POÈMES ANTIQUES, recueil de Leconte de Lisle

POÈMES ANTIQUES, recueil de Leconte de Lisle (1852). La première édition s'accompagnait d'une préface critiquant le romantisme et théorisant un art qui devait substituer, à l'expression du moi aléatoire et arbitraire du poète, celle de l'âme même de l'humanité. Certains poèmes du recueil avaient déjà paru (1845-1847) dans le journal de Victor Considérant, la Phalange, où ils avaient pris une résonance socialiste et fourié-riste. Les éditions suivantes modifièrent la composition hétérogène du livre, qui comporte aussi bien des textes justifiant le titre (où le poète prétend rendre compte d'une Grèce pure et véridique) que des poèmes introduisant l'hindouisme (comme « Bhagavat ») ou des accents métaphysiques (comme « Dies irae ») ou encore se complaisant dans des évocations plastiques (« Midi, roi des étés... »). L'idéal de beauté parnassien y est défini dans la « Vénus de Milo » qui devient le symbole du « bonheur impassible ». Mais ce sera dans les charmantes chansons écossaises inspirées de Bums que Debussy ira puiser la source de sa « Fille aux cheveux de lin ».