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H ommes et femmes portent des bijoux depuis la nuit des temps.

Publié le 21/10/2013

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H ommes et femmes portent des bijoux depuis la nuit des temps. Les bijoux sont un signe de reconnaissance tout en manifestant la distinction de leur possesseur ; d'une extrême invention formelle, ils permettent l'expression de toutes les fantaisies. Le bijou, qui ne revendique d'autre utilité que la parure, révèle une importante fonction symbolique ; il chassait le mauvais oeil dans certaines civilisations, mais nos sociétés ne sont pas à l'abri de ces superstitions. Nombre de ces objets sont de véritables chefs-d'oeuvre, sortis de l'imagination d'un artisanat hautement qualifié. Éléments de parure humaine portés sur le corps ou le vêtement, utilitaires, ornementaux ou prophylactiques, les bijoux sont généralement constitués de métaux, de minéraux ou d'éléments organiques. L'État réglemente aussi bien les dénominations que les compositions. Les pierres précieuses sont, depuis 1968, le diamant, le rubis, le saphir et l'émeraude, mais on a étendu aussi le terme à la perle fine. Le poinçon garantit le « titre « de l'alliage ; il est apposé par les bijoutiers qui reçoivent pour cela délégation de l'administration fiscale. Le poids s'exprime en carats d'un poids constant, qui servait autrefois d'unité de mesure. Un carat équivaut à 0,20 gramme et est divisé en 100 « points « (un diamant de 25 points pèse donc le quart d'un carat). Un diamant d'un carat est considéré par les professionnels comme un « diamant d'exception «. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats carat gemme pierre poinçon titre - 1.ORFÈVRERIE L'art du bijou à travers les âges Les premiers bijoux apparurent, comme l'art lui-même, au paléolithique supérieur : il s'agissait de bracelets en ivoire de mammouth, de dents, de coquillages perforés. Au néolithique, les perles de pierre abondèrent. Aux âges des métaux, les arts du feu permirent des fabrications diversifiées en or, cuivre, bronze, argent, fer, verre, émail. Les plus anciens bijoux d'or, découverts à Varna (Bulgarie), datent de 4500 avant J.-C. Au IIIe millénaire, pour les royautés du Proche et du Moyen-Orient, de Crète ou d'Égypte (trésors de Troie, d'Ur, tombeau de Toutankhamon...), ils symbolisaient le pouvoir et la divinité. Dans l'ouest de l'Europe, au IIe millénaire, les bijoux massifs servaient d'offrandes. Les torques (colliers métalliques rigides) furent l'apanage des Celtes. Au Ier millénaire avant J.-C., la fibule (épingle de sûreté) fut une innovation. Des techniques venues d'Orient (granulation et filigrane) donnèrent une impulsion aux productions de bijoux d'or en Étrurie et en Ibérie. Des civilisations comme celles de l'Égypte pharaonique, de l'Indus, de la Chine ancienne, de l'Amérique précolombienne pratiquèrent très tôt la polychromie, associant or et turquoise, lapis, jade, cornaline. Elle se généralisa en Europe aux époques hellénistique et romaine. Le monde antique a surtout estimé les émeraudes, les améthystes, les grenats et a tiré de la série des pierres dures des camées et des intailles. Si la Rome républicaine limita l'usage des bijoux, avec les conquêtes, les matières premières et les artisans venus d'Orient, le goût du luxe réapparut. Les pierres prirent une place importante ; les montures d'or se firent discrètes, sauf pour les bijoux monétaires distribués en récompense. La bijouterie byzantine hérita de Rome et de l'Orient. Les Barbares, du IV e au VIIIe siècle, introduisirent en Occident la technique du cloisonné : sur une plaque d'or ou de bronze, des cloisons verticales des mêmes métaux ménagent des alvéoles où s'enchâssent pierres précieuses, verres de couleur ou cabochons ; les boucles de leurs ceinturons en fer étaient damasquinées, c'est-à-dire incrustées de fils d'argent. Avec la diffusion du christianisme, les bijoux régressèrent. On les connaît peu à l'époque romane, sauf les couronnes ou les bagues royales de tradition byzantine et orientale, ainsi que les camées et intailles antiques. À l'époque gothique, les bijoux réapparurent : fermaux et anneaux avec inscriptions, ceintures somptueuses. À la Renaissance, ils furent intégrés à l'art : Holbein, Ghirlandaio, Cellini, parmi d'autres, créèrent pendentifs et médaillons. Les femmes ornaient leur coiffure de perles, de résilles et de pierres. Les colliers revinrent à la mode. Les pendentifs figuratifs associèrent or, pierres de couleur, émaux, perles et camées réalisés par des graveurs italiens. Sous le règne d'Henri III, le diamant, que l'on avait appris à tailler, connut une première vogue, qui fit place, dans la seconde moitié du XVIe siècle, à celle des perles. Au XVIIe siècle, la joaillerie envahit peu à peu la bijouterie : on ne cisèle plus, on sertit les pierres précieuses. Le décor floral et végétal de bracelets, de pendentifs et d'épingles prit le dessus. On innova avec les colliers ras-de-cou montés sur un ruban de velours noir et la broche portée au décolleté. Les pierres taillées à facettes, les diamants jouirent d'une grande faveur. Les pierreries sur les boucles de souliers constituaient l'essentiel de la parure masculine. Les souverains, tel Louis XIV, en enrichirent leurs vêtements. Les premiers diamants artificiels (« recoupés «, c'est-à-dire taillés en facettes) furent fabriqués au XVIII e siècle ; ils firent l'attrait des boucles d'oreilles en girandole et des colliers pendeloques. Les colliers de pierres précieuses comme les rivières de diamants avaient des montures invisibles. La châtelaine, pendentif de ceinture, et l'aigrette, fragile tige de pierres précieuses, firent également leur apparition. Au XIXe siècle, avec la reproduction mécanisée et les imitations de pierres, le bijou se démocratisa. Après le style « citoyen « de la Révolution, le style Empire s'inspira de thèmes gréco-romains. Sous la Restauration, la tendance néoclassique s'associa au style « cathédrale «, et sous Louis-Philippe on reproduisit les parures Renaissance. Au milieu du XIXe siècle, le climat fut propice au retour à l'antique : les Britanniques s'inspirèrent des bijoux égyptiens alors découverts, tandis que les Castellani, à Rome, copièrent des bijoux étrusques et romains ; Giuliano, à Londres, imita ceux de la Renaissance. La dorure par galvanoplastie contribua à l'extension de la bijouterie. Après l'engouement pour le jais ou la perle fine, la découverte des gisements de diamants d'Afrique du Sud exacerba le goût du luxe. Vers 1900, Fabergé créa des bijoux raffinés à la cour de Saint-Pétersbourg, tandis que l'Art nouveau s'imposait : ainsi, les bijoux de Lalique reflétaient un goût pour l'abstraction, le géométrisme et le symbolisme. Cartier, Van Cleef et Arpels créèrent les plus célèbres bijoux du début du XX e siècle. Le courant Art déco fit appel à de nouveaux effets de matière. Avec Braque, Cocteau, Ernst, Dalí, Giacometti et Calder, qui créèrent des « bijoux d'art «, la fonction de parure fut remplacée par l'action du génie créateur. La découverte de l'art nègre, dans les années trente, influença également la bijouterie : larges manchettes métalliques, décorées de lignes concentriques, or et argent en filigranes ou en granulations, utilisation de l'ambre, de l'écaille, du corail aussi bien que du métal. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ambre jaune améthyste Braque Georges bronze - Le bronze en art Calder Alexander camée cauris Cellini Benvenuto corail - Les coraux et les hommes Dalí Salvador diamant dorure émail émeraude galvanoplastie Ghirlandaio (Domenico Bigordi, dit Domenico) Giacometti Alberto grenat ivoire jade jais joaillier Lalique René lapis médaille or orfèvrerie - L'orfèvrerie redécouverte orfèvrerie - Les techniques perle pierre polychromie rubis techniques (histoire des) - L'Antiquité - Introduction Toutankhamon Troie turquoise Ur Van Cleef et Arpels Les livres bijou - bracelet et anneau mérovingiens, page 644, volume 2 bijou - grand pectoral Mictlantecutli, page 644, volume 2 bijou - pectoral égyptien provenant de Saqqarah (XIXe dynastie, XIIIe siècle avant J.C.), page 644, volume 2 bijou - anneau aux chevaux en or de l'époque de Ramsès II (XIIe siècle avant J.C.), page 644, volume 2 bijou - fermail du manteau de Saint Louis (XIIIe siècle), page 645, volume 2 bijou - diamant rose dit « Grand Condé «, page 645, volume 2 Bijou composé des insignes de l'ordre de la Toison d'or et datant du XVIIIe siècle, page 645, volume 2 Bijou composé de saphirs et de diamants montés par la maison Van Cleef et Arpels, page 646, volume 2 bijou - broche en or, de Jean Filhos, page 646, volume 2 bijou - ornement de corsage de René Lalique, page 646, volume 2 bijou - broche, de Raymond Templier, composée d'onyx et de brillants (19331934), page 646, volume 2 Bijou chinois de l'époque Song (IXe-XIIe siècle), page 647, volume 2 bijou - diadème chinois du XVIIIe siècle, page 647, volume 2 bijou - pendentif africain, page 647, volume 2 Mode et bijoux. Depuis le début du XXe siècle, le sort du bijou est étroitement lié à l'industrie de la mode. Le lancement par Coco Chanel du bijou en « toc « a trouvé dans l'invention du plastique un relais efficace à partir des années cinquante : abaissement des coûts, souplesse de réalisation, qualité de l'imitation. Le port exubérant de bijoux en toc, revendiqué par de nouvelles couches sociales et par les jeunes générations comme un signe de décontraction, s'oppose explicitement au port du bijou coûteux des classes aisées, considéré par les jeunes comme l'indice d'un style de vie compassé. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chanel (Gabrielle Bonheur, dite Coco) mode - Faire la mode - Les créateurs et leur célébration Régent (le) Les livres bijou - torque dû à Goudji, page 646, volume 2 camée, page 826, volume 2 Complétez votre recherche en consultant : Les livres âge du bronze, page 90, volume 1 Gaule - bracelet de bronze gravé, page 2128, volume 4 gemmologie, page 2133, volume 4 orfèvrerie - pendentif de René Lalique, page 3621, volume 7 perle - la phase finale, page 3807, volume 7 La fonction sociale des bijoux Il n'est pas certain que les bijoux (qui pouvaient être faits de fleurs, de feuilles, d'os, de coquillages ou de pierres) aient eu, dans la préhistoire, la fonction de parure qu'ils ont aujourd'hui. Ils ont peut-être servi initialement à marquer des tabous sur le corps féminin, comme certains paléontologues l'ont supposé, principalement sous la forme de pendentifs portés par les femmes à la ceinture et symbolisant des phallus ; ils auraient pu marquer l'interdit, pour les hommes jeunes, de toucher aux femmes des hommes plus âgés, pendant les périodes où ceux-ci étaient éloignés du camp pour chasser. Quoi qu'il en soit, dans la plupart des sociétés, les bijoux trouvent leur sens profond dans un vaste système d'échanges entre les personnes et les groupes, remplissant des fonctions de marqueur religieux, d'expression du rang social et de placement primordial. Chacune de ces dimensions y est diversement accentuée selon le type d'échanges qui prévaut. Ainsi, des rituels comme la kula (décrite par Malinowski dans les îles Trobriand) font circuler des colliers (animés par un esprit, le hau) entre les groupes selon un sens giratoire strictement déterminé, qui s'oppose au sens de circulation des biens alimentaires (utilitaires et indignes). Dans les sociétés contemporaines développées, cette implication des bijoux dans un système d'échanges est moins aisée à apercevoir. Elle tend à se restreindre au couple, qui s'esquisse avec la bague de fiançailles et se constitue avec l'alliance. Mais, alors que pour l'alliance la réciprocité est claire, il n'en est pas de même pour la bague de fiançailles : il est moins usuel que le fiancé reçoive en échange la « chevalière «. La tradition de la bague de fiançailles en diamant fut instaurée par l'archiduc Maximilien d'Autriche, qui en offrit une à Marie de Bourgogne en 1477. La fonction sociale essentielle des bijoux est aujourd'hui celle du cadeau féminin, comme l'indiquent clairement les publicités : elles présentent systématiquement la femme comme destinataire du bijou, l'homme lui témoignant ainsi son amour, qu'il « scelle « dans l'objet (on notera que la métaphore bijoutière ou joaillière sert fréquemment dans le discours amoureux) ; elles vantent très peu les alliances, dont le caractère d'échange obligé est encore très fort, malgré le développement des formes de conjugalité non matrimoniales. Toutefois, de nombreux signes indiquent que les hommes d'aujourd'hui tendent à rechercher aussi les bijoux pour leur propre parure : si le port de bracelets (ou gourmettes), de chaînes avec ou sans croix était relativement peu visible, celui de la bague et d'une boucle d'oreille l'est bien davantage. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats fiançailles Malinowski Bronislaw Marie - BOURGOGNE - Marie de Bourgogne rites - Rites d'élévation et rites d'inversion Trobriand Les livres bijou - collier kabyle du XIXe siècle, page 647, volume 2 Complétez votre recherche en consultant : Les indications bibliographiques L.-S. Dubin, Histoire des perles, Nathan, Paris, 1988. G. Gregorietti, le Monde merveilleux des bijoux, les Deux Coqs d'or, Paris, 1971. E. Passemé, Bijouterie, joaillerie, Massin, Paris, 1995. A. K. Snowman, Maîtres joailliers, Denoël, Paris, 1990.
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« bijouterie byzantine hérita de Rome et de l'Orient.

Les Barbares, du IV e au VIII e siècle, introduisirent en Occident la technique du cloisonné : sur une plaque d'or ou de bronze, des cloisons verticales des mêmes métaux ménagent des alvéoles où s'enchâssent pierres précieuses, verres de couleur ou cabochons ; les boucles de leurs ceinturons en fer étaient damasquinées, c'est-à-dire incrustées de fils d'argent. Avec la diffusion du christianisme, les bijoux régressèrent.

On les connaît peu à l'époque romane, sauf les couronnes ou les bagues royales de tradition byzantine et orientale, ainsi que les camées et intailles antiques.

À l'époque gothique, les bijoux réapparurent : fermaux et anneaux avec inscriptions, ceintures somptueuses.

À la Renaissance, ils furent intégrés à l'art : Holbein, Ghirlandaio, Cellini, parmi d'autres, créèrent pendentifs et médaillons.

Les femmes ornaient leur coiffure de perles, de résilles et de pierres.

Les colliers revinrent à la mode.

Les pendentifs figuratifs associèrent or, pierres de couleur, émaux, perles et camées réalisés par des graveurs italiens.

Sous le règne d'Henri III, le diamant, que l'on avait appris à tailler, connut une première vogue, qui fit place, dans la seconde moitié du XVI e siècle, à celle des perles.

Au XVII e siècle, la joaillerie envahit peu à peu la bijouterie : on ne cisèle plus, on sertit les pierres précieuses.

Le décor floral et végétal de bracelets, de pendentifs et d'épingles prit le dessus.

On innova avec les colliers ras-de-cou montés sur un ruban de velours noir et la broche portée au décolleté.

Les pierres taillées à facettes, les diamants jouirent d'une grande faveur.

Les pierreries sur les boucles de souliers constituaient l'essentiel de la parure masculine.

Les souverains, tel Louis XIV, en enrichirent leurs vêtements.

Les premiers diamants artificiels (« recoupés », c'est-à-dire taillés en facettes) furent fabriqués au XVIII e siècle ; ils firent l'attrait des boucles d'oreilles en girandole et des colliers pendeloques.

Les colliers de pierres précieuses comme les rivières de diamants avaient des montures invisibles.

La châtelaine, pendentif de ceinture, et l'aigrette, fragile tige de pierres précieuses, firent également leur apparition. Au XIX e siècle, avec la reproduction mécanisée et les imitations de pierres, le bijou se démocratisa.

Après le style « citoyen » de la Révolution, le style Empire s'inspira de thèmes gréco-romains.

Sous la Restauration, la tendance néoclassique s'associa au style « cathédrale », et sous Louis-Philippe on reproduisit les parures Renaissance.

Au milieu du XIX e siècle, le climat fut propice au retour à l'antique : les Britanniques s'inspirèrent des bijoux égyptiens alors découverts, tandis que les Castellani, à Rome, copièrent des bijoux étrusques et romains ; Giuliano, à Londres, imita ceux de la Renaissance.

La dorure par galvanoplastie contribua à l'extension de la bijouterie.

Après l'engouement pour le jais ou la perle fine, la découverte des gisements de diamants d'Afrique du Sud exacerba le goût du luxe.

Vers 1900, Fabergé créa des bijoux raffinés à la cour de Saint-Pétersbourg, tandis que l'Art nouveau s'imposait : ainsi, les bijoux de Lalique reflétaient un goût pour l'abstraction, le géométrisme et le symbolisme.

Cartier, Van Cleef et Arpels créèrent les plus célèbres bijoux du début du XX e siècle.

Le courant Art déco fit appel à de nouveaux effets de matière.

Avec Braque, Cocteau, Ernst, Dalí, Giacometti et Calder, qui créèrent des « bijoux d'art », la fonction de parure fut remplacée par l'action du génie créateur.

La découverte de l'art nègre, dans les années trente, influença également la bijouterie : larges manchettes métalliques, décorées de lignes concentriques, or et argent en filigranes ou en granulations, utilisation de l'ambre, de l'écaille, du corail aussi bien que du métal. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ambre jaune améthyste Braque Georges bronze - Le bronze en art Calder Alexander camée. »

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