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Le Crime de Sylvestre Bonnard (résumé & analyse)

Publié le 05/12/2018

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Le Crime de Sylvestre Bonnard

 

Le Crime de Sylvestre Bonnard, « membre de l’institut », se présente comme un journal, « monument d’une humble vie », écrit de manière très discontinue, de 1861 à 1881, ce qui autorise de nombreuses fantaisies et digressions dans la conduite de deux récits autonomes, « la Bûche » et « Jeanne Alexandre ».

 

Synopsis. — « La Bûche ». Le narrateur — dont on saura plus tard qu'il se nomme Sylvestre Bonnard — reçoit la visite d'un colporteur de livres, M. Coccoz, qui vit dans le grenier de l'immeuble avec sa femme enceinte. Pris de pitié, Sylvestre Bonnard leur fait donner une bûche et du bouillon. Un an plus tard, il a le plaisir de rencontrer Mme Coccoz, devenue veuve, et son enfant. Sylvestre Bonnard est, à cet instant, absorbé par la recherche d'un manuscrit très rare, indispensable au travail qu'il a entrepris sur les abbés de Saint-Germain-des-Prés. Cette recherche acharnée lui rappelle ses désirs d'enfant, notamment pour certaine poupée que son oncle, le capitaine napoléonien Victor, lui refusa. Six ans plus tard, il retrouve la trace de son manuscrit et décide d'aller le chercher, en Sicile. Il y rencontre la princesse Pétrof, dont le mari, Dimitri, est un insatiable collectionneur de boîtes d'allumettes, mais il ne trouve pas le manuscrit, « reparti » pour Paris, où on va le mettre aux enchères. Battu lors de la vente, Sylvestre Bonnard est un jour tout surpris de voir un petit garçon inconnu sonner chez lui : l'enfant lui tend une fausse bûche, dans laquelle se trouve le manuscrit tant convoité, cadeau de reconnaissance de Mme Pétrof, ex-Mme Coccoz.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)CRIME DE SYLVESTRE BONNARD, Membre de l'Institut (Le).

C'est le pre­ mier roman d'Anatole France (Francois-Anatole Thibault, 1844-1924), paru en 1881, qui le fit subitement connaître, et il est considéré comme un des plus caractéristiques de son œuvre.

Le héros du récit est un vieux philologue, char­ tiste et bibliophile passionné, qui voit la vie à travers les livres.

Nous en lisons le journal, divisé en deux épisodes.

Le premier, « La bûche n, est une aventure livresque : Sylvestre Bonnard achète des· livres à un pauvre vendeur d'almanachs qui habite le grenier de sa maison.

Celui-ci meurt peu après, laissant sa femme et un enfant nouveau-né, que le vieil érudit (renseigné par sa domestique fidèle et grognon) secourt en leur envoyant, entre autres choses, la traditionnelle bûche de Noël.

Plusieurs années après, Bonnard, recherchant désespérément un manuscrit précieux de la Lé­ oende dorée (*) de Jacques de Voragine, va jusqu'en Sicile.

Là, il fait la connaissance du prince et de la princesse Trepof ; celle-ci, une :Francaise, l'engage à conter le but de son voyage.

Bonnard revient à Paris, toujours à la recherche du manuscrit.

Il le conteste longuement en vain aux enchères, sans ·parvenir à savoir le nom de l'acquéreur.

De retour à la maison, désespéré, il Y recoit une gigantesque bûche à secret qui s'ouvre pour laisser tomber une pluie de violettes et le précieux manuscrit avec une carte de visite : La Princesse Trepof.

La gouvernante a cependant reconnu la dame venue en voiture apporter la hijche magique : la princesse d'aujourd'hui n'est autre que l'ex-veuve du pauvre marchand d'almanachs, mort onze ans auparavant.

Dans le deuxième épisode, le vieil érudit est prié de se rendre au château de Madame de Gabry, à la campagne, dans les lieux de son enfance, pour y rédiger le catalogue d'une biblio­ thèque.

Madame de Gabry lui conte comment la faillite et la mort d'un banquier, une de ses connaissances, l'ont amenée à recueiJlir et à prendre soin de la petite orpheline.

Bonnard reconnaît en cette enfant dénommée Jeanne, la petite-fille d'une jeune demoiselle, Clémen­ tine, qui avait été le grand amour malheureux de sa lointaine jeunesse.

Son cœur s'attendrit dans le flot des souvenirs, et il se constitue le protecteur de la petite Jeanne qu'il suit dans son adolescence, qu'il sauve ensuite des projets louches de son tuteur, et qu'il ravit pro­ prement du collège où elle était gardée par charité comme une servante.

Au cours de ce romanesque sauvetage, l'érudit ingénu s'attire, sans le vouloir, un certain nombre de difficultés ; mais tout finit par s'arranger : Bonnard est nommé tuteur de la jeune fille qui va se fiancer bientôt à un de ses élèves, Gélis.

Bonnard décide de renoncer à ses chers livres et de les vendre pour doter sa pupille.

Quant à lui, il se retirera à la cam­ pagne où il achèvera sa vie de savant en observant les secrets de la vie des fleurs et des insectes.

Mais sa vieille passion ne l'a pas abandonné : cependant qu'il rédige le catalogue de sa bibliothèque, il se lève une nuit et secrè­ tement subtilise à la vente quelques manuscrits des plus précieux, quelques imprimés des plus rares dont il ne peut se séparer, et les cache dans une vieille armoire.

Il vole donc sa pupille et c'est là le seul vrai crime de sa vie.

Les deux épisodes se rejoignent, en ce sens qu'ils consacrent l'irruption d_e la vie et de l'amour dans la « citadelle livresque n du vieux savant.

La nouveauté se trouve dans le choix du protagoniste : avec lui, Anatole France crée en un certain sens un nouveau genre, le roman livresque.

Grâce au talent de l'auteur, les pensées, les soins, les jugements sur le monde, toute la mentalité typique du savant, de l'homme cultivé, deviennent une véritable matière de roman, se mêlent aux faits de la vie de chaque jour qu'ils colorent d'une facon toute particulière.

Ceci justifie et explique le style caractéristique d'Anatole France romancier, style raffiné et léger, plein de digressions agréables.

de sentences malicieu ses, de subtiles et plaisantes allusions, style composite qui joint aux couleurs du Par­ nasse et à la précision réaliste d'un disciple de Flaubert et d'un contempo rain de Maupassant, toutes les grâces du naturel et du savoir -faire.. »

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