Devoir de Philosophie

AMI, NTM : le refus du libéralisme

Publié le 05/12/2018

Extrait du document

Le projet d’accord a finalement été repoussé à plus tard. La principale raison en est que les États-Unis, qui étaient à l’origine de F AMI, n’y ont plus vu autant d’intérêt. La mobilisation contre l’accord des écologistes et des syndicats au sein du Parti démocrate américain est forte. Les lois extraterritoriales Helms-Burton et D’Amato, qui permettent aux États-Unis de punir toute entreprise investissant en Libye, en Iran ou à Cuba, pourraient être remises en cause par l’accord. Surtout, les États-Unis ne sont intéressés par ce genre d’accords que dans la mesure où ils permettent à leurs entreprises de pénétrer des marchés étrangers. Or, l’Union européenne a réussi à protéger son cinéma et sa télévision par une clause d’exception culturelle, et l’ouverture des marchés financiers asiatiques que recherchaient les Américains à travers F AMI a été obtenue par les programmes d’ajustement structurel du FMI faisant suite à la crise financière.

 

C’est dans ce contexte de désintérêt améri

 

cain et de mobilisation citoyenne forte que le très libéral commissaire européen Leon Brittan, ancien ministre de Margaret Thatcher,

a proposé son plan de vaste ouverture des frontières économiques entre les États-Unis et l’Europe. Il n’a donc pas été difficile aux opposants à ce projet de marché transatlantique (NTM, New Transatlantic

L'opposition entre la logique de la mondialisation et celle du contrôle d'État n’est pas près de s'achever

Market), en particulier le gouvernement français, de le tuer dans l’œuf.

 

L’échec des projets d’AMI et de NTM a marqué une victoire pour ceux qui acceptent la mondialisation économique mais refusent qu’elle conduise à une société de marché où le lien social ne serait plus dominé que par les intérêts économiques. Il ne faut cependant pas s’y tromper, ce n’est qu’une victoire temporaire. L’AMI est d’ailleurs toujours en discussion à l’OCDE...

Deux grands projets internationaux visant à modeler la mondialisation économique dans un sens libéral ont été rejetés presque en même temps. Ce fut d’abord le projet d’Accord multilatéral sur l’investissement, qui visait à réguler les liens entre les Etats et les entreprises multinationales dans un sens trop favorable à ces dernières.

 

Puis, le plan proposé par la Commission européenne d’un vaste accord de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis.

Liens utiles