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Epargne et économie

Publié le 28/10/2018

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Les définitions de l'épargne sont nombreuses selon que l'on envisage sa nature, son rôle ou ses motifs.

 

• Un jeune qui place en banque une partie de son argent de poche effectue une opération d'épargne, comme ses parents lorsqu'ils déposent une fraction de leurs revenus sur un livret en «actions», comme les futurs propriétaires qui ouvrent un plan d'épargne logement. Les économistes utilisent l'expression d'épargne spontanée pour décrire ce phénomène.

 

• Les entreprises épargnent également lorsqu'elles réservent une partie de leurs bénéfices en vue de procéder à des investissements.

• L'État et les administrations publiques, de la même façon, épargnent lorsqu'ils se constituent des réserves.

 

• Au sens courant, épargner signifie mettre en réserve. Au sens économique, l'épargne représentera.

CONSTITUER DES RESERVES

 

Dans nos sociétés modernes, rares sont ceux qui constituent des réserves en nature et thésaurisent comme au XIXe siècle en remplissant de pièces d'or ou d'argent leur bas de laine ou en cachant des billets dans leurs piles de draps. En très grande majorité, les particuliers effectuent des placements en confiant leurs économies à un établissement bancaire.

En effectuant cette opération individuelle, les épargnants ne sont pas tous conscients de participer à un mécanisme économique fondamental consistant à transformer l'épargne en investissement. Ce mécanisme est au cœur de l'activité des entreprises qui, elles aussi, épargnent afin de développer leur appareil de production. L'État peut également épargner, quoiqu'il lui arrive plus souvent d'agir pour orienter l'épargne dans un sens favorable au développement économique.

 

Placés entre les épargnants et l'appareil de production, les banques et les établissements de crédit sont les agents conducteurs, ceux qui se chargent de mener l'épargne vers l'investissement.

 

Ils offrent pour ce faire aux épargnants les produits financiers les plus divers et les plus attrayants possibles.

LEXIQUE

 

Agents économiques : individu, groupe d'individus ou organisme qui prend des décisions économiques élémentaires.

 

Bourse des valeurs : lieu où se négocient les valeurs mobilières (actions, obligations, contrats à terme). Fonds commun de placement : créé en France en 1979, portefeuille de valeurs mobilières gérées par une société pour le compte des porteurs de parts. Inflation : phénomène de hausse du niveau générai des prix.

 

Institutions de crédit : organismes qui collectent, répartissent et créent la monnaie.

 

Investissement : acquisition de moyens de production. Par extension, acquisition d'un actif non financier en vue d'obtenir un revenu.

 

Ménages : catégorie qui regroupe l'ensemble des personnes physiques détenant un revenu et dont la fonction essentielle est la consommation. Obligation : titre de créance correspondant à une part d'emprunt remboursé à une échéance déterminée après versement au prêteur d'intérêts annuels.

 

OPCVM : organisme de placement collectif en valeurs mobilières. Rassemble les fonds communs de placements et les SICAV.

 

SICAV : société d'investissement à capital variable, créée en France en 1964.

« économistes appellent «une fuite devant la monnaie» qui se comprend aisément : voyant les prix augmenter et craignant de ne pouvoir acheter plus tard les biens pour lesquels ils épargnen~ les ménages n'attendent plus et choisissent de consommer immédiatement.

Mais l'inflation a aussi comme effet inverse de les inciter à épargner afin de conserver la même valeur à leur patrimoine .

On appelle ce phénomène «effet d'encaisses réelles ».

LES FACTEURS PSYCHOLOGIQUES Les raisons psychologiques qui poussent les ménages à épargner sont aussi diverses que peuvent l'être les individus .

Toutefois, on distingue deux grands types d'épargne: l'épargne de précaution et de prévoyance, et l'épargne spéculative .

•l'épargne de précaution et de prévoyance désigne la partie de l'épargne des ménages constituée pour faire face aux risques (ma ladie, perte d'emploi.

..

) ou en vue d'événements inéluctables, comme la vieillesse.

•l'épargne spéculative désigne les revenus mis de côté dans le but d'en tirer une plus-value, c'est-à-dire de voir leur valeur augmenter (achat de bijoux ou d'actions en Bourse).

LES FACTEURS SOCIAUX Le montant de l'épargne dépend également du contexte social dans lequel évoluent les ménages.

Ainsi, durant les années 1960, période de prospérité économique, les Français bénéficiaient d'un emploi stable et se préoccupaient moins qu'aujourd'hui de se doter d'une épargne «de précaution» importante.

De nos jours, dans un contexte économique beaucoup plus difficile (chômage et problème du financement des retraites} , l 'épargne des 1 vers l'épargne de prévoyance .

Il faut également évoquer, entre autres faits sociaux d'importance , l'évolution démographique.

On peut établir une relation entre l'âge et les habitudes d'épargner :on constate en effet que les personnes âgées, après avoir généralement beaucoup épargné durant leur jeunesse, augmentent considérablement leur consommation.

LES INTERMÉDIAIRES FINANCIERS l'épargne est collectée par diverses institutions financières : banques privées , organismes mutualistes , compagnies d'assurances, caisses consiste à collecter de l'épargne auprès de ceux qui ont des excédents et à effectuer des prêts au profit de ceux qui souhaitent emprunter.

Par exemple, les banques accordent des crédits aux entreprises en utilisant les ressources des ménages qu'elles ont collectées sou s forme de comptes f------------_, chèques ou de comptes d'épa rgne.

LES CAISSES D'ÉPARGNE Les caisses d'épargne se sont développées en Europe à la fin du XVII~ siècle, après que la première a été fondée à 1818.

Son premier président, le duc de ullocllelrlllcallfd.Litlncourt.

voulait permettre le développement de l'épargne populaire .

Les caisses devaient permettre «à l'ouvrier de créer son indépendance en se ménageant des ressources pour l'avenir».

En s'adressant aux plus démunis, les caisses d'éfMrgae sont à l'origine de la notion de réseau d'agences .

l'encouragement à l'épargne constitue un des volets majeurs de la politique financière d'un État.

Cela se manifeste par des mesures d'incitation et d'encouragement à l'éparg ne des ménages.

Les régimes fiscaux applicables aux placements des ménages sont d 'une très grande variété : abattements, imposition différée, subventions, crédits d'impôts, etc.

l'État se préoccupe d'accroître le volume de l'épargne, mais surtout de faire que cette épargne se transforme en capitaux disponibles pour les entreprises et leurs investissements.

l'épar gne dite «longue », destinée à l'inve stisse ment , est particulièrement encouragée : ainsi, les placements de cette nature sont-ils fortement défiscalisés.

mut .mil • Les versements d'une assurance-vie ouvrent droit à une réduction d'impôt égale à 25 % de la prime, et 60 % des revenus financiers sont exonérés d'impôt.

• En 2002, les ménages français ont épargné 17 % de leur revenu disponible , faisant largement mieux que leurs partenaires européens (Allemagne et Espagne : 10 %} et que les pays anglo-saxons (Roya ume-Uni : 4,5 %}.

Parmi les pays riches, seul le Japon atteint un taux comparable .

• l'épargne nationale, incluant l'épargne des entreprises et des administrations, atteint également des sommets: en 2002, elle s'élevait à 21 % du PtB, ventilés de la façon suivante : 10,5 % pour les ménages , 8,5 % pour les entreprises et 2 % pour les administrations publiques.

• En 1980 , les actifs financiers repré sentaient seulement 31,5% du patrimoine des Français.

À la fin des années 1990, ils atteignent 43% et 44% en 2001.

Sur les vingt dernières années, on constate une tendance à l'accroissement de la part des actifs financiers dans le patrimoine des ménages.

• La France dispose aujourd'hui d'une épargne abondante.

Toutefois, cette situation n'est pas encore totalement satisfa isante , car les Fran çais épargnent surtout à court terme et ne font pas suffisamment de placements de longue durée.

On note pourtant une évolution vers ce type de placements, ces dernières années.

DE NOMBREUX PRODUITS FINANCIERS • L'ancêtre Le livret A est un placement ancien mais toujours très populaire .

Aujourd'hui, 46 millions de Français , soit les trois quarts de la population , sont détenteur s d'un livret A distribué par la Poste et les Cais ses d'épargne.

en 1818 , le livret d'épargne fut souscrit dans sa première année de création par 352 personnes.

On estime à près de 120 milliards d'euros le montant déposé par les Français sur ce «pro duit financier».

Aujourd'hui pourtant, le gouvernement , en rédui sant sa rémunération, cherche à orienter les épargnants vers des placements de plus longue durée.

• Les nouveaux plans ·Le plan d'épargne retraite (créé en 1987 }, le plan d'épargne populaire {1990}, remplacé en 2003 par le plan d'épargne retraite populaire (PERP ), et le plan d'épargne actions (en 1992} relèvent de la même logique : inciter les Français à placer leur épargne à long terme.

Ainsi, les Français qui placent leurs économies en actions pendant une durée d'au moins huit ans bénéficient d'une exonération de l'imposition sur les plus-values lors de la revente.

Le livret d'épargne populaire, créé pour aider les personnes aux revenu s les plus modestes à placer leurs économies dans des conditions qui en maintiennent le pouvoir d'achat permet de placer un capital d'un montant maximal de 7700 euros à un taux plus élevé que celui du livret A, et avec des intérêts exonérés d'impôt.

• l'épargne logement n'est pas pour autant abandonnée.

En 1990 , 54% des Français sont propriétaires de leur logement (ils étaient 45 % en 1975 }, et la moitié d'entre eux n'ont pas fini de rembourser l'emprunt contracté pour accéder à la propriété.

lES «PETITS ACTIONNAIRES n Depuis les années 1980, l'entrée en Bourse des petits épargnants a pris une grande ampleur : on assiste à un véritable engouement pour les produits boursiers.

15 millions de Français sont actionnaires, 5 millions de façon directe, en détenant des actions en communs de placement.

De la sorte, les Françai s sont plus directement que par le passé des prêteurs d'argent pour les entreprises.

Une société comme Renault compte ainsi 350000 «petits » actionnaires, des particulier s , dont 70 000 salariés du groupe.

L'ASSURANCE-VIE Les assurances-vie sont le placement privilégié des Français : on compte 10,4 millions de détenteurs en 2001, contre 6 millions en 1995 .

Les enquêtes régulière s menées par les compagnies d'assurances pour mieux connaître l'évo lution de l'opinio n des souscripteurs révèle les trois plus fortes motivation s : • constitution d'un complément retraite : 31 %; • épargne de précaution : 14 %; • transmission d'un capital : 13 %.

L'ÉPARGNE SALARIALE Le douloureux problème des retraites influe considérablement sur l'épa rgne.

Jusqu'à présent, Français i ronven•tliP après •• r--- - Ieur période d'activité.

Or, il est probable, compte tenu de l'évolution démographique (l'allongement de la durée de la vie laisse prévoir une situation où il y aura autant de retraités que d'actifs) que les Françai s devront financer au moins une partie de leur retraite avec leur épargne personnelle.

La partie de l'épargne effectuée pour des raisons de prévoyance devra donc être, dans l'avenir, encore plus importante.

Afin d'inciter les Français à financer leur future retraite en se constituant un capital (retraite par capitalisation), l'État encourage particulièrement le développement de l'épa rgne salarial e.

Il existe désormais diverses formules permettant aux salariés de «bloquer », pour une durée égale ou supérieure à dix ans, une fraction de leur salaire dans leur entre prise ou dans des fonds de retraite spéciaux.

l'épargne salariale connaît aujourd'hui une croissance spectaculaire, et déjà 30 milliards d'euros sont investis par l'intermédiaire de plus de 3400 «fonds» agréés par la COB.

C'est sans doute par la voie de l'épargne salariale que seront demain financées les retraites , en partie sinon en totalité.

DES cc CONSOMMATIONS ))·PlACEMENTS Il est à noter que certaines «consommations », comme l'achat de bijoux ou d'œuvres d'art, peuvent être apparentées à de l'épargne .

l'achat diamant, par 1 est aussi un ajoute une taxe à la revente de 7,5 %.

La comm ission du joaillier peut aller de 45 à 100 % du prix d'achat.

Les déductions fiscale s inciteraient plutôt un épargnant à effectuer ses investissements dans l'acquisition des forêts : il béné ficierait chaque année de 25% de déduction d'impô t calculée sur le montant de l'investissement , sans compter des exonérations des droits de succession .

EN EUROPE Le taux d'épargne des ménages européens fluctue depuis les années 1995 aux environs de 15 %.

• Dans l'ensem ble de l'Europe, on distingue des pays comme le Royaume­ Uni, où l'assurance-vie et les fonds de pension représentent de 50 à 55 % des placements, et des pays comme la France , où ce type de placements ne repré sentent que 30 % du total.

• Pour l'Europe comme pour la France , en matière d'épargne, les retraites sont l'enjeu principal des prochaines années .

l'Europe doit dégager de l'épargne pour financer les retraites, sachant que l'on s'achemine vers une situation explosive : dans les années 1960 , on comptait 4 actifs pour 1 retrai té; on sera, selon les projections les plus pessimistes, dans les années 2 030 à 2040, dans un rapport de 1 actif pour 1 retraité ...

LEXIQUE Agents économiques : individu, groupe d'individus ou organisme qui prend des décisions économiques élémentaires.

Bourse des valeurs : lieu où se négocient les valeurs mobilières (actions , obligations, contrats à terme).

Fonds commun de placement : créé en France en 1979, portefeuille de valeurs mobilières gérées par une société pour le compte des porteurs de parts.

Inflation : phénomène de hausse du niveau général des prix.

Instituti ons de crédit: organismes qui collecten ~ répartissent et créent la monnaie .

Investissement : acquisition de moyens de production .

Par extension , acquisition d'un actif non financier en vue d 'obtenir un revenu.

Ménages : catégorie qui regroupe l'ensemble des personnes physiques détenant un revenu et dont la fonction essentielle est la consommation.

Obligation : titre de créance correspondant à une part d'emprunt remboursé à une échéance déterminée après versement au prêteur d'intérêts annuels .

OPCVM : organisme de placement collectif en valeurs mobilières.

Rassemb le les fonds communs de placements et les SICAV.

SICAV : société d'investissement à capital variable, créée en France en 1964 .. »

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