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SOLAL (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, Albert Cohen est conseiller juridique du comité intergouvememental pour les réfugiés. Profondément dévoué à la cause juive, il retirera de cette époque une amertume qui inspirera certaines pages de Belle du seigneur. Après la guerre, il devient haut fonctionnaire au sein de l'ONU.

 

Parallèlement il poursuit sa carrière littéraire, publiant en 1954 Le Livre de ma mère, en 1968 Belle du seigneur et en 1969 Les Valeureux... Vivant retiré à Genève, il y meurt en 1981.

 

Albert Cohen affirmait avoir d'abord écrit afin «de dire (son) amour pour le peuple juif, de dire sa grandeur». De fait, toute son œuvre et, plus particulièrement, le personnage de Solal sont imprégnés de la tradition juive.

 

Fondamentalement, cette tradition consiste à refuser, en tout cas à se méfier des plaisirs de la vie et ne les considérer qu'à la lumière de l'éternité. Comme le proclame le livre de l'Ecclésiaste, dans la Bible, « Vanité des vanités, tout n’est que vanité». Solal adhère profondément à cette formule : il contemple tout ce qui lui arrive avec un recul effrayant. Sans cesse, il se pose la question de la valeur des choses et des êtres, mesurée à la lumière de l'éternité.

 

L'amour humain, en particulier l’amour physique, ne sort pas intact d'un tel questionnement. Albert Cohen se révolte contre les illusions de la beauté physique, auxquelles il oppose un autre amour, idéal et purificateur.

 

Cet autre amour, que Cohen appelle de ses vœux, serait celui qu'exprimait, par exemple, Lucile, la femme du révolutionnaire français Camille Desmoulins, morte en 1794. Profondément éprise, elle écrivait à son mari : «Je te cherche des défauts, je les trouve et je les aime. » Cohen rêve d'un amour absolu, capable de dépasser les contingences physiques ou de les sublimer.

« Solal • 427 Beau comme un ange, Sola! enlève le jour de ses seize ans la femme d'un homme important de la ville .

Par la suite, il multiplie les conquêtes avec une éblouissante aisance.

Il fera ainsi la connaissance d'Aude, jeune femme de la haute société, de laquelle il aura un fils.

Mais cela ne le satisfait pas.

Sola! a découvert que les femmes sont sensibles à des choses comme la beauté physi­ que, la démonstration de la force , l'i mportance du rang social (qui n'est pour lui que la version civilisée du pouvoir de tuer) et l'insolence .

Or pour lui, toutes ces choses sont méprisabl es, passag ères.

Sola! est obsédé par l'idée de la mort, de la décrépitude physique, et ne cesse de s'in terroger avec une lucidité cyni­ que.

S'il lui manquait les deux dents de devant, pense-t-il, il ne serait pas aimé.

L'amour pèse donc ce que pèsent ces deux dents ...

De plus, Sola! est hanté par ses origines juives.

Il a réussi, mais se sent solidair e des Juifs pauvres et réprouvés, des malheur eux sans éducation ni bonnes manières qui incarnent à ses yeux la vraie grandeur d'Israël.

Il n'hésitera pas, par une provocation autodestructrice, à exhiber devant Aude, la fe mme qu'il aime et qui méprise les Juifs, un groupe de ces misérables qu'il dit être ses frères.

L'a utodestruction est en effet l'une des clés du personnage.

Sitôt au sommet, Sola! se révolte contre la facilité avec laquelle il l'a atteint, et contre la vanité de ce jeu auquel il est contraint de jouer.

La mort, la destruction, la négation le fas cine nt.

Il porte une étoile tatouée sur le cœur, à l'endr oit où il a prévu de se tirer un jour un coup de pistolet ...

Tous ces thèmes, déjà présents dans Sola!, sont repris et développés dans Belle du seig neur.

Sola! est alors sous-secrétair e général de la Société des Nations (SDN, ancêtre de notre ONU) à Genève .

Dans cette immense administration, censée gérer les problèmes interna­ tionaux, une armée de fonctionnair es surpayés ne songe qu'à carotter des jours de vacances supplémentaires, entre deux in trigues de couloir et trois médisances .

Parmi eux, Adrien Deurne est l'un des plus médiocres et des plus stupides.

Mais il a une épouse splendide, Ariane, qui. »

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