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HISTOIRE NATURELLE, générale et particulière

Publié le 19/01/2019

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HISTOIRE NATURELLE, générale et particulière, ouvrage rédigé par Buffon en collaboration avec Daubenton, Gué-neau de Montbéliard, l'abbé Bexon, Faujas de Saint-Fond et Lacépède. Buffon conçut le projet d'un « Catalogue raisonné » du Cabinet du Jardin royal, dont il était devenu l'intendant en 1739. Cette description prit rapidement les dimensions d'une somme d'histoire naturelle qui parut de 1748 à 1788. Les trois premiers volumes contiennent une Préface méthodologique, une Théorie de la Terre, une Histoire générale des animaux et une Histoire naturelle de l'homme. Ils indisposèrent la Sorbonne et suscitèrent des attaques violentes. Les volumes suivants traitaient des quadrupèdes, en commençant par le cheval, « la plus noble conquête de l'homme », puis des oiseaux et enfin des minéraux. En 1778 furent imprimées les Époques de la nature, qui reprenaient la Théorie de la Terre et réveillèrent les polémiques. Lacépède compléta la collection de plusieurs autres volumes après la mort de Buffon. Dépassée dans son plan et ses hypothèses par le progrès scientifique, l'Histoire naturelle est restée, grâce au style de Buffon, un monument littéraire.

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« portrait de la noblesse de l'animal, l'étude économique d'un outil de tra­ vail et l'énoncé d'une thèse sur les vivants.

Mais l'Histoire naturelle est aussi une œuvre littéraire (et c'est ce qu'on lui reprochera tellement).

La présentation des animaux se veut à la fois rigoureuse et séduisante, « intéres­ sante», c'est-à-dire humaine et tou­ chante.

On ne peut guère l'envisager hors de son temps, hors d'une époque où la vulgarisation scientifique tend à devenir un genre, où la curiosité est particulièrement à la mode, ainsi que l'exotisme et les expériences scientifi­ ques.

Une époque où le microscope est source d'émerveillement et où l'on parle de la nature à des fins apologéti­ ques; où l'on démontre la sagesse de Dieu par les merveilles de la nature, comme l'abbé Pluche dans son Specta­ cle de la nature (1732), qui connut un immense succès.

Il y avait donc tout un public prêt à accueillir l'Histoire naturelle.

Aussi Buffon ne s'adresse-t-il pas en priorité aux savants (s'il men­ tionne ses expériences, c'est en passant et sans détails).

« Premier Discours».

L'histoire naturelle se doit de donner « la description exacte et l'his­ toire fidèle de chaque chose » (entendre non pas les individus mais les espèces), en déployant un esprit capable de réunir « les grandes vues pro­ pres à un génie ardent, embrassant tout d'un coup d'œil, et les petites attentions d'un instinct laborieux qui ne s'attache qu'à un seul point».

Pour cela, il faut s'empêcher de tirer trop tôt des conclusions ou des rapports, se méfier de cet instinct qui nous porte à mettre partout de l'ordre et de l'uniformité.

On doit également être en garde contre les analogies abusives, contre les « moules » d'un esprit étroit Et, en ce sens, si les méthodes de classification sont indiscutablement utiles, on aura néanmoins conscience du danger qui consiste à vouloir soumettre la nature à des lois arbitraires.

Il convient, en revanche, d'être attentif à l'art, aux ressources, aux désordres mêmes de la nature, à la variété de ses desseins.

Il faut poser que tout ce qui peut être est : dès lors, la Création imposera plus le respect par sa puissance que par sa finalité.

Les premières cau­ ses nous seront à jamais cachées, ainsi que leurs « résultats généraux ».

« Deuxième Discours ».

Suivant ces principes, le « Deuxième Discours » est une Théorie de la Terre dont l'explication est tentée par le recours aux seules causes physiques actuellement obser­ vables et naturelles, ou à des événements passés bien connus que l'on peut transposer dans le temps.

Buffon refuse tout catastrophisme : le Déluge, qui apparaît comme un miracle, est exclu de l'histoire de la Terre, dont la question de l'âge est contournée (Buffon n'ose sans doute pas contester ouvertement la chronologie biblique).

L'acte créateur de Dieu est renvoyé à un passé si lointain que toute trace en est perdue.

L'Essai sur la formation des planètes rompt encore davantage avec la théologie naturelle.

La naissance du système solaire est présumée dans le heurt d'une comète avec le Soleil.

Le hasard aura donc seul créé l'événement inréversible au début de l'Histoire.

Dans le premier chapitre de l'Histoire géné­ rale des animaux, Buffon se livre à une comparai­ son des règnes animal et végétal.

Il y a entre ces deux règnes plus de propriétés communes que de différences réelles.

Le vivant n'est pas une propriété métaphysique des êtres mais une pro­ priété physique de la matière.

Buffon énonce ensuite sa théorie de l'espèce animale : « On doit regarder comme la même espèce celle qui, au moyen de la copulation, se perpétue et conserve la similitude de cette espèce, et comme des espèces différentes celles qui, par ce moyen, ne peuvent rien produire ensemble.

» Buffon éla­ bore une théorie générale de la reproduction : « La plus grande merveille » semble être « bien plus dans la succession que dans la complexité de l'organisation» du vivant.

Partant de l'obser­ vation des phénomènes de régénération, notam­ ment chez le polype, Buffon considère que cha­ que partie d'un individu contient un germe de l'organisme entier, à l'image d'un cristal.

Chaque vivant forme un « moule intérieur» imprimant sa «figure» (sa structure exacte, sa forme) aux «molécules» qu'il absorbe lorsqu'il s'alimente.

Ces « molécules organiques » sont les parties primitives et constituantes du vivant.

Incorrupti­ bles, elles sont communes aux règnes animal et végétal.. »

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