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1998 : Enfin une reprise durable?

Publié le 05/12/2018

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Dès lors, ces nombreux facteurs réels qui hypothéquaient la reprise ont pu jouer favorablement en 1998. Le rebond permis par la croissance mondiale en 1996 puis en 1997 a pu être prolongé, d’autant que l’inflexion de politique économique observée depuis le changement de gouvernement de mai 1997 établissait un contexte moins restrictif qu’auparavant.

 

Jusqu’à présent, les fragiles reprises qu’avait observées l’économie française depuis le début de la décennie n’avaient pas permis de stopper la dramatique montée du chômage. C’est par conséquent avec un soulagement prudent qu’a été accueillie la croissance de plus de 1,5 % de l’emploi en 1998 - plus de 300000 emplois nouveaux -, alors même que les effets attendus du passage aux 35 heures n’ont pas encore eu d’incidence. C’est certainement là le résultat le plus satisfaisant de la reprise, dans la mesure où il allège les difficultés sociales et permet d’entretenir le dynamisme de la demande des ménages.

 

La dynamique de la demande est donc favorable de tous les points de vue : emploi, revenus, capacité d’endettement, taux d’intérêt. Les entreprises ne s’y trompent d’ailleurs pas et réalisent en conséquence des investissements de capacité. Les encours de crédit, que ce soit les particuliers ou les entreprises, sont de nouveau sur une tendance haussière. Les enquêtes d’opinion auprès des entreprises montrent que les carnets de commandes sont bien remplis, que les stocks sont jugés en dessous de leur niveau normal, et que les perspectives d’activité et de demande demeurent à des niveaux élevés. Seule la demande extérieure introduit un bémol dans cet environnement très porteur, bien que les perspectives ouvertes par la construction européenne demeurent positives.

 

Après une décennie de croissance chaotique, voire de récession, la dynamique vertueuse tant attendue semble donc s’être enclenchée. Sauf accident, toujours possible, notamment sur le front des marchés financiers, la phase de croissance actuelle devrait donc perdurer, permettant enfin l’embellie tant attendue sur le marché du travail.

L'accélération de la croissance française s’est poursuivie en 1998.

 

Elle s’inscrit dans une dynamique européenne vertueuse, au sein de laquelle

 

les pays européens peuvent enfin tirer les fruits des efforts particulièrement importants qu ’ils ont accomplis depuis le début de la décennie. L’amélioration la plus satisfaisante est bien sûr celle observée sur le marché du travail, où le chômage à enfin commencé à refluer.

 

Si les risques d’un tassement existent, ce processus de croissance entamé voici deux ans semble plus solide et plus durable que celui qui l’avait précédé.

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