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Alcools d'Apollinaire (résumé & analyse)

Publié le 14/11/2018

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apollinaire
Alcools
 
Paru à la fin d’avril 1913 au Mercure de France, maison ancienne et respectée, Alcools est le fruit d’une longue gestation et de transformations successives. A vingt-cinq ans, Apollinaire se proposait de publier une plaquette, le Vent du Rhin, suivi de la Chanson du mal aimé. Le thème rhénan et les poèmes qui en relèvent eussent ainsi assuré l’unité du recueil.
En 1909, le recueil projeté s’appelle toujours le Vent du Rhin, mais « Onirocritique », « le Brasier » et « les Fiançailles » témoignent de la recherche d’un « lyrisme neuf et humaniste à la fois » marqué par le néosymbolisme et l’hermétisme.
En 1912, alors qu'Apollinaire rassemble ses poèmes sous le titre Eau-de-vie, son esthétique a encore évolué sous l’influence des avant-gardes littéraires et picturales; son séjour à la prison de la Santé et une nouvelle désillusion sentimentale requièrent de nouvelles confidences. Alcools mêlera donc les strates successives de quatorze ans de création poétique, de 1898 à 1913, écartant les œuvres qu’il estimait imparfaites ou perfectibles.
Le Vent du Rhin est désarticulé : neuf poèmes resteront groupés, sous le sous-titre « Rhénanes », vers le milieu du recueil; cinq ou six autres éparpillent la tonalité germanique au début du recueil : romantisme discret, mélancolie élégiaque, simplicité maîtrisée, pittoresque folklorique et demi-teinte verlainienne. Toutes ces qualités, qui ont fait le succès d'Apollinaire en rattachant sa poésie à la longue tradition lyrique de la chanson médiévale et du lied, culminent dans « la Chanson du mal aimé » et se répercutent dans « A la Santé » (1911) et « le Pont Mirabeau ». Elles masquent la victoire d’un certain classicisme sur une première veine tarabiscotée dont témoignent « l'Ermite » (vers 1898), reprise, par-delà le Thaïs d’Anatole France, du thème flaubertien de la tentation de saint Antoine, « le Larron », mise en scène insolite de débats théologiques, et « Merlin et la vieille femme », où le malaise œdipien, l’ambition et le fatalisme se parent des oripeaux de la légende.


apollinaire

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Le secrétaire d'Apollinaire avait, par bravade, dérobé des statuettes phéniciennes au Louvre.

Il en donna deux à Picasso et une àApollinaire...

Incarcéré pendant une semaine à la Santé, le poète bénéficia d'un non-lieu. Les voyages, les amours, les déceptions inspirèrent à Apollinaire ce recueil qui rompt avec l'art poétique traditionnel. Recueil de poésies de Guillaume Apollinaire écrit entre 1898 et 1913. ContexteAux côtés de Blaise Cendrars, Max Jacob, Pierre Reverdy et Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire appartient au mouvement cubiste.

Sesrecueils influencent la poésie de toute la première moitié du XXe siècle. RésuméL'oeuvre s'ouvre sur le poème Zone, hymne consacré à Paris, et qui constitue une introduction à la poésie moderne : le poète supprimesystématiquement la ponctuation, bouscule la logique syntaxique, se joue des sonorités dans ses vers libres, propose des imagesfantaisistes et audacieuses, chante la ville, les avions et les automobiles, la vie quotidienne.

Le recueil comporte aussi des pièceslyriques, plus proches des formes poétiques traditionnelles.

Les poèmes, la Chanson du Mal-Aimé ou le Pont Mirabeau, en sont desexemples. Un recueil autobiographiqueAcools est un recueil de poèmes écrits entre 1 et 1913.

En 1898, Guillaume Apollinaire - de son vrai nom Wilhelm Apollinaris Kostrowitsky -a dix-huit ans et cherche encore sa voie ; en 1913, il en a trente-trois et est l'un des représentants de l'avant-garde.

L'ensemble de celivre contient tous les développements futurs de son œuvre.

La moitié du recueil est née du séjour qu'il fit en Allemagne en tant queprécepteur.

La section intitulée Rhénanes restitue les impressions du jeune voyageur, alors épris de la gouvernante de son élève.

Sonamour, déçu, le conduit à fuir à Paris où il écrit La Chanson du mal-aimé.

Il y rencontre Jarry, Max Jacob, Vlaminck, et fréquente leBateau-Lavoir, atelier de Picasso.

Il participe alors à cette esthétique nouvelle faite d'ironie, de féerie, exaltant le modernisme :Apollinaire écrit ainsi Lul de Faltenin.

En 1907, il rencontre Marie Laurencin dont il tombe amoureux.

Il écrit alors Le Brasier, Les Fiançailles.Dès 1911 s'opère un retour à la prosodie traditionnelle : c'est sa période classique.

Son emprisonnement dans l'affaire des statuettes setraduit par A la Santé.

Mais c'est sa rupture avec Marie Laurencin qui le marquera le plus et lui inspirera Le Pont Mirabeau, Marie et Zonequi, placé en tête d''Alcools, est en même temps un adieu à l'amour et au monde ancien. Le pluriel d'AlcoolsLe livre fit la gloire d'Apollinaire, J notamment par le scandale que provoqua la suppression de toute ponctuation.

Pour le poète, « lerythme même et la coupe des vers voilà la véritable ponctuation et il n'est rien besoin d'une autre ».Alcools contient tous les styles et toutes les modes littéraires d'Apollinaire.

Les Rhénanes font preuve d'un romantisme discret etrattachent l'auteur à la tradition poétique française de Villon à Verlaine.

Le reste du recueil privilégie imagination, irrationnel et jeuxd'écritures.

Dans Zone enfin transparaît l'influence cubiste et futuriste. 1 • LE CONTEXTEIntimement lié à toutes les révolutions esthétiques du début du siècle, Apollinaire travaille dès 1910 à un recueil intitulé Eau de Vie, quine prend sa forme définitive qu'en 1913.

Il choisit le titre Alcools, plus brutal, plus évocateur de ses thèmes majeurs, fuite hors du présentde la souffrance, hantises obsessionnelles ; supprime toute ponctuation ; ajoute le poème Zone, où triomphent ses choix modernistes,voire futuristes : exaltation d'un quotidien fantaisiste et vagabond, mais aussi méditation philosophique.

Cette décantation de son lyrismenaturel fait du poète le précurseur des surréalistes. 2 • LE TEXTEApollinaire se découvre, de façon désordonnée, dans le recueil Alcools.

Le voyageur, à la recherche de mondes nouveaux, fuit la vieilleEurope (Zone), il va de ville en ville, vivant de fantaisistes' aventures, et débarque en Amérique (Annie, L'Émigrant de Landor Road).L'amoureux évoque Annie, Marizibill, Marie, Clotilde, les femmes de sa vie.

Le conteur rapporte de folles légendes, rhénanes (La Loreley),moyenâgeuses et bibliques, convoque Merlin, Morgane, Rosemonde, Salomé, les morts et les saints. 3 • LES THÈMES MAJEURS• Nostalgie, amour et fidélitéL'esprit nouveau n'exclut pas la nostalgie de la foi naïve de l'enfance, du temps qui passe, des aventures et des voyages, de l'amourmaternel et, surtout, de l'amour perdu : « Je reste fidèle et dolent.

»La mortLa mort hante le recueil Alcools.

La Maison des morts scelle une belle union, ou communion, entre morts et vivants.

Les morts sont notremémoire, notre souvenir, et notre fidélité à leur égard fortifie notre vie.

Le thème de la mort rejoint ici celui de la fidélité. 4 • L'ÉCRITURE*L'hermétismeL'héritage du symbolisme pousse parfois Apollinaire sur la voie de l'hermétisme, du moins dans le vocabulaire.

Les noms rares abondent,recherchés tels plagales, sistres, aséité ou empruntés à des légendes connues ou moins connues : Paline, Malourène, Lul de Faltenin...*La simplicitéÀ cette volonté d'obscurité s'oppose l'extrême simplicité dont peut faire preuve le poète : « Enfant je t'ai donné ce que j'avais travaille.

»Cette simplicité n'exclut pas l'humour : « Et moi j'ai le coeur aussi gros / Qu'un cul de dame damascène / Ô mon amour je t'aimais trop.

» • La fluiditéLiée à la thématique (cf.

le leitmotiv de l'eau), mais surtout à une volonté esthétique, la fluidité s'obtient systématiquement par l'abolitionde la ponctuation : « le rythme même et la coupe des vers sont la véritable ponctuation ».

Elle justifie le mélange de mètres hétérogènes,le goût pour l'assonance, qui remplace parfois la rime, aussi bien que la syntaxe, où se fondent les temps et les personnes, et qui obéit àla logique interne des associations d'idées.

Par ce lyrisme nouveau, le poète force le lecteur à construire l'histoire, en s'abandonnant à sonimagination ou à ses émotions.. »

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