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destin

Publié le 09/05/2020

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destin. Il n’est peut-être pas de notion qui occupe dans la religion, la tragédie, et les mythes gréco-latins, pour les hommes comme pour les dieux, une place plus prépondérante que cette idée complexe de Destin. Chez les Grecs, le Destin est représenté par la Moira (le destin ou le lot attribué à chacun) et la Tuchê; chez les Romains, par le Fatum et la Fortuna. La Moira, qui, primitivement, ne for-m'ait qu’une seule divinité, a pris peu à peu une importance telle, qu’elle s’est divisée en trois personnes : Clo-tho, Lachésis et Atropos. Mais toutes ces représentations sont l’expression de l’inflexibilité de la destinée humaine tracée d’avance et de l’heure fatale de la mort, à laquelle nul ne peut se soustraire. Avec les siècles, toutefois, les Grecs ont adouci cette notion de destin cruel et ont vénéré une autre divinité, la Tuchê, moins redoutable, qui personnifie le hasard, bon ou mauvais, juste ou injuste, et qui intervient dans la destinée des hommes ou des États, dont elle peut changer le cours.

Dans la religion romaine, plus superstitieuse que la religion des Grecs, le destin — le Fatum — prend un caractère plus abstrait et moins personnel. Il devient la traduction de la volonté des dieux, l’oracle contre lequel l’homme ne peut rien, la soumission totale à des décisions suprêmes qui n’appartiennent qu’aux immortels. Puis, peu à peu, l’idée de fatum s’est en quelque sorte humanisée et s’est divisée en Fatus pour les hommes, en Fata pour les femmes, sorte de génies attachés au pas de chaque mortel et guidant le déroulement de la vie qui leur est confiée. Enfin, de même que les Grecs honoraient la Tuchê, les Romains invoquent la Fortuna, qui est, elle aussi, l’image du hasard, arbitraire et capricieux, avec ses incohérences, ses injustices et ses faveurs.

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