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NANA, de Zola

Publié le 25/01/2019

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NANA, roman de Zola, paru dans le Voltaire du 16 octobre 1879 au 5 février 1880. Ce neuvième volet des Rougon-Macquart fut un immense succès de scandale et le plus lu des ouvrages de Zola. Anna Coupeau, promise dès l'As-sommoir aux prospérités du vice, y incarne « la vraie fille ». Théâtreuse légère et sans talent, elle fait pourtant des débuts ravageurs dans une opérette, la Blonde Vénus, où elle paraît nue. À la suite de nombreux déboires, elle se lance dans la courtisanerie de haut vol grâce aux libéralités du comte Muffat, dignitaire impérial et sa plus opiniâtre victime. L'auteur a reconstitué autour de
 
Nana le milieu du Paris noceur avec ses types caractéristiques : les prostituées (Satin), les vieux vicieux (le marquis de Chouart), les échotiers (Fauchery), les snobs, les cœurs purs en détresse (les frères Hugon), et bien sûr les amants cyniques (Daguenet, Fontan). Quelques concessions à un vérisme égrillard n'entravent pas une pesante critique de la société. « Mouche d'or », Nana, est le vecteur de toutes « les pourritures sociales », travaillant à la « fêlure » d'un monde qui, lorsqu'elle meurt, agonise déjà. Cette femme de toutes les fatalités, sûre du pouvoir de son corps, fauve d'odeur et de toison, Zola l'a en fait investie de toutes ses hantises personnelles. Avec « son inconscience de bête superbe », elle fait naître et circuler le désir, déchaînant réchauffement des haleines et ce lourd et entêtant parfum auquel l'auteur lie l'éveil de la sexualité souterraine. Astarté finalement métamorphosée en Méphitis putréfiée, Nana la « mangeuse d'hommes » distille moins le plaisir que la corruption. Elle symbolise la « trouée ardente » — délicieuse et infecte — vers le monde de la chair et, si elle « tourne au mythe, sans cesser d'être réelle » (Flaubert), c'est pour donner vie plus implacablement à la terrifiante ambivalence de la femme zolienne.



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