mais par la suite par beaucoup d'auteurs sans ambition littéraire.

Une deuxième utilisation de l'argumentation directe est le pamphlet, écrit satirique, souvent politique, au ton virulent.

L'auteur l'utilise pour combattre, riposter et prendre parti.

Il appartient à la littérature engagée.

Le plaidoyer et le réquisitoire permettront à un auteur de défendre et accuser respectivement, dans un cadre plus judiciaire.

Les préfaces aussi sont écrites en argumentation directe.

Elles permettent à un auteur de justifier l'écriture de son oeuvre et la présenter, voire de s'adresser directement à ses ennemis comme l'a fait Molière dans sa préface de Le Tartuffe, ou l'imposteur, oú il s'attaque à l'Église qui avait fait censurer son oeuvre.

Il existe bien d'autres utilisations de l'argumentation directe telles que la lettre ouverte, le manifeste, l'éloge, etc.

L'argumentation directe cherche à ouvrir l'esprit du lecteur, en lui expliquant clairement un raisonnement, pour le faire changer d'avis, le convaincre.

On fera donc appel à la capacité de raison logique.

En effet, le lecteur n'a pas d'interprétation à faire, car tout lui est expliqué.

Par exemple, le Discours de la servitude volontaire, d'Étienne de la Boétie explique avec des mots simples que l'humain se fait asservir volontairement, ne laissant pas de doute au lecteur quant à l'intention de l'auteur.

C'est donc une. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles