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CHARON

Publié le 09/05/2020

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CHARON. Fils immortel de l’Érèbe et de la Nuit, ce vieillard mal vêtu, à la mine sombre et sinistre, a pour fonction de faire passer aux âmes des morts les fleuves qui les séparent du monde des Enfers. Dur et inflexible, le nocher infernal ne permet à aucun vivant de monter dans sa barque et d’accomplir la moindre traversée. Avare, par surcroît, il exige de ses passagers une obole. Aussi place-t-on toujours une piécette de monnaie dans la bouche du mort que l’on se dispose à porter au bûcher. Mais pour ceux qui, défunts, restent sur la Terre sans sépulture, Charon se montre impitoyable. Repoussées brutalement, leurs âmes sont contraintes d’errer cent ans avant que l’on statue sur leur sort. D’après Homère et Hésiode, les âmes franchissent d’elles-mêmes les fleuves bourbeux et marécageux des Enfers, guidées, il est vrai, par Hermès. Mais c’est surtout la spéculation romaine qui, s’inspirant du démon ailé, conducteur des morts dans la religion étrusque, a façonné le personnage de Charon, quelque peu incertain dans la mythologie grecque. Énée, par exemple, réussit à l’apitoyer en lui présentant un rameau d’or, précédemment offert par la Sibylle de Cumes et consacré à Proserpine. Il peut sans encombre franchir le premier fleuve infernal. Quant à Héraclès, descendu aux Enfers de son vivant, couvrant Charon de coups de poing, il le force à le prendre dans sa barque. Le vieillard devait être puni pour cette infraction à la loi des Enfers : il fut, l’espace d’un an, banni du séjour des morts.

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