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Odes et Iambes. Poèmes d'André Chénier (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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Odes et Iambes. Poèmes d'André Chénier (1762-1794), composés entre 1791 et 1794. Fruits de la fièvre révolutionnaire, ils illustrent « deux formes de lyrisme jumelles » (Fabre). Le poète fait paraître en avril 1791 \"le Jeu de paume, à Louis David peintre\", puis dans le Journal de Paris du dimanche 15 avril 1792 l'hymne dit \"Aux Suisses de Château vieux\". L'édition Latouche, à Paris chez Baudoin en 1819, publie onze Odes, non sans retouches et coupures. Elle propose quatre ïambes : ce sont des extraits, le dernier est l'objet d'une falsification manifeste. L'édition G. de Chénier, à Paris chez Lemerre en 1874, fournit les textes complets mais plusieurs lectures sont erronées.

 

De la douzaine d'odes laissées par Chénier, toutes sont écrites en strophes régulières mais chacune adopte une structure différente. Les odes dites “À Fanny”, de nature amoureuse, forment un groupe à part : elles sont six et le commencement d'une septième. La ferveur civique pousse le poète à calquer les rythmes pinda-riques (“le Jeu de paume\", \"Ô mon esprit au sein des deux”). Quelques échantillons andens prouvent que Chénier s'étart exercé à l'ode dès ses débuts. Le recours à la structure strophique sous la Révolution signale un double renforcement de la maîtrise technique et de l’engagement personnel. Seule \"la Jeune Captive” date du séjour à la prison de Saint-Lazare.

 

Pour« cracher» l'hymne sarcastique aux Suisses de Châteauvieux, Chénier adopte le rythme alterné de l’alexandrin et de l’octosyllabe à rimes croisées : les vers marchent par quatre, mais il n’y a plus de strophe. Il n’inventait pas la formule et pourtant « une grande forme lyrique était née» (Fabre), celle des iambes dont il veut faire une chronique immédiate et vengeresse de l’actualité : cri de colère et de rage, coulée de lave vouée à l’inachèvement la mort étant au rendez-vous. Les derniers iambes ont été écrits

en prison : « Au pied de l’échafaud j’essaie encor ma lyre.» P. Dimoff dénombre au total douze morceaux et quelques embryons, mais la structure est plus complexe.

 

La Révolution mobilise les rimeurs : chansons, hymnes, « libertéides », belles d'un jour fleurissent de toutes parts. Marie-Joseph Chénier, Dorat-Cubières prétendront au titre de « poète de la Révolution ». André suit le mouvement à sa manière : « Loin d'eux », pourrait dire, avant Baudelaire, celui qui se déclare « seul et sans soutien ». Il esquisse, projet sans suite, une \"France libre\". L'actualité arrivera tout de même à l'arracher à sa retraite. Engagé mais réticent, tel apparaît Chénier dans \"le Jeu de paume\", ode publiée près de deux ans après les faits qu'elle célèbre. Dans cette fresque d'atelier, la poésie rivalise avec la peinture d'His-toire : lyrisme monumental comme il existe une architecture monumentale. L'auteur s'applique à imiter « cette belle poésie grecque [...] même dans la forme des strophes » (lettre d'envoi à Lebrun) et invente pour y parvenir un « monstre rythmique » (Fabre) de 19 vers répétés à vingt-deux reprises. L'héroïsation de l'événement vire à la mise en garde contre les excès. Chénier rêve encore d'une révolution raisonnable.

 

Un an plus tard il part en invectives contre l'accueil triomphal réservé par les Jacobins à des soldats mutins et, sur ce point, entre en conflit ouvert avec son frère Marie-Joseph. L'\"Hymne\" paru dans le Journal de Paris est sarcastique d'un bout à l'autre. La veine satirique que Chénier retenait en lui depuis les origines se donne libre cours. Dans la clandestinité il va mener la lutte « contre les noirs Pythons et les hydres fangeuses ». Tel un héros de la mythologie grecque, il se bat pour une cause nationale : « La patrie allume ma voix. » Avec les ïambes Chénier écrit

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