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Juan Peron

Publié le 04/07/2016

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juan

à la suite d'un putsch militaire dont il était l'un des instigateurs

Juan Peron (1895-1974) est un homme politique con­troversé. L'aura légendaire qui l'entourait nous donne une image quelque peu tronquée de ce personnage.

En 1943, il fait partie des putschistes qui renversent le général Uriburu, lequel est à la tête de l'Etat depuis 1930. Le climat qui règne alors lui est favorable. Il est le \"caudillo\" qui peut rassembler les foules et il bénéfi­cie de l'appui des militaires qu'il veille à ne pas s'alié‑


ner. Il se fait légalement élire à la présidence de l'Argentine en 1946. Il ouvre ainsi une ère de dicta­ture \"éclairée\", très semblable à la dictature mussoli-nienne.

Jusqu'en 1952, les orientations que choisit Peron sont largement en faveur du prolétariat ouvrier. Par contre, les avancées sociales se font au détriment des classes moyennes et agricoles. Nationaliste convaincu, Peron arrache l'Argentine à la dépendance britannique par une suite de nationalisations et de rachats d'entre­prises. Par ailleurs, après avoir été l'un des alliés de l'Axe durant la Seconde Guerre mondiale, il est l'un des premiers à accueillir les anciens nazis ! Sans y voir aucune contradiction, son souci d'indépendance à l'égard de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis le fait nouer des relations diplomatiques avec l'URSS. Il en­gendre dès lors le courroux américain, lequel s'exerce sur l'économie argentine qui est en crise à partir de 1950. Le clergé conservateur l'abandonne rapidement en raison des mesures de laïcisation qu'il prend. En outre, en 1952, à la mort de sa femme, Eva Duarte, il perd un bon nombre de ses partisans. Cette dernière, chargée de la propagande, était en effet l'égérie du mouvement \"justicialiste\" fondé par son mari. En la perdant, il perd ceux qui sont les adorateurs de cette passionaria de génie. L'adoration pour Eva est telle qu'à sa mort, un véritable culte religieux lui est voué. La popularité de Peron est alors en baisse en raison de son indécision et de sa nouvelle idéologie. Peron tente en effet d'exalter les vertus de l'autoritarisme et de la dictature auprès de la population. Il tombe non pas parce qu'il n'est plus populaire mais parce que l'armée et le clergé l'ont lâché. Les généraux Leonardi et Aramburu prennent la


suite après sa démission, le 21 septembre 1955.

 

Ce renversement lui donnera une aura de martyr qui lui fera retrouver une grande partie de sa popularité. En 1955, seuls les ouvriers le regrettent; en 1973, c'est l'Argentine tout entière qui attend le retour du sau­veur. Un peu moins de vingt ans de gabegies et de blo­cage politique dû en partie à l'influence des péronistes, font de Juan Peron le récipiendaire de toutes les espé­rances du pays. Il attend 1973 pour retrouver la pré­sidence après qu'Hector Campora, son candidat, ait remporté les élections et se soit désisté en sa faveur. Le héros argentin est de retour au pouvoir mais il est âgé de soixante-dix-huit ans. Il meurt moins d'un an plus tard, sans avoir pu maîtriser les forces extrémistes qui divisent son parti. Sa deuxième femme, Isabel Peron, devient alors présidente.

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