Devoir de Philosophie

DÉSESPÉRÉ (le). Roman de Léon Bloy

Publié le 24/10/2018

Extrait du document

DÉSESPÉRÉ (le). Roman de Léon Bloy (1846-1917), publié à Paris à la Nouvelle Librairie A. Soirat en 1886.

 

Le Désespéré est le livre le plus célèbre de son auteur, qui s'en plaignait (mais de quoi ne se plaignait-il pas ?) : « Je suis l'auteur du Désespéré, c'est incontestable, mais seulement du Désespéré, et il en sera toujours ainsi, eussé-je écrit cent autres livres », constatait Bloy dans une Préface de 1912. Cet agacement, fréquent chez les écrivains devant le succès exclusif d'un seul titre, se comprend d'autant mieux que le Désespéré, livre foisonnant et d'une incroyable violence, peut donner de l'auteur une image caricaturale. Écrit à quarante ans, il naît d'une exigence angoissée : faire le premier bilan d'une vie.

 

Première partie. « Le Départ ». De Périgueux, où il assiste à l’agonie de son père, Caïn Marche-noir écrit à son ancien ami Alexis Dulaurier, romancier à succès, et lui demande de l'argent, car il ne peut lui-même payer l’enterrement. Dulaurier répond en prodiguant de bons conseils : Marchenoir devrait rester dans sa paisible province plutôt que de revenir à Paris où il gagne si mal sa vie dans le journalisme littéraire. Marchenoir est en effet un pamphlétaire d’une terrible violence. En même temps que la lettre hypocrite de Dulaurier, il reçoit l’argent salvateur de son ami Leverdier, à qui il n’avait rien demandé (Leverdier n’est pas riche) et qui lui suggère une retraite à la Grande-Chartreuse.

 

Deuxième partie. «La Grande-Chartreuse». Plutôt que de rentrer à Paris où il retrouverait Véronique, prostituée sauvée par lui de la déchéance, Marchenoir se rend donc à la Grande-Chartreuse : la majesté du lieu et l’accueil que lui font les religieux redonnent un semblant d’espoir à celui qui « était né désespéré ». La grandeur de la règle de saint Bruno le touche, et Marchenoir reprend son grand travail entrepris sur le symbolisme de l’Église. Mais, lui explique son conseiller, le P. Athanase, sa place n’est pas au monastère, car tout montre qu’il aime Véronique. Cette révélation brise Marchenoir, qui pensait que leurs liens étaient simplement mystiques tant leur exaltation religieuse leur a fait repousser l’amour charnel.

 

Troisième partie. « Le Retour». Après un cauchemardesque retour en train, Marchenoir arrive à Paris. Avant de se rendre chez lui à Vaugirand, il rend visite à Leverdier qui lui apprend une terrible nouvelle : Véronique s’est défigurée pour n’être plus objet de tentation. Elle conserve pourtant une étonnante beauté.

 

Quatrième partie. « L'Épreuve diabolique ». La vie continue avec Véronique et dans la même misère. Leverdier, à la suite d’une rencontre imprévue, apprend qu’un grand journal, le Pilate,

« constatait Bloy dans une Préface de 1912.

Cet agacement, fréquent chez les écrivains devant le succès exclusif d'un seul titre, se comprend d'autant mieux que le Désespéré, livre foisonnant et d'une incroyable violence, peut don­ ner de l'auteur une image caricaturale.

Écrit à quarante ans, il naît d'une exi­ gence angoissée : faire le premier bilan d'une vie.

Première partie.

« Le Départ».

De Périgueux, où il assiste à l'agonie de son père, Carn Marche­ noir écrit à son ancien ami Alexis Dulaurier, romancier à succès, et lui demande de l'argent, car il ne peut lui-même payer l'enterrement Dulaurier répond en prodiguant de bons conseils : Marchenoir devrait rester dans sa paisi­ ble province plutôt que de revenir à Paris où il gagne si mal sa vie dans le journalisme littéraire.

Marchenoir est en effet un pamphlétaire d'une terrible violence.

En même temps que la lettre hypocrite de Dulaurier, il reçoit l'argent salvateur de son ami Leverdier, à qui il n'avait rien demandé (Leverdier n'est pas riche) et qui lui suggère une retraite à la Grande-Chartreuse.

Deuxième partie.

« La Grande-Chartreuse ».

Plutôt que de rentrer à Paris où il retrouverait Véronique, prostituée sauvée par lui de la déchéance, Marchenoir se rend donc à la Grande-Chartreuse : la majesté du lieu et l'accueil que lui font les religieux redonnent un semblant d'espoir à celui qui « était né désespéré ».

La grandeur de la règle de saint Bruno le touche, et Marchenoir reprend son grand travail entrepris sur le symbolisme de l'Église.

Mais, lui explique son conseiller, le P.

Athanase, sa place n'est pas au monastère, car tout montre qu'il aime Véroni­ que.

Cette révélation brise Marchenoir, qui pen­ sait que leurs liens étaient simplement mystiques tant leur exaltation religieuse leur a fait repousser l'amour chamel.

Troisième partie.

« Le Retour».

Après un cau­ chemardesque retour en train, Marchenoir arrive à Paris.

Avant de se rendre chez lui à Vaugirard, il rend visite à Leverdier qui lui apprend une terri­ ble nouvelle : Véronique s'est défigurée pour n'être plus objet de tentation.

Elle conserve pourtant une étonnante beauté.

Quatrième partie.

« L'Épreuve diabolique ».

La vie continue avec Véronique et dans la même misère.

Leverdier, à la suite d'une rencontre imprévue, apprend qu'un grand journal, le Pilate, dirigé par Properce Beauvivier, voudrait la colla­ boration de Marchenoir : ce pourrait être.

enfin, le succès.

Marchenoir accepte, sans illusions.

Au cours d'un grand dîner chez Beauvivier, auquel prennent part les célébrités littéraires, il se retrouve assiégé par la médiocrité de ces êtres nuls.

Il fait scandale et s'enfuit Cinquième partie.

« La Fin ».

Marchenoir s'enfenne chez lui pour tenniner son étude sur le symbolisme.

Véronique est saisie d'un mysti­ cisme de plus en plus intense.

Lorsque lui par­ vient- enfin -le maigre héritage paternel, Mar­ chenoir décide de lancer un pamphlet : le Carr:an, échec financier malgré un « succès retentissant ».

La misère noire continue, d'autant que le bienfai­ sant Leverdier a dO quitter Paris.

La fin arrive brutalement : folle, Véronique doit être internée à Sainte-Anne; en revenant de l'asile, Marchenoir est écrasé par un camion.

Il meurt dans l'horreur et sans pouvoir obtenir l'assistance d'un prêtre.

Si ce livre douloureux et excessif se donne pour un roman, c'est sans beau­ coup de conviction : Bloy ne se tenait pas pour ramander.

Le Désespéré relève effectivement beaucoup plus de l'auto­ biographie : derrière presque chaque personnage ou chaque anecdote se dis­ simule une clé (dont Bloy dressa une liste pour son ami Montchal).

L'insis­ tance de Huysmans et l'espoir de se voir enfin « vendable » poussèrent pourtant le polémiste à tenter l'appa­ rence du roman.

Le malaise que laisse aujourd'hui le livre tient sans doute à cette hésitation formelle.

Car le Désespéré nous présente les diverses faces du génie de Bloy, un peu trop comme une démonstration vir­ tuose.

Il est beaucoup plus à l'aise avec des formes libres : dans les études de symbolisme historique (l~me de Napo­ léon, 1912), dans la réflexion autobio­ graphique (le Journal, 1892-1917, voire le Mendiant ingrat, posth., 1963-1975) ou dans le pamphlet (Belluaires et Por­ chers, 1905) ou encore dans la médita­ tion mystique (Celle qui pleure).

L'obli­ gation romanesque pousse tantôt au schématisme, tantôt à l'ellipse, et. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles