RIRE JAUNE (Le). (résumé) de Pierre Mac Orlan

RIRE JAUNE (Le). Ce roman de l'écrivain français Pierre Mac Orlan (pseud. de Pierre Dumar-chey, né en 1882) fut écrit en 1913. Un fantastique allègre le distingue. En même temps, le Rire jaune est un ouvrage ambigu. A peu près la première moitié de ce récit de deux cents pages est en effet assez indifférente envers ce que nous nommons littérature. L’auteur est encore mal détaché, dirait-on, de ses débuts dans les métiers reconnus par la vie sociale : dessinateur et peintre, rédacteur de petits textes cabrioleurs pour périodiques dits humoristiques. Verve et drôlerie imprègnent une invention dès l’abord peu commune (un oncle qui est une véritable légende dans la marine meurt de rire à la table de famille où se trouve le narrateur adolescent). Néanmoins, il faut attendre encore que le sujet atteigne son ampleur épique, pour qu’en celle-ci la littérature à l’état sauvage se mue en littérature. Après un épisode consacré à la Légion étrangère, apparaissent les premiers symptômes reconnus par l’opinion d’une épidémie incontestable : le rire jaune ou la mort par le rire. De ce moment, le livre va de toute nécessité grand train, à travers ses « rebondissements » tragi-comiques. Un savant fou invente la « mélancolyase », laquelle doit libérer « cette formidable force d’ennui que beaucoup de gens prédestinés portent