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Tartuffe de Molière (résumé & analyse)

Publié le 26/11/2018

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Tartuffe
 
Tartuffe est la plus longue bataille théâtrale du xviie siècle. Il a fallu trois versions, trois « placets » de l’auteur et cinq années pour que Molière pût faire agréer au roi sa représentation publique malgré le clan dévot de la vieille Cour et de la ville. Le succès ne s’est pas démenti depuis l’origine, avec une pointe notable sous la Restauration, lorsque les développements de la Congrégation accentuèrent l’anticléricalisme des libéraux. Avec plus de trois mille représentations à la Cornédie-Française, le Tartuffe est la plus jouée des pièces de Molière.
 
Synopsis. — Dans la famille du riche bourgeois Orgon s'est impatronisé un gueux qui, sous prétexte de dévotion, interdit aux enfants du maître de maison — Damis et Mariane — et surtout à sa seconde épouse — Elmire — les plaisirs honnêtes de la vie mondaine. Tartuffe ne trouve de son côté que l'acariâtre grand-mère — Madame Pernelle —, aussi aveuglée que son fils, tandis que le reste de la famille, soutenu par la suivante Dorine et par Cléante — frère d'Elmire —, aspire à secouer le joug de l'imposteur (acte I). Orgon, pour retenir toujours près de lui son directeur de conscience, a décidé d’annuler le mariage prévu entre Mariane et Valère, et de donner sa fille à Tartuffe. L’indignation laisse celle-ci désemparée: d'où une scène de dépit amoureux, que termine naturellement la réconciliation des fiancés (acte II). Tartuffe paraît enfin, et son hypocrisie éclate dès la rencontre avec Dorine. En tête à tête avec Elmire, il ne peut cacher le violent désir que lui inspire la femme de son hôte : Damis, qui a tout entendu, révèle à son père la trahison de Tartuffe; mais Orgon croit à une calomnie, renvoie son fils en le maudissant et fait à Tartuffe donation de tous ses biens (acte III). Malgré les supplications de sa fille, Orgon demeure intraitable sur le projet de mariage. Il ne reste pour le désabuser qu’une ruse d'Elmire, à laquelle le bourgeois consent avec mauvaise grâce : caché sous une table, il doit bien surprendre les réactions enflammées de Tartuffe aux feintes avances de son épouse. L'hypocrite est chassé, mais il a en main la donation d’Orgon et des papiers compromettants (acte IV). La famille, Solidaire cette fois-ci — à l'exception de Madame Pernelle 

« die-Française, le Tartuffe est la plus jouée des pièces de Molière.

Synopsis.- Dans la famille du riche bourgeois Orgon s'est impatronisé un gueux qui.

sous prétexte de dévotion.

interdit aux enfants du maître de maison -Damis et Mariane -et surtout à sa seconde épouse-El mire -les plaisirs honnêtes de la vie mondaine.

Tartuffe ne trouve de son côté que l'acariâtre grand-mère -Madame Pernelle - .

aussi aveuglée que son fils.

tandis que le reste de la famille.

soutenu par la suivante Dorine et par Cléante - frère d'Eimire -.

aspire à secouer le joug de l'imposteur (acte 1).

Orgon.

pour retenir toujours près de lui son direc­ teur de conscience.

a décidé d'annuler le mariage prévu entre Mariane et Valère.

et de donner sa fille à Tartuffe.

L'indignation laisse celle-ci désemparée; d'où une scène de dépit amoureux.

que termine naturellement la réconci­ liation des fiancés (acte Il).

Tartuffe paraît enfin.

et son hypocrisie éclate dès la rencontre avec Dorine.

En tête à tête avec Elm ir e .

il ne peut cacher le violent désir que lui inspire la femme de son hôte : Damis.

qui a tout entendu.

révèle à son père la trahison de Tartuffe; mais Orgon croit à une calomnie.

renvoie son fils en le maudissant et fait à Tartuffe donation de tous ses biens (acte Ill).

Malgré les supplications je sa fille.

Orgon demeure intraitable sur le projet de mariage.

Il ne reste pour le désabuser qu'une ruse d'Eimire.

à laquelle le bourgeois consent avec mauvaise grâce : caché sous une table.

il doit bien surprendre les réactions enflammées de Tartuffe aux feintes avances de son épouse.

L'hypocrite est chassé.

mais il a en main la donation d'Ornon et des papiers compromettants (acte IV).

La famille.

S)lidaire cette fois-ci -à l'exception de Madame Pernelle -mais dans le malheur.

tente de parer les coups dort la menace Tartuffe.

Le cagot fait signifier par huissier ur ordre d'expulsion; puis il vient.

accompagné d'un exempt.

laire arrêter Orgon.

Coup de théâtre.

ce n'est pas Orgon qui est arrêté.

mais Tartuffe : la justice du roi.

à qui rien n'échappe.

rétablit le bon droit et châtie l'imposture (acte V).

Les caractéristiques formelles de la pièce répondent aux canons de la grande comédie, même si ses adversai­ res ont critiqué l'extériorité du second acte par rapport à 1' action et 1 'artifice du dénouement.

Les amours contra­ riées de Mariane et Valère s'intègrent en fait très bien au déroulemem de l'intrigue puisqu'elles justifient l'en­ trevue d'Elmire et de Tartuffe au troisième acte, principe du désabusement d'Orgon; elles permettent en outre de mesurer l'emprise de Tartuffe sur le père-maître, qui n'ose assouvir ·;o n désir de tyrannie domestique qu'en se faisant l'esclave de son directeur.

Quant au dénouement, non seulement il s'inscrit dans la logique affective du genre comique -et d'une façon d'autant plus satisfai­ sante que la situation semblait plus désespérée -, mais il correspond .'i une pratique juridique du temps et à l'enjeu politique de la pièce: c'est Tartuffe lui-même qui prend l'initi at ive de porter devant le roi l'affaire des papiers compromettants d'Orgon.

La portée de la pièce dépasse largement ces considéra­ tions techniques, et ce n'est certes pas la question de sa conformité à la Poétique d'Aristote, mais bien son thème, qui a soulevé la tempête.

Au premier chef, la polémique aujourd'hui dépassée des bienséances théâtra­ les : le reproche fondamental adressé à Molière n'est pas tant d'avoir donné une certaine image de la religion que d'en avoir parlé.

En second lieu, le sujet de l'hypocrisie, ambigu de soi, l'est davantage encore au théâtre: rien ne distinguant extérieurement le faux dévot du vrai, ce royaume de l'apparence qu'est la scène ne saurait fonc­ tionner comme espace de discrimination (l'acteur n'est-il pas, étymologiquement, l'hypocrite-celui qui est sous le masque?).

A quoi le Tartuffe répond par un statut de l'apparence où celle-ci n'est point discriminée mais discriminante : l'apparence est à elle seule index du vrai et du faux; il suffit que Tartuffe paraisse, directement ou à travers la description qu'en donnent ses partisans, pour être reconnu comme ce qu'il est.

L'apparence n'abuse que ceux (Orgon, Madame Pernelle) qui n'ont point d'yeux pour voir, car c'est l'hype rtrop hie même des signes du religieux chez Tartuffe qui dénonce la vacuité de sa religion.

Tartuffe, à la différence de l' Onuphre de La Bruyère, est un « franc» hypocrite.

L'hypocrisie cependant n'est chez lui qu'un moyen au servüce de ses fins assimilatrices.

Tartuffe est avant tout un parasite : par son nom peut-être (la truffe), par sa conformation étudiée aux hantises d'un hôte dont il cherche à s'appro­ prier voracement la nourriture, la fille, l'argent, la femme et la maison.

C'est la logique du parasitisme qui le mène à sa perte, puisqu'en ôtant progressivement toute substance à l'organisme familial qui l'accueille, Tartuffe finit par s'ôter lui-même subsistance et jouissance.

Para­ site, Tartuffe l'est encore au sens moderne du terme, en tant qu'il intercepte les messages et brouille la communi­ cation : entre Pernelle et la famille, entre Orgon et El mire, entre Orgon et Mariane, entre Valère et Mariane, entre Orgon et Pernelle.

Tartuffe en effet ne vise pas seulement les êtres, il se place en tiers dans toutes leurs relations : « il est le tiers inclus >> (M.

Serres), une absur­ dité vivante que la médiation politique rendra à son néant pour que le monde retrouve transparence et cohérence.

BIBLIOGRAPHIE G.

Couton.. »

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