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HISTORIEN ET LES MEMOIRE

Publié le 24/05/2019

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L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre Mondiale en France La seconde guerre mondiale reste un élément traumatisant pour la population européen et essentiellement pour les français sur l’implication de l’état entre 1940 à 1944 défaite allemande, des années noires de l’occupation allemande et de la collaboration du gouvernement de Vichy. L’historien réalisées recherche objectivée confrontant les témoignages et d’autre ressource (archives ouvrage) Pourquoi les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont-elles longtemps été conflictuelles, Nous étudierons tout d’abord les troubles de la mémoire collective des 1945 à la fin des années 1960, puis le réveil des mémoires des années 1970 à nos jours. L'occupation allemande de 1940 − 1944 traumatise les Français et blesse leur orgueil ; considérée comme la première armée du monde depuis sa victoire sur l'Allemagne en 1918, l'armée française a en effet été balayée en six semaines en mai-juin 1940. Après l'armistice signé le 22 juin 1940, le territoire est divisé et pour partie occupé. La collaboration divise par ailleurs les Français : une minorité de collaborationnistes militent pour travailler de concert avec Hitler, à l'exemple de Jacques Doriot ; une majorité se montre attentiste et espère des jours meilleurs ; enfin, une minorité prend le parti de résister à l'occupant et s'inscrit, de près ou de loin, dans les pas de Charles de Gaulle ou de Jean Moulin. À la Libération, le pays est à reconstruire. Les Français se lancent dans l'épuration sauvage (10 000 exécutions sommaires), puis légale (125 000 procès, 1500 exécutions). Il s'agit d'épurer les comptes des "années noires". Une fois la France libérée, le Gouvernement provisoire de la République française (dirigé par Charles de Gaulle s'emploie à dénier toute légitimité au régime de Vichy ; pour De Gaulle, "Vichy est nul et non avenu" et il s'empresse donc d'annuler tous les actes législatifs du régime du maréchal Pétain. Par ailleurs, pour reconstruire l'unité nationale, il faut apaiser les Français en prônant l'oubli du "temps où les Français ne s'aimaient pas" (Georges Pompidou en 1972) : des lois d'amnistie sont ainsi voté ; Philippe Pétain, condamné à mort lors de son procès en 1945, est gracié par De Gaulle ". Certains historiens accompagnent cette relecture ; ainsi, Robert Aron, dans son Histoire de Vichy parue en 1954, accrédite le mythe du glaive (De Gaulle) et du bouclier (Pétain) pour tenter de rassembler les Français. Par ailleurs, les autorités de la république s'emploient à célébrer les victimes qui ennoblissent les Français et qui deviennent, "victimes officielles." Ainsi, les cérémonies du 11 novembre 1945 rendent hommage aux résistants, aux déportés politiques et aux prisonniers morts lors de leur tentative d'évasion, A contrario, la collaboration est occultée comme le montre la censure exercée sur une scène de Nuit et Brouillard (1955) d'Alain Resnais dans laquelle on entrevoit un gendarme français surveillant un camp de déportation du Loiret ; il ne saurait être question de laisser entendre que la France, , ait pu collaborer le retour de De Gaulle aux affaires conforte ce résistancialisme : la création du mémorial du mont Valérien par De Gaulle le 18 juin 1960 en fait foi puisque le monument rend un hommage appuyé aux résistants mais laisse dans l'ombre toute une partie de l'histoire de cette période trouble. L'apogée de ce résistancialisme atteint sans conteste son apogée avec la panthéonisation de Jean Moulin en 1964 : la France résistante et souffrante entre au Panthéon en la personne du chef du CNR. Les impératifs politiques ont dicté la mémoire officielle ; l'État a fait le tri dans le passé et choisi de célébrer la France combattante. Il a renoncé à panser les plaies de la France souffrante des "années noires". Dans ce paysage mémoriel de l'après-guerre, ce qui frappe aujourd'hui, c'est l'absence de la Shoah et du génocide tzigane. En 1955, Alain Resnais tourne Nuit et Brouillard ; il y évoque, "l'univers concentrationnaire" nazi en faisant la part belle aux déportés "politiques" sans mentionner la Shoah. Le sort des Juifs n'est qu'à peine évoqué, il faut dire que les Juifs sont préoccupés par leur réintégration dans la société et par la nécessité de reprendre le cours "normal" de leur vie ; ils sont aussi, et peut-être surtout, peu sollicités et peu entendus. La mémoire des "malgré-nous" est également occultée et la présence d'Alsaciens-Lorrains à Oradour-sur-Glane n'est pas pour aider à la reconnaissance de leur tragédie personnelle. Dans la France d'après-guerre, on ne peut admettre que des Français aient pu soutenir, de quelque manière que ce soit, la "barbarie nazie". Toutes ces catégories de victimes ont le "tort" d'être des victimes "passives" et d'avoir subi leur sort sans réagir, sans résister ; cela ne correspond pas à l'idéal "résistancialiste" ; cela ne correspond pas non plus à la réalité historique mais les historiens ont peu de place dans l'élaboration de ce récit sur le passé. L'État et les associations de résistants sont à la manœuvre et les Français s'accommodent bien volontiers de ces arrangements avec la réalité historique. D'une certaine manière, on peut dire que les Français ont su gré à De Gaulle et aux responsables politiques et intellectuels de l'époque de leur épargner la confrontation douloureuse avec la réalité. Mais ce mythe va s'effriter avec l'arrivée d'une nouvelle génération et la disparition de De Gaulle. . En 1969, Marcel Ophüls sort un documentaire retentissant intitulé Le Chagrin et la Pitié. Il y met en avant une France majoritairement collaboratrice et attentiste, tentée parfois par la collaboration. La charge est telle que le film est censuré et il faudra attendre plusieurs années avant que la télévision publique française soit autorisée à le diffuser. Cette enquête cinématographique est corroborée en 1973 par l'historien américain Robert Paxton qui publie La France de Vichy dans lequel le régime du Maréchal est dépeint sans ménagement : sa participation à la Shoah est soulignée et l'historien insiste sur les collusions idéologiques entre Vichy et les nazis. Il pointe également le fait que l'attentisme était puissant et la résistance largement minoritaire. Bref, c'est l'effondrement du mythe résistancialiste qu'Henry Rousso analysera en 1987 dans Le Syndrome de Vichy. Dans le sillage d'Ophüls et de la "révolution paxtonnienne" on voit sortir des films forts comme Lacombe Lucien de Louis Malle en 1974 ou Section spéciale de Costa-Gavras en 1975. Les "années noires" y apparaissent dans toute leur dramatique médiocrité. Malgré l'avancée de la connaissance historique, l'État reste arc-bouté sur la doxa gaullienne : Vichy, ce n'est pas la France. Le président Mitterrand, s'il est le premier représentant de l'État à participer aux commémorations de la déportation du Vél' d'Hiv en 1992, ne va pas jusqu'à y prendre la parole afin d'éviter d'avoir à justifier la part que les forces de l'ordre françaises y ont prise. Plus problématique, la presse révèle à cette occasion que le président fait fleurir la tombe de Pétain pour ses faits d'armes à Verdun, le tout à une période où les révélations sur son passé vichyste se font jour. Il faut attendre l'alternance de 1995 et l'arrivée au pouvoir de Jacques Chirac pour que l'État assume le passé et l'héritage de Vichy. Le président Chirac prononce un discours important en juillet 1995, à l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv : "oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français." La mémoire officielle rejoint l'histoire et tend la main à une communauté juive dont la mémoire s'était progressivement réveillée depuis les années 1960. En 1961 a lieu le procès Eichmann à Jérusalem ; la parole se libère, c'est le début de "l'ère du témoin" pour reprendre l'expression de l'historienne Annette Wieviorka. À cette occasion, on assiste à un réveil de la mémoire juive qui se concrétise par la traque des criminels nazis et des anciens collaborateurs. Ainsi Klaus Barbie, le "boucher de Lyon", persécuteur de Jean Moulin, est jugé à Lyon en 1987. C Dans un contexte de multiplication des lois mémorielles qui visent à établir une vérité historique officielle et réprimer sa négation ou falsification, certains hommes politiques s’affirment cependant hostiles à la repentance C'est dans ce contexte qu'a émergé le débat autour de la légitimité du "devoir de mémoire" et de la surenchère mémorielle à laquelle les historiens étaient invités à participer afin de donner une caution scientifique. Or, histoire n'est pas mémoire même si les deux sont en partie liées. Un collectif d'historiens a donc été créé : "liberté pour l'Histoire" ; il s'agit de veiller à l'indépendance de l'Histoire et de ses serviteurs. Plutôt qu'un "devoir de mémoire". C’est Jacques Chirac qui reconnaît officiellement dans son discours du 16 juillet 1995 la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs. En 2007,

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