PHARISIENNE (la) de François Mauriac

PHARISIENNE (la), roman de François

Mauriac (1941). Dix ans après la crise morale qu'il a définitivement surmontée,

Mauriac se pose les questions que soulève la lecture de l'Évangile : Est-il

possible à un homme pieux de vivre sans pharisaïsme ? Comment porter témoignage de sa foi, sans décourager les autres par le spectacle d'une vertu indiscrète ? Ces interrogations courent en filigrane dans tout le livre, notamment chez les deux personnages principaux, Brigitte Pian, l'héroïne, et Louis Pian, le narrateur (chez qui on retrouve bien des traits de Mauriac jeune homme). Brigitte, puritaine intransigeante, couvre de mobiles pieux son acharnement contre l'amour humain :

elle poursuit d'une véritable haine le couple des Puybaraud ou l'amour naissant de sa belle-fille Michèle pour Jean de Mirbel ; elle déclenche ainsi une série de catastrophes (mort de son mari, désespoir de Jean de Mirbel et de M. Puybaraud, destitution du trop charitable abbé Calou) et finit par découvrir l'amour dans une passion tardive pour son médecin. Après la mort de ce dernier, elle s'abandonnera à la miséricorde divine. Par-delà sa signification psychologique ou sociologique, la Phari-sienne apparaît comme une parabole sur les rudes chemins de la conversion dans

une âme orgueilleuse et finalement soumise et apaisée.