Devoir de Philosophie

1998 : Le ralentissement de la croissance aux États-Unis

Publié le 05/12/2018

Extrait du document

Même si ce dernier facteur s’est récemment retourné et devrait influer négativement sur l’économie américaine, on observe que l’environnement extérieur constitue désormais le principal facteur de ralentissement.

 

La politique économique a joué aussi un rôle important dans la période de croissance récente. En premier lieu, la politique monétaire menée par la Réserve fédérale a toujours favorisé la croissance, sans que des menaces inflationnistes n’affolent les autorités monétaires. La contraction du déficit public, jusqu’au retour à l’équilibre observé aujourd’hui, apparaît dans ce contexte non comme un frein à la croissance, mais comme la conséquence logique de la bonne santé économique du pays. Au fond, au pays du libéralisme, on a pu observer des autorités monétaires et budgétaires au comportement très keynésien. D’autre part, les crises du système financier américain ont pour l’instant été absorbées sans heurt (notamment l’affaire des caisses d’épargne). Même si tout est loin d’être réglé en ce domaine, l’efficacité avec laquelle ces problèmes très menaçants ont été traités apparaît pour l’instant exemplaire.

 

Il est probable que les crises financières, qui en 1998 n’ont épargné aucun pays, auront en 1999 un impact important sur la croissance des États-Unis, comme sur celle des autres pays du monde. Estimées en 1998 à -1,3 point de PIB, les conséquences de ces crises pourraient peser à hauteur de -2,3 points sur la croissance des États-Unis en 1999 (contre - 1,7 point en Europe). Dès lors, la croissance pourrait repasser sous la barre des 2% en 1999.

 

Mais si les États-Unis doivent enregistrer un ralentissement, ils ne semblent pas subir un retournement de cycle spécifique. De surcroît, ils affronteront ce revers dans une situation relativement forte par rapport à tous leurs autres partenaires : leur économie est pratiquement revenue au plein emploi, l’inflation est faible, les comptes publics sont équilibrés. Par ailleurs, les autorités monétaires possèdent une marge de manœuvre à la baisse des taux d’intérêt, cependant que le dollar pourrait se déprécier. Dès lors, des facteurs psychologiques sont toujours susceptibles d’infléchir le processus vertueux des dernières années, mais leur occurrence n’apparaît ni certaine ni spécifique à la situation économique américaine.

En 1998, la croissance américaine s’est légèrement ralentie.

 

Elle est cependant demeurée supérieure à 3 %, soit l’une des plus fortes enregistrées au sein de l’OCDE. Les graves crises financières qui affectent le monde entier devraient encore ralentir la croissance en 1999. En effet, les États-Unis sont actuellement plus exposés que les autres économies industrialisées à ces causes de ralentissement essentiellement exogènes. Toutefois, ce pays est bien armé pour y faire face : quasiment revenu au plein emploi, sans inflation, il possède de surcroît d’importantes marges de manœuvre budgétaires et monétaires.

Liens utiles