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PEYREFITTE (Roger)

Publié le 13/03/2019

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PEYREFITTE (Roger), écrivain français (Castres 1907). Les Amitiés particulières (1945) annonçaient un écrivain capable de donner un ton et une hauteur tragiques à une histoire d'amour entre deux adolescents dans un collège catholique. Mais il y eut scandale, et l'auteur y prit goût. Car plus que ses souvenirs de voyages (volontiers enchâssés d'une péripétie amoureuse), comme l'Oracle (1948) ou Du Vésuve à l'Etna (1952), plus même que ses récits autobiographiques qui ont pour toile de fond un univers individualiste et païen [la Mort d'une mère, 1950), ce qui va intéresser Peyrefitte, c'est une série d'enquêtes qui prétendent donner les clés de milieux sociaux ou politiques. Il prendra ainsi successivement comme sujets la carrière diplomatique — secrétaire d'ambassade à Athènes en 1937-38, puis chargé de mission en 1943 par le gouvernement de Vichy en France occupée, il avait été révoqué en février 1945 (les Ambassades, 1951 ; la Fin des ambassades, 1953) —, le Vatican (les Clés de Saint-Pierre, 1955 ; la Soutane rouge, 1983), Malte (les Chevaliers de Malte, 1957), les francs-maçons (les Fils de la lumière, 1961). Viennent ensuite les Juifs (1965), les Américains (1968), Des Français (1970). Mais il revient sans cesse, sur le mode du conte élégant et licencieux, au thème de la désillusion de l'amour, fascinant comme ces bijoux de la Renaissance qui dissimulaient un poison (la

 

Coloquinte, 1971), déceptif comme les frasques d'un Eros de contrebande (Notre amour, 1967 ; l'Enfant de cœur,

 

1978) . Personnage bien parisien, Peyrefitte voyage souvent en Italie, en Grèce, dont la lumière illumine tous ses livres (la Jeunesse d'A lexandre, 1978), malgré des clins d'œil complices à la libre jeunesse californienne (Roy, 1979). Confession ou exhibition (Propos secrets,

 

1979) , vouée à l'écoute de la Muse garçonnière (1973), cette œuvre, qui a grapillé un peu chez l'Arétin, un peu chez Tallemant des Réaux, un peu chez Restif de la Bretonne, et qui sacrifie toujours au détail croustillant, se place moins dans la tonalité d'un bilan rousseauiste (l'illustre Écrivain, 1982) que dans celle d'un perpétuel règlement de comptes.

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