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Le Petit Larousse présente Guy de Maupassant comme un auteur de contes et de nouvelles réalistes.

Publié le 12/10/2019

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Le Petit Larousse présente Guy de Maupassant comme un auteur de contes et de nouvelles réalistes. Il s’est appliqué à décrire fidèlement la société de son époque, aussi bien la classe des petitsbourgeois que la vie des paysans normands. C’est ce milieu campagnard que nous retrouvons dans « Aux champs », publié en 1883 dans Les contes de la bécasse. Peut-on affirmer que, dans ce récit, le message que livre Maupassant au lecteur est que la vie est cruelle ? Nous allons voir que ce que l’auteur cherche à transmettre, c’est bien plus la vraie misère des paysans, leur manque d’ouverture d’esprit et le fait qu’ils n’ont finalement que ce qu’ils méritent. Au début de l’histoire, Maupassant évoque les conditions matérielles dans lesquelles vivent les deux familles : les Tuvache et les Vallin. Leurs noms suggèrent déjà la misère : pas besoin d’expliquer le premier, et le deuxième mêle les idées de « vallée » et de « vilains »… C’est une vie difficile que connaissent ces paysans qui « besogn[ent] dur sur la terre inféconde pour élever tous leurs petits ». (l. 2) Ces derniers ne semblent pas d’ailleurs posséder des personnalités bien distinctes : « Les deux mères distinguaient à peine leurs produits dans le tas ; et les deux pères confondaient tout à fait. » (l. 7-8) Même le père Tuvache ne semble pas posséder de prénom, sa femme se contentant de l’appeler « l’homme » (l. 89). L’important dans ce monde décrit avec réalisme, c’est qu’on puisse s’alimenter : « Tout cela vivait péniblement de soupe, de pommes de terre et de grand air. » (l. 13) La nourriture est grossière et les mères s’occupent de leurs petits comme on s’occupe de nourrir les animaux : « Le soir, les ménagères réunissaient leurs mioches pour donner la pâtée, comme les gardeurs d’oies assemblent leurs bêtes. » (l. 14-15) Dans l’expression « La mère empâtait elle-même le petit » (l. 19-20), le Petit Larousse donne au verbe « empâter » le sens d’« engraisser (une volaille) ». Tout cela est-il cruel ? Pas vraiment : pour l’auteur, c’est surtout réaliste. Deuxièmement, lorsque Mme d’Hubières vient faire des propositions à la mère de Charlot, c’est le manque d’ouverture d’esprit que l’auteur fait surtout ressortir. À ce sujet, la question de M. d’Hubières en dit assez long : « Avez-vous bien compris ? » (l. 61) La mère de Charlot ne considère aucunement l’intérêt de la proposition et se contente d’exprimer des réactions émotives : PRÉPARATION À L’ÉPREUVE DE FRANÇAIS Exemples complets de dissertations PRÉPARATION À L’ÉPREUVE DE FRANÇAIS MAUPASSANT : EXEMPLE DE DISSERTATION 2 LES EXERCICES DE FRANÇAIS DU CCDMD www.ccdmd.qc.ca/fr – Voulez-vous nous prend’e Charlot ? Ah ben non, pour sûr. (l. 54) – Vous voulez que j’vous vendions Charlot ? Ah ! mais non ; c’est pas des choses qu’on d’mande à une mère, ça ! (l. 63-64) – C’est tout vu, ç’est tout entendu, ç’est tout réfléchi… Allez-vous-en, et pi, que j’vous revoie point par ici. (l. 73-74) Quant au père, aussi bien dire qu’il manifeste encore moins d’ouverture : « L’homme ne disait rien, grave et réfléchi ; mais il approuvait sa femme d’un mouvement continu de la tête. » (l. 65- 66) On dirait bien le père québécois du terroir ou de la Révolution tranquille. Moins instruit que sa femme, il la laisse décider. Encore ici, peut-on parler de cruauté ? Parlons plutôt d’une incapacité à prendre une décision rationnelle. Ce qui devait arriver arriva. On constate assez vite que les Tuvache n’ont pas pris la bonne décision : « Les Tuvache, sur leur porte, les regardaient partir, muets, sévères, regrettant peut-être leur refus. » (l. 106-107) Cela n’empêche pas la mère Tuvache de se vanter du choix qu’elle a fait : « J’sieus pas riche, mais vends pas m’s éfants ». (l. 115-116) Elle avait même « fini par se croire supérieure à toute la contrée parce qu’elle n’avait pas vendu Charlot. » (1. 118-120) Les deux familles ne connaissent plus le bon voisinage qui les unissait si complètement avant l’événement : « Les Vallin vivotaient à leur aise, grâce à la pension. La fureur des Tuvache, restés misérables, venait de là. » (l. 124-125) Mais la plus terrible des conséquences, c’est certainement la réaction de Charlot lorsque le fils des Vallin vient faire sa visite. Ce sont d’abord les reproches directs à ses parents : « Faut-i qu’vous soyez assez sots pour laisser prendre le p’tit aux Vallin ! » (l. 144), « C’est-i pas malheureux d’être sacrifié comme ça ! » (l. 149), « J’aimerais mieux n’être point né que d’être c’que j’suis. » (l. 159) Finalement, s’il y a quelque chose de cruel dans le récit de Maupassant, c’est la décision de partir dont Charlot fait part à ses parents, pendant que « les Vallin festoyaient avec l’enfant revenu » (l. 168). Au bout du compte, affirmer que le message de Maupassant est la cruauté de la vie n’est vrai qu’en partie. Le départ du fils à la fin du récit a certainement été une attitude cruelle à l’égard de ses parents, qui s’étaient fait un point d’honneur de ne pas le « vendre ». Mais ce que Maupassant a surtout voulu montrer dans sa recherche de réalisme, c’est le milieu difficile où les paysans de son histoire doivent survivre en se serrant les coudes. C’est l’esprit borné de ceux qui ne savent pas profiter d’une bonne occasion. Enfin, on a ce qu’on mérite… telle est la leçon qu’on peut tirer du conte « Aux champs », un peu comme on en tire toujours une à la fin d’une fable de La Fontaine
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« » (l.

61) La mère de Charlot ne considère aucunement l'intérêt de la proposition et se contente d'exprimer des réactions émotives : PRÉPARATION À L'ÉPREUVE DE FRANÇAIS Exemples complets de dissertations PRÉPARATION À L'ÉPREUVE DE FRANÇAIS MAUPASSANT : EXEMPLE DE DISSERTATION 2 LES EXERCICES DE FRANÇAIS DU CCDMD www.ccdmd.qc.ca/fr – Voulez-vous nous prend'e Charlot ? Ah ben non, pour sûr.

(l.

54) – Vous voulez que j'vous vendions Charlot ? Ah ! mais non ; c'est pas des choses qu'on d'mande à une mère, ça ! (l.

63-64) – C'est tout vu, ç'est tout entendu, ç'est tout réfléchi… Allez-vous-en, et pi, que j'vous revoie point par ici.

(l.

73-74) Quant au père, aussi bien dire qu'il manifeste encore moins d'ouverture : « L'homme ne disait rien, grave et réfléchi ; mais il approuvait sa femme d'un mouvement continu de la tête.

» (l.

65- 66) On dirait bien le père québécois du terroir ou de la Révolution tranquille.

Moins instruit que sa femme, il la laisse décider.

Encore ici, peut-on parler de cruauté ? Parlons plutôt d'une incapacité à prendre une décision rationnelle.

Ce qui devait arriver arriva. On constate assez vite que les Tuvache n'ont pas pris la bonne décision : « Les Tuvache, sur leur porte, les regardaient partir, muets, sévères, regrettant peut-être leur refus.

» (l.

106-107) Cela n'empêche pas la mère Tuvache de se vanter du choix qu'elle a fait : « J'sieus pas riche, mais vends pas m's éfants ».

(l. 115-116) Elle avait même « fini par se croire supérieure à toute la contrée parce qu'elle n'avait pas vendu Charlot.

» (1.

118-120) Les deux familles ne connaissent plus le bon voisinage qui les unissait si complètement avant l'événement : « Les Vallin vivotaient à leur aise, grâce à la pension.

La fureur des Tuvache, restés misérables, venait de là.

» (l.

124-125) Mais la plus terrible des conséquences, c'est certainement la réaction de Charlot lorsque le fils des Vallin vient faire sa visite.

Ce sont d'abord les reproches directs à ses parents : « Faut-i qu'vous soyez assez sots pour laisser prendre le p'tit aux Vallin ! » (l.

144), « C'est-i pas malheureux d'être sacrifié comme ça ! » (l.

149), « J'aimerais mieux n'être point né que d'être c'que j'suis.

» (l.

159) Finalement, s'il y a quelque chose de cruel dans le récit de Maupassant, c'est la décision de partir dont Charlot fait part à ses parents, pendant que « les Vallin festoyaient avec l'enfant revenu » (l.

168).

Au bout du compte, affirmer que le message de Maupassant est la cruauté de la vie n'est vrai qu'en partie.

Le départ du fils à la fin du récit a certainement été une attitude cruelle à l'égard de ses parents, qui s'étaient fait un point d'honneur de ne pas le « vendre ».. »

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