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Les déchets nucléaires sous surveillance

Publié le 03/12/2018

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Les déchets radioactifs sont, pour la plupart, des sous-produits de la fission des atomes d’uranium dans les centrales électronucléaires. Dans 100 kilogrammes de combustible usé, après quelques années d'irradiation dans le cœur du réacteur d’une centrale, il reste 96 % d’uranium faiblement enrichi (que l’on pourra recycler pour l’exploiter à nouveau), 3 % de produits de fission et d’actinides mineurs ainsi que 1 % de plutonium, considéré tantôt comme un déchet dangereux, tantôt comme une précieuse matière première au contenu énergétique cent fois supérieur à celui de l’uranium. On classe les déchets radioactifs en trois catégories: A: faible et moyenne activité et vie courte (25 000 nT par an en France); B: faible et moyenne activité à vie longue (4 000 m3 par an); C: haute activité et vie longue (200 m3 par an).

 

La plupart des déchets sont conditionnés dans un petit nombre de centres très spéciaux. Ainsi, deux groupes de déchets de classe A sont enfouis au Centre de stockage de la Manche (CSM), juste à côté de l’usine de retraitement de la Hague, qui a accueilli 525 000 m3 de déchets de 1969 à 1994, et au centre de Soulaines (Aube). Pour les autres, la loi du 30 décembre 1991 prévoit une période de réflexion de quinze ans, pendant laquelle sont menées des recherches sur leur « transmutation » en éléments moins dangereux, et sur des procédés d'entreposage en surface et de stockage en profondeur. Trois sites sont retenus, en 1996, pour construire au moins un laboratoire souterrain, qui pourrait, d’ailleurs, après 2006, devenir le centre de stockage de ces déchets à vie longue : un site argileux à la limite de la Haute-Marne et de la Meuse (surnommé « site de l’Est », il a les faveurs de l’autorité de sûreté), un second dans le Gard, et un site granitique dans la Vienne.

 

Les Français placent les déchets nucléaires en tête de leurs préoccupations en matière d’environnement, devant la pollution de l’air et, même, en 1996, devant la maladie de la « vache folle » ou l’amiante. Face à ces inquiétudes, les pouvoirs publics ont commencé à jouer la carte de la transparence. Estimant que la sûreté n’était pas garantie, les écologistes, après avoir mené une bataille juridique autour du CSM pour tenter d’empêcher la couverture du centre de stockage, ont obtenu du gouvernement la suspension des travaux, en attendant un rapport d’experts. Ce dernier, remis le 16 juillet 1996, et dont les conclusions ont été adoptées par le

En 1996,

 

le gouvernement décide de surseoir au recouvrement

 

du centre de stockage de la Manche, en Normandie, où des milliers de tonnes de déchets radioactifs devront défier les siècles sans risquer de contaminer nos descendants. Les scientifiques explorent de multiples pistes, pour tenter de résoudre ce problème longtemps sous-estimé.

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