COURS DE PHILOSOPHIE POSITIVE, 1830 à 1842. Auguste Comte (exposé de l’oeuvre)

On peut certes isoler ce livre du reste de l’œuvre de Comte (on ne s’en est d’ailleurs pas privé), mais il n’a pourtant de signification qu’à partir d’un vaste projet, qui était d’essence politique: réformer les institutions humaines à partir d’une juste compréhension des savoirs et des pratiques de l’humanité.

Refondre la société pour concilier ordre et progrès, cela suppose que l’on dispose d’une science sociale, car on ne transforme que ce que l’on connaît. Mais fonder la science sociale, cela suppose à son tour que l’on sache ce qu’est une science. Cet ouvrage est une tentative pour dégager, à partir des sciences effectivement existantes, les normes de la positivité scientifique. Il s’agit bien d’un «cours», de soixante leçons, professé en public à partir de 1826.

Le Cours s’ouvre sur deux leçons générales. On n’en retient d’ailleurs souvent que ces deux premières leçons, mais 1’ œuvre de Comte s’en trouve gravement altérée.

La première leçon expose la célèbre loi des trois états, qui gouverne, selon Comte, le développement de l’intelligence humaine; celle-ci passe successivement, dans son mode de conception du monde, par trois états ou stades: l’état théologique, l’état métaphysique, l’état positif.