Les Fêtes galantes de Verlaine (résumé & analyse)

Le recueil se veut la recréation d’un univers imaginaire, la transposition littéraire du monde de Watteau et des autres peintres du siècle, Chardin, Fragonard, Boucher... On y retrouve les personnages gracieux de la Comédie italienne: Pierrot et Colom-bine («Pantomime»), Scaramouche et Pulcinella («Fantoches»), évoluant dans des paysages embués d’un halo vaporeux («Clair de lune», «Colloque sentimental »). La tonalité du recueil est délicieusement triste et s’élabore sur fond de paroles murmurées, de confidences imperceptibles, de coups d’œil fugitifs («En sourdine», «Les Ingénus», « Les Indolents»). Par des touches légères, où la mélancolie se tempère d’une ironie subtile («Dans l’herbe», «À la promenade») et d’un érotisme raffiné, par une versification qui privilégie des pièces très brèves et des vers ultra-courts, le poète compose une série de miniatures animées, qui ne sont pas un simple jeu plastique : à travers ce décor et cette parure d’emprunt, c’est toute l’inquiétude verlainienne qui s’exprime, la soif inextinguible d’un bonheur qui s’enfuit à chaque instant.