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JEAN-CHRISTOPHE. Roman de Romain Rolland (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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JEAN-CHRISTOPHE. Roman de Romain Rolland (1866-1944), publié à Paris dans les Cahiers de la Quinzaine de février 1904 à octobre 1912, et en volume chez Ollendorff de 1905 à 1912 (10 vol.). Prix Femina.

L'Aube. Dans une humble maison, en Allemagne, un enfant naît chez les Krafft. Issu d'une

famille de musiciens, le père, Melchior, s'enlise dans l'alcool et néglige son talent La mère, résignée. se bat contre la misère. Jean-Christophe traduit, d’instinct en musique son énergie débordante et affirme son caractère indomptable. Il trouve refuge auprès de son grand-père, Jean-Michel, qui lui apprend la musique. Le père exhibe le petit prodige au palais du grand-duc Fasciné par Hassler, une gloire musicale, l’enfant à six ans, se voue à la musique. Il commence à composer.

 

Le Matin. À onze ans, il gagne sa vie, mais il souffre de sa pauvreté. La disparition de son grand-père le confronte à la mort. Elle précipite la faillite familiale. À quatorze ans, l'enfant se retrouve seul soutien d'une famille de cinq personnes. Les difficultés matérielles le confinent dans une atmosphère routinière qui bride son inspiration. La médiocrité de son père et l'ingratitude de ses deux frères accroissent sa solitude. Déçu en amitié (Otto) et en amour (Minna), Jean-Christophe découvre l'indifférence des gens aisés, après avoir cru vivre une passion sublime. La mort de son père achève le travail de mutation qui l'arrache à l'enfance.

 

L’Adolescence. Désargentée, la famille emménage en ville, chez les bruyants et intempestifs Euler. Jean-Christophe éprouve une animosité grandissante pour ses hôtes et leur conception étroite du devoir. Il pend la foi. Il noue une idylle avec Sabine, mais elle meurt peu après. La robuste Ada l’initie à la sensualité, mais elle cherche à le corrompre.

 

La Révolte. Ayant rompu tout attachement Jean-Christophe, en haine de l’idéalisme allemand, passe au crible de sa critique les œuvres des gloires nationales. L'emphase sentimentaliste l’indispose et il s'imagine réformer l’art allemand. L'opinion publique le blâme et la critique éreinte ses compositions. Il fait scandale dans une revue. Un soir, il offre une place de théâtre à une jeune institutrice française ; elle est renvoyée et il se le reproche. Réalisant qu'on retouchait ses articles, il rompt avec la revue ; son Iphigénie fait un four et un journal d’opposition exploite sa franchise irréfléchie. Le grand-duc le chasse. Jean-Christophe se réfugie dans la création et dans ses rêves sur la France. Il tente de se faire reconnaître par Hassler, mais celui-ci le décourage. Jean-Christophe souffre de la décadence du génie allemand. À la suite d’une rixe, sous le coup d'une condamnation, il quitte l'Allemagne pour la France.

« la Foire sur la place.

À Paris, dans la misère la plus noire, Christophe est introduit par Sylvain Kohn dans les milieux intellectuels peuplés d'ignorants poseurs imbus de leur importance.

Krafft s'interroge sur l'« incontinence musicale» des Français et leur goût de l'abstraction.

Partout, il retrouve le même conformisme.

Ignorant tout de la culture française, il la juge d'après ses rela­ tions parisiennes et la voue aux gémonies pour amoralité.

le jeune Krafft ne supporte qu'avec difficulté l'atmosphère délétère du parisianisme oisif et stérile.

Le nihilisme opportuniste ambiant décuple ses forces créatrices.

Mais, de nouveau, il se brouille avec tout le monde.

Il ne s'aperçoit pas de l'attachement que lui porte la cousine d'une de ses riches élèves, Grazia.

Dans Paris, il croit voir dans la foule la jeune institutrice, qui s'évanouit dans la nuit.

Un soir de printemps, il se découvre un admirateur : Olivier jeannin.

Antoinette.

Le père d'Olivier fit de mauvaises affaires et se suicida en pleine faillite.

Bientôt orphelin.

le jeune garçon fut élevé par sa sœur, Antoinette, qui se dévoua pour le faire entrer à l'École normale; elle s'engagea même en Allema­ gne, comme préceptrice, mais elle fut renvoyée pour s'être affichée aux côtés d'un jeune homme à un concert et mourut sans lui avoir parlé ...

Dans la maison.

jean-Christophe, le fort, et Olivier, le faible, s'installent dans un appartement commun.

Olivier lui fait découvrir la littérature française, son idéalisme, ses luttes mystiques et son acharnement à atteindre, par la raison, l'abso­ lue liberté de l'esprit.

Malgré leur indigence, jean­ Christophe dispense la joie aux âmes en peine.

Ses œuvres commencent à être connues et appréciées en France et à l'étranger.

Mais la fata­ lité le poursuit : il pend sa mère.

les Amies.

Olivier se marie avec une riche héritière, Jacqueline.

Très vite, leur union les laisse insatisfaits.

Jacqueline abandonne son mari et son enfant pour fuir avec son amant.

Quant à Jean­ Christophe, il trouve son inspiration dans les tex­ tes anciens, expression franche et directe de l'amour pour l'humanité.

Il retrouve Grazia, qui, devenue comtesse, s'emploie à Je protéger; se noue entre eux une amitié sublime.

Le Buisson ardent.

Dans son désarroi, Olivier découvre la misère du peuple.

Les deux amis se penchent alors sur le problème des injustices sociales.

Mais l'activisme syndical et révolution­ naire les laisse sceptiques.

Olivier, pris dans un mouvement de foule, meurt alors que jean- Christophe se bat sur une barricade.

Il doit s'exi­ ler en Suisse, où il se réfugie chez un certain Erich Braun.

Accablé par la douleur, il renaît à la vie et se prend d'une folle passion pour Anna Braun, l'épouse d'Erich.

Tous deux se déchirent; il s'en va.

Mais, dans les montagnes, il connaît la révéla­ tion, il passe l'épreuve du feu et revient à Dieu, trouvant enfin en lui une justification à sa pro­ pre création.

La Nouvelle journée.

De retour à Paris, jean­ Christophe connaît le succès.

Il retrouve Grazia, veuve ; elle refuse encore le mariage et sacrifie leur bonheur à son fils, malade.

L'enfant meurt au terme d'une longue lutte et la mère, épuisée, le suit dans la tombe.

Jean-Christophe marie Georges, le fils d'Olivier, à la fille de Grazia.

Ayant dépassé toute contingence humaine, il s'éteint dans la paix.

Jean-Christophe est un roman-fleuve, tel qu'ont pu en écrire les romanciers qui, dans la première moitié du xxe siè­ cle, tentaient de pallier la subjectivité du point de vue dans la fiction, en retraçant l'ensemble d'une destinée (voir Chronique des Pasquier de Georges Duhamel, les *Hommes de bonne volonté, les *Thibault).

Dans sa visée, ce parti pris de vérisme témoigne à la fois de la permanence du principe réaliste de la mimésis et de l'effort pour définir une nouvelle forme romanesque, res­ pectueuse de l'authenticité de la vie.

Cependant, l'œuvre achevée constitue, en elle-même, une sorte d'hyperbole du roman réaliste, et, ce faisant, elle dépasse la simple imitation du réel pour se mettre au service d'un projet idéologique.

En effet, Romain Rolland, romancier omniscient, reconstitue la trame d'un destin ; dès lors, il fait concurrence à Dieu, dont il célèbre, par ailleurs, les pouvoirs.

Il veut montrer l'unité profonde qui gouverne la mar­ che de ce destin.

Car, qu'est-ce que Jean-Christophe, sinon un roman d'édu­ cation étiré sur la durée de toute une vie ? En effet, l'initiation amoureuse (Minna, Sabine, Ada, Antoinette, Gra­ zia) et intellectuelle (en Allemagne et à. »

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