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Le sport de 1910 à 1919 : Histoire

Publié le 12/01/2019

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AVIATION: LE TEMPS DES RECORDS. Après les premiers succès des années précédentes, les innovations techniques se poursuivent. Le bois est progressivement remplacé par le métal, les tableaux de bord sont dotés d'indicateurs de vitesse. En 1911. le service géographique de l'Armée publie la première carte aérienne. En 1912. l’invention du «monocoque» permet de gagner de la place et. la même année, apparaît le parachute. Ces progrès aidant, les records se multiplient. Les distances franchies sont de plus en plus longues et, en 1913. Roland Garros survole la Méditerranée. 1913, c’est aussi le début des courses intercontinentales. A la veille de la guerre, l'Allemand Reinhold Bôhm bat le record de durée en tenant l'air 24 heures. Au retour de la paix, les avions militaires reconvertis servent aux raids d'exploration. Ainsi, en juillet 1918, un bombardier britannique relie Londres au Caire. En juin 1919, John Alcock et Arthur Whitten Brown couvrent la distance de Terre-Neuve à l'Irlande. C’est la première traversée de l'Atlantique. Rapidement, l’aéroplane conquiert la vie civile et, dès 1919, naissent les premières compagnies aériennes.

PRATIQUE DU SPORT (I). Le sport est encore l'apanage des villes: les premiers footballeurs comme les premiers cyclistes sont issus des grandes agglomérations urbaines et ce sont les équipes parisiennes qui occupent la tête des palmarès. En 1910, la France compte ainsi près de trois millions de bicyclettes, immatriculées pour la plupart au nord d'une ligne Brest-Lyon. Urbain, le sport est pratiqué dans les quartiers aisés où s'installent notamment les clubs de tennis, mais aussi dans les banlieues ouvrières dont les clubs de quartiers situent fréquemment leur siège dans un café. À l'exception des grandes épreuves populaires telles que la traversée du

 

Rhône à travers Lyon à la nage, le Tour de France ou les défilés de gymnastique, les pratiques sportives sont en effet le plus souvent reléguées dans les faubourgs. Ainsi si le sport n’est pas encore l’activité populaire qu’il deviendra bientôt, il n’est déjà plus le privilège de l'aristocratie et de la grande bourgeoisie. Les classes moyennes, en quête de distractions et de convivialité, ont à leur tour envahi les terrains de sport. On compte ainsi en 1920 185 000 licenciés des clubs affiliés à l'UFSA pour 20 000 en 1908.

PRATIQUE DU SPORT (II). Alors que les sports anglais ont définitivement conquis les élites françaises, la mode invente un nouveau «chic parisien»: la tenue sportive. La pratique du sport est devenue un signe de reconnaissance sociale et favorise ainsi la fréquentation des terrains de football, des courts de tennis ou des greens de golf. L'amateurisme, le «fair-play», l’individualisme et le respect des règles et de la hiérarchie y sont érigés en vertus sportives et deviennent les éléments d'un code de distinction, proche des valeurs de Georges Saint-Clair et de Pierre de Coubertin. Porté par l’engouement dont bénéficie l'escrime mais aussi la gymnastique, la boxe, le rugby et l'athlétisme, le sport professionnel connaît ses premières heures. Les clubs fermés d’où sont exclus les coéquipiers de couches sociales «inférieures» sont pour la bourgeoisie le meilleur moyen de se soustraire à la démocratisation. Autre échappatoire: la pratique exclusive de la chasse à courre, du tir et de l’équitation qui progressivement perdent leur caractère militaire, ou de disciplines nouvelles comme l’aviation ou la course automobile.

LE SPORT ET LA GRANDE GUERRE. Citoyens, les sportifs français se retrouvent soldats comme les autres. À la différence de leurs homologues allemands qui, pour la plupart, sont affectés au service de l'arrière, les champions français ne bénéficient d'aucun régime de faveur. Aussi le tribut payé au massacre parie sport français est-il très lourd: d'Octave Lapize abattu en combat aérien au-dessus de Verdun à Jean Bouin, mort au front près de Saint-Mihiel (Meuse) en 1914, de Lucien Petit-Breton, tué en mission dans un accident d’automobile en 1917, à Jean Lacassagne et tant d’autres, moins célèbres. Mais la guerre n'a pas seulement décimé les rangs des champions, elle a aussi tué l’esprit cosmopolite qui régnait dans les compétitions d’avant 1914. Désormais Français et Allemands se suspectent les uns les autres et les haines engendrées par le conflit mettront du temps à s’estomper. Ainsi tel journal affirma que le cycliste Walter Rutt avait bombardé la France, alors qu'il avait été affecté à l'arrière. Mais la guerre a aussi introduit en France de nouveaux sports. En 1918, les Américains apportent ainsi dans leur paquetage le basket.

JEAN BOUIN. Jean Bouin n’avait pas le physique d'un pédestrian (coureur de fond). Le temps de sa courte carrière, il détient pourtant cinq records du monde et vingt-deux records de France, dont les 5 000 mètres et 10 000 mètres ainsi que le record de l'heure. Aux jeux Olympiques de Stockholm en 1912, Jean Bouin est désigné comme le grand favori du 5 000 mètres: arrivé dans la capitale suédoise trois semaines avant le début des compétitions, il est au sommet de sa forme et s’abstient même de participer au 10 000 mètres afin de mieux se concentrer sur son objectif. Dès les séries, Jean Bouin fait forte impression et s'impose largement, record du monde bat

 

tu. Mais il ne montera jamais sur la plus haute marche du podium : devancé de deux centièmes de seconde, à peine une poitrine, par son rival finlandais Hannes Kohlmainen au terme d'une course échevelée, Jean Bouin ne finit que deuxième. La Grande Guerre arrêtera net la carrière de cet athlète hors du commun : le 29 septembre 1914, le sergent Jean Bouin est frappé à mort par un éclat d'obus lors de l'attaque du mont Sec près de Saint-Mihiel (Meuse). Il n'avait que vingt-six ans.

 

LE RUGBY. Parti du nord de la Loire, le rugby a très vite quitté la capitale et les villes industrielles ou portuaires (Bordeaux, Le Havre, Rouen) pour devenir, après avoir gagné les grandes cités méridionales comme Toulouse, Narbonne ou Perpignan, un sport de sous-préfectures: c’est Pau qui en 1912 est sacré champion de France. Parallèlement, les compétitions internationales s’organisent. En 1910, l’Écosse accepte enfin de rencontrer la France. Le tournoi des Nations britanniques, qui chaque année oppose le pays de Galles. l'Angleterre, l’Écosse et l'Irlande, devient le Tournoi des Cinq Na-tions. Le 2 janvier 1911, lors de la deuxième édition du tournoi, le XV de France, qui a pris le coq gaulois pour emblème, entre brillamment au royaume de l’Ovalie: elle remporte son premier match face à l’Écosse. Mais bientôt surviennent les premiers excès: en 1913, l’Écosse joue de nouveau au stade de Colombes et reçoit des pierres en guise de bravos. L’arbitre est malmené, la confiance trahie. Les Écossais, choqués, jurent qu'ils ne reviendront plus à Paris. La Grande Guerre, qui éclate l’année suivante, rendra caduque cette menace.

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