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Le Guépard: PRESENTATION DE L'œUVRE (fiche de lecture complète)

Publié le 30/09/2018

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1 - Le Guépard et l'unité italienne

 

D L'action du Guépard commence le 12 mai 1860, le lendemain du débarquement à Marsala, en Sicile, de ce que l'on a appelé l'expédition des Mille. Dirigée par Garibaldi, elle était constituée d'environ mille volontaires. Le roman s'achève cinquante ans plus tard, presque jour pour jour, le 14 mai 1910, à l'approche précisément de la célébration, à Palerme, du cinquantenaire du débarquement de Garibaldi. La structure narrative du roman est ainsi significative de son point d'ancrage historique : la révolution qui, en 1860, met fin au régime des Bourbons et aboutit, cinq mois plus tard, à l'annexion du royaume des Deux-Siciles par le royaume de Piémont-Sardaigne lors du « plébiscite » (référendum) du 21 octobre 1860.

 

D L'expédition des Mille n'est que l'un des épisodes de l'unité italienne. Dès le XVIIIe siècle, le terme de « Risorgimento » (résurgence, renaissance) est employé pour désigner un réveil de la culture italienne, qu'on prenne pour modèle la Rome Antique (la République, l'Empire), la Renaissance italienne et ses chefs-d'œuvre, ou les grandes municipalités (Venise, Florence). Le contenu politique du Risorgimento a évolué selon les différents théoriciens de l'unité italienne. Les démocrates radicaux comme Mazzini souhaitaient une république et pensaient que l'insurrection était le seul moyen de donner sa place au peuple, condition du succès. Mais les conspirations organisées par Mazzini échouèrent et, en 1849, quand il devint l'un des dirigeants de l'éphémère République romaine, un corps expéditionnaire français, dirigé par le général Oudinot, rétablit le pouvoir pontifical. Les modérés, comme Gioberti, étaient partisans d'une confédération des princes italiens dirigée par le pape et disposant de la puissance militaire du royaume du Piémont. Mais les États de l'Église étaient hostiles à tout libéralisme politique, et les Autrichiens, qui occupaient l'Italie du Nord, infligèrent, en 1849, des défaites aux Piémontais.

 

D Les puissances extérieures jouèrent un rôle clef dans l'unité italienne. L'Autriche, pour préserver son influence en Italie du Nord, retarda les tentatives d'unification sous l'égide du Piémont. A l'opposé, Napoléon Ill favorisa l'unité en s'alliant au roi du Piémont, Victor-Emmanuel Il, et à son brillant premier ministre Cavour. Après la rencontre de 1858 entre Napoléon Ill et Cavour, l'armée franco-piémontaise battit les Autrichiens à Solferino et à Magenta en 1859. En 1860, des plébiscites permirent à la France d'annexer Nice et la Savoie, qui faisaient partie du royaume du Piémont, et au Piémont d'annexer la Toscane et l'Émilie.

 

D L'unité italienne aurait pu s'arrêter à l'expansion du Piémont vers les plaines du Pô et les petits États du Centre. Mais l'expédition des Mille de Garibaldi

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« onenta l'un1f 1cation vers le Sud, onentat1on que Cavour, qu1 soc ma1t a1t un Etat homogène limité au Nord, n'avait pas prévue.

Les émigr és s1cil1ens Rosol1no Pila et Cnspi, dont il est question dans Le Guépard, convainqUir ent en effet Garibaldi de monter une expédition a priori très hasar deuse con tre la monar chie bour­ bo nienne de François Il.

Ce tte aventur e de volont aires ital iens et inter nationaux vêt us de chemis es roug es, contr e toute attente, réussit.

Garibaldi débarqua le 11 mai à Mar sala et, avec l'aide des rebel les recrutés en Sicile, prit Palerme le 30 mai.

Le 21 octo bre 18 60, un pléb iscite appr ouva l'annexion du roya ume des De ux-S iciles au Piémont.

Deux éléments de divergence opposèrent cependant Garibaldi à Ca vour : Garibaldi n'accepta pas l'annexion de Nice, sa ville natale, par la Fra nce ; il vou lait marcher de plus sur les Ëtats pontificaux, ce que refu­ saient Victor-Emmanuel Il et Nap oléon Ill.

Garibaldi fut cont enu puis vaincu par les Piémont ais.

Lors du bal chez les Pont eleone, le colonel Pallavicino, personnage his torique, se réjouit d'avoir ordonné de tirer sur Garibaldi, le ble ssa nt au pied (p.

213), à Aspr omon te, en août 1862 .

D Si les aris tocrates siciliens applaudir ent l'échec des chem ises rouges de Garibaldi et fur ent rassu rés par les Piémo ntais, le choc des cultur es entre le Nor d et le Sud de l'Ita lie fut au cœur de l'uni té ital ienne, et pour longtem ps.

En effet l'unité fut perçue, au Sud, comme un pouv oir du Nord, centralisateur .

Dans Le Guépard, Pa llavi cino voit dans l'unité une divine surprise («ce roya ume d'Italie si mir acu­ leusement né-enfi n, sans que l'on sache comment », p.

213 ).

Cependa nt, si Ch evalle y, le représ entant du roya ume du Piémont, plaide pour une ouver ture de la Sicile à la modern ité politique et économique, il ne parvient pas à conv aincre le Pri nce de Salina de dev enir sénat eur à Tu rin.

Les Piémontais ne sont pour celui-ci que les dernier s parmi une longue liste d'e nvahis seurs.

Chevalle y, qui appar tient à la petite noblesse piémo ntais e, est quant à lui effrayé par la mis ère de la Sicile, les histoires sa nglantes que Tancr ède prend un malin plaisir à lui raco nter.

En 18 60, l'uni té italienne souligne ainsi plus qu'elle n'atténue les dispa rités cultur elles, éc onomiq ues et politiq ues entre le Nor d de l'Ita lie et la Sicile.

Même si Vic tor-Emmanuel Il fut cour onné roi d'Italie à Tu rin dès avril 1861 , il fa llut attendre 1870 pour que Rome soit conquis e et devienne la capit ale du roya ume.

Il -CHRONOL OGIE DU GUÉP ARD (1860-1 910) Février 1860 4 avri l 18 60 Don Calogero com mence son ascension .so ciale, en ache tant les terr es d'un baron qui n'a pu lui rembour ­ ser un prêt.

Ta ncrède participe à l'in surrec tion organ isée par Rosolino Pilo contr e le rég ime bourb onien de François Il.

Don Fabr ice intervient r le nrr>tP I1Pr 273. »

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