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Fiche de lecture du roman Pour la sociologie de Bernard Lahire

Publié le 12/11/2019

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Pour la sociologie Et pour en finir avec une prétendue « culture de l'excuse », Bernard LAHIRE Éditions La Découverte, paru en 2016 Bernard Lahire dresse un véritable plaidoyer en faveur de la sociologie. I – Origines des critiques de la sociologie La sociologie contrarie la vision de l'homme libre en montrant que certains de nos comportements dépendent inconsciemment de la société dans laquelle nous vivons (4ème blessure narcissique de l'humanité). Ainsi, elle est accusée, par ceux qui voient en elle la remise en cause de leurs privilèges, de vouloir excuser les mauvais comportements sociaux. II – L'excuse sociologique Ce concept est utilisé le plus souvent par les dirigeants politiques après des actes de délinquance pour réaffirmer la responsabilité individuelle et le libre arbitre : « Ce sont les criminels qui sont coupables des crimes » (p. 21) et non la société. Cela correspond à la thèse selon laquelle les conditions sociales dans lesquelles un individu a grandi n'atténuent pas sa responsabilité., ce qui va à l'encontre du principe des sciences sociales visant à établir des liens entre l'individu et son milieu. III – Différencier compréhension et jugement pour punir Pour punir un acte, il est nécessaire d'en comprendre les causes car il s'inscrit dans un contexte précis (rôle de la sociologie). Or, ceux qui l'accusent de tenter d'excuser l'individu en expliquant son acte font une confusion entre la compréhension qui passe par l'explication factuelle et le jugement qui implique la subjectivité. De plus, comprendre permet de s'écarter de l'acte pour prendre en compte l'ensemble du problème et identifier les logiques qui l'ont rendu possible. Cellesci permettent de replacer les intentions individuelles dans des contextes plus larges et ainsi d'éviter la répétition de ces drames. IV – Réfutation de la théorie du libre arbitre La sociologie réfute cette théorie selon laquelle l'individu agit en toute connaissance de ce qui le détermine à agir. Elle montre que l'homme est prédisposé à vivre en société et qu'il se définit par son milieu et ses expériences sociales → « déterminismes sociaux » (ils ne permettent pas de prévision certaine des actes à cause de la complexité interne des individus et l'impossibilité de réduire tout un contexte à une série finie de paramètres). La sociologie ne dit pas que l'individu ne fait pas de choix, elle démontre que ces choix sont la conséquence du croisement de contraintes multiples (internes/externes). V – La relation dominé/dominant La théorie du libre arbitre légitime les dominants (pauvres responsables de leur pauvreté et riches méritent d'être riches) en déréalisant les dominés (pauvreté évoquée comme quelque chose d'anodin en omettant toutes les répercutions physiques et psychologiques qu'elle entraîne pour un individu → redéfinition de certains rapports) et en utilisant abusivement la notion de consentement (nécessité de contextualiser : ne pas agir sous contrainte est différent d'agir par pure volonté). VI – Qu'est ce que la sociologie La sociologie analyse tous les domaines. Elle a permit à l'homme de mieux connaître la société qui l'entoure, d'établir des « logiques » régissant les pratiques, de défaire les présupposés et de remettre en cause la monocausalité (les accidents de la route après avoir bu dépendent aussi du manque de transport en commun et du mauvais état des routes). C'est aussi une science relationnelle, qui ne consiste pas, comme l'affirment ses contempteurs, à rapporter tout événement isolé à un tout mais au contraire de l'étudier indépendamment afin d'en comprendre les origines, les causes et l'impact. Tout comportement ne résulte pas de la personnalité de l'individu mais de ses relations d'interdépendance passées et actuelles. De nombreux acteurs, encouragés par la sociologie, utilisent les « forces de la compréhension » qui permettent la prévention d'autres actes similaires, sans pour autant délaisser les « forces de répressions » qui visent &agrav...
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« Dans cet ouvrage, Bernard Lahire dresse un véritable plaidoyer en faveur de la sociologie, notamment face à la critique de Philippe Val dans son ouvrage intitulé Malaise dans l'inculture en 2015 dans lequel il affirme que tous les maux de la société s'expliquent en un mot : le « sociologisme » (il parle même de « colonisation sociologique des esprits »). Le but des sciences sociales est de décrire et d'expliquer rationnellement et objectivement des phénomènes sociaux ainsi que le fonctionnement de notre société. Cependant, elles contrarient la vision de « l'homme libre » en démontrant que certaines de nos actions dépendent inconsciemment de la société dans laquelle nous vivons : chaque individu n'est pas « maître de son destin […] sans contraintes ni causes » (p.

8).

La sociologie devient la quatrième blessure narcissique de l'humanité, après : - la blessure copernicienne (héliocentrisme) - la blessure darwinienne (humanité non séparée radicalement du règne animal) - et la blessure freudienne (activité psychique non entièrement consciente) Ces sciences sont ainsi accusées de tenter d' excuser les mauvais comportements sociaux, or ces accusations résultent souvent « de méconnaissance et de résistance » (p.

11) : Méconnaissance car on leur attribue des défauts qu'elles n'ont pas (confusion entre interprétation et justification). Résistance car ceux qui détiennent le pouvoir voient en la sociologie une mise en lumière des inégalités des rapports de domination et de l'exercice du pouvoir et donc une remise en cause de leurs privilèges et avantages. Ce concept apparaît à partir du XXème siècle.

Il est utilisé le plus souvent par les dirigeants politiques après des actes de délinquance ou des attentats pour réaffirmer la responsabilité individuelle et le libre arbitre : « Ce sont les criminels qui sont coupables des crimes » (p.

21) et non la société.

Cela correspond à la thèse selon laquelle les conditions sociales dans lesquelles un individu a grandi ou vit ne peuvent pas être un facteur atténuant sa responsabilité, « chacun a son destin entre ses mains » (p.

22).

2Pour la sociologie Et pour en finir avec une prétendue « culture de l'excuse », Bernard LAHIRE Éditions La Découverte, paru en 2016 PREMIÈRE PARTIE : ORIGINE DES CRITIQUES DE LA SOCIOLOGIE DEUXIÈME PARTIE : L'EXCUSE SOCIOLOGIQUE 02/11/2018 – GALLICE Marion 1ECS1. »

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