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SCALIGER (Joseph-Juste)

Publié le 13/05/2019

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SCALIGER (Joseph-Juste), philologue et humaniste français (Agen 1540-Leyde 1609). Après que son père, Jules-César Scalïger ( 1484-1558), lui eut inculqué les rudiments des lettres, il alla parfaire à Paris sa formation d'humaniste ; il y acquit notamment une connaissance parfaite de l'hébreu. Converti au protestantisme en 1562, il voyagea en Italie, en Allemagne et en France, avant de se retirer dans le Poitou pour y mener, de 1579 à 1590, une existence vouée tout entière à l'étude. En 1592, invité par l'université de Leyde, il se rendit en Hollande et y demeura jusqu'à sa mort, malgré sa nostalgie pour sa patrie.
 
Écrite tout entière en latin, l'œuvre de J.-J. Scaliger (dont les publications s'échelonnèrent de 1565 jusqu'à l'année de sa mort) est essentiellement d'ordre philologique ; elle comporte de nombreuses éditions critiques et commentaires d'écrivains latins (Varron, Catulle, Tibulle, Properce, Ausone), de grammairiens (Verrius Flaccus et Sextius Festus), de savants grecs et latins (Hippocrate, le mathématicien Manilius) et d'historiens (Eusèbe de Césarée). Auteur, par ailleurs, de quelques poésies latines, il l'est aussi d'un Traité sur la réforme du temps (1583) qui eut à l'époque un retentissement considérable. Il a également laissé une importante correspondance ; par ailleurs, les neveux de Pierre Pithou consignèrent ses propos érudits dans les Scaligeriana (1666).
 
Par l'étendue de son savoir et la rigueur de sa méthode, et par la place de premier plan que, dans le domaine du savoir, il attribue à la philologie — à ses yeux la reine des sciences —, il apparaît comme le type accompli de l'humaniste. Mais son positivisme critique (qui n'hésite pas, le cas échéant, à remettre en cause les traditions antiques les plus vénérées) et son culte de la raison préfigurent déjà l'esprit du cartésianisme.


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