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PETIT Chose (le), d'Alphonse Daudet

Publié le 13/03/2019

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PETIT Chose (le), roman d'Alphonse Daudet (1868). Le pathétique et le moralisme qui restent attachés à ce célèbre récit s'appuient sur la deuxième version de l'œuvre, réécrite par Stalh (avec, il est vrai, la complaisante bienveillance de l'auteur) en vue d'une édition enfantine expurgée et édulcorée. Le récit originel est plus ambitieux : à côté d'éléments mélodramatiques, il dresse le procès d'une société impitoyable qui broie les faibles, raille les milieux littéraires bohèmes et parnassiens et met en accusation la femme, séductrice infernale ou vierge-pieuvre. Dans cette évocation d'un échec multiple — celui de la maturité car le héros, adulte, reste « le Petit Chose » ; celui de l'amour avec cette vision dichotomique de la femme ; celui de la création dans le renoncement final à la littérature — qui prend sa source dans la rupture brutale d'un paradis enfantin, nul doute que Daudet n'ait tenté d'exorciser ses démons. L'œuvre sera donc à la fois un roman familial (mais où la famille est brisée), un roman de formation (mais d'un apprentissage raté) et un roman de l'impuissance (où les obstacles inhibants l'emportent sur la force créatrice).

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Dans Le Petit Chose (1868), Alphonse Daudet se raconte sous les traits de Daniel Eyssette, tandis que son frèreErnest est la « mère Jacques ».

Dès leur enfance, les deux, garçons furent très liés. Le premier roman d'Alphonse Daudet raconte le drame d'un enfant livré à lui-même, obligé de se battre contre unesociété impitoyable. Seul et abandonné Cet ouvrage, qui a pour sous-titre Histoire d'un enfant, fut le premier roman d'Alphonse Daudet.

Il se situe, par sa date de publication, entre les Lettres de mon moulin et Tartarin de Tarascon.

Il donne un reflet assez exact de ce que dut être la jeunesse de l'auteur, même s'il n'est pas véritablement autobiographique, la plupart des personnagesétant d'ailleurs fictifs. Évidemment, le petit Chose, ce garçon dont personne ne retient jamais le nom, c'est Alphonse Daudet lui-même,confronté très tôt à la pauvreté et à la solitude.

Ayant dû s'exiler du Midi et s'installer à Lyon, comme dans laréalité, la famille est déracinée et finit par éclater et se disperser.

Obligé de gagner sa vie, le jeune homme trouveun poste de « pion » dans un milieu qui le méprise et le rejette.

Et quand l'espoir survient, lorsque la « mère Jacques» le recueille à Paris, il doit affronter des milieux littéraires peu encourageants. Pour l'exemple Le Petit Chose, dont il fut publié une version expurgée pour les enfants, est un récit pathétique et moraliste ; il est exemplaire parce qu'il décrit la confrontation d'un enfant à une société impitoyable, qui ne laisse aucune chance auxfaibles, qu'elle finit toujours par broyer.

Récit exemplaire parce que le héros doit aller jusqu'au bout de sadéchéance, échec après échec.

Récit exemplaire parce qu'il dépeint la rupture radicale qui sépare l'enfanceinsouciante de l'âge adulte dans lequel l'adolescent est plongé, désarmé et isolé.

Mais, en mettant en scène Le Petit Chose, Daudet montre l'injustice et prend la défense de l'opprimé.

Dans cet ouvrage, où la détresse finit par rendre l'homme meilleur, Daudet émeut, mais il dénonce aussi, avec la même efficacité que dans Tartarin de Tarascon ou les Lettres de mon moulin.. »

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