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TRISTAN. Roman en vers de Thomas (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 28/10/2018

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TRISTAN. Roman en vers de Thomas [d'Angleterre] (seconde moitié du xiie siècle), composé vers 1172-1175 et dont subsistent huit fragments de longueurs diverses. Ils ne content que la dernière partie de l'histoire, depuis l'exil de Tristan en Bretagne française jusqu'à la mort des amants.

Thomas connaissait la version traditionnelle, dite « commune >>, de la légende, représentée par Béroul (voir article précédent) et par Eilhart d'Oberg. Mais il l'a remodelée d'une manière concertée pour la rendre plus courtoise, plus vraisemblable, et en accentuer la cohérence. Il a surtout subordonné la trame narrative, du moins dans les fragments conservés, à l'analyse détaillée des comportements et du sentiment amoureux, faisant de son récit << l'escrit >> où tous les amants pourront se retrouver et éviter peut-être les peines et les << engins >> [pièges] de la passion.

Les fragments conservés débutent (fragment de Cambridge, 53 vers) par le départ de Tristan, surpris par Marc dans le verger avec la reine Iseut la Blonde, qui lui remet un anneau. Le fragment Sneyd I (889 vers) est d'abord consacré au long monologue de Tristan qui tente de se convaincre qu'il doit épouser Iseut aux Blanches Mains, puis aux commentaires du narrateur. Le mariage lui même est très rapidement conclu. La chute for tuite de l'anneau au soir des noces impose de nouveau au cœur de l'amant l'image de la reine ; au terme d'un autre monologue, Tristan décide alors de ne pas consommer son mariage, déclarant à sa femme qu'il souffre d'une ancienne blessure. En Cornouailles cependant, la reine, persua dée que Trstan est encore en Espagne, là où il a mis à mort le géant aux barbes, joue sur sa harpe un lai lorsque Cariado, un prétendant éconduit vient lui apprendre te mariage de son amant. Le fragment de Turin (257 vers) donne la fin de l'épisode de la « salle aux images », prétexte à un nouveau commentaire du narrateur. Iseut aux Blanches Mains révète à son frère (épisode de l'« eau aventureuse ») qu'elle est toujours vierge. Le très bref fragment de Strasbourg (68 vers) est le seul témoin de l'épisode du cortège de la

reine, qui se déroule lors d'un retour mouvementé de Tristan et de Kahedin en Cornouailles. Le fragment Douce ( 1 817 vers), relayé par le fragment de Turin, s'ouvre sur une querelle entre Iseut et Brangain, dépitée d'avoir été donnée à Kahedin et qui condamne très violemment l'inconduite de la reine. Brangain interdit à celle ci de revoir Tristan, qui s'est déguisé en lépreux pour tenter de l'approcher. Le portier du château royal le retrouve presque mort de froid. Brangain se laisse fléchir et les deux amants passent une nuit ensemble. Peu après, et alors que grandit la jalousie d'Iseut aux Blanches Mains, Tristan, déguisé en pénitent. revient une seconde fois auprès de la reine en compagnie de Kahedin, qui tue Cariado. Intervention du narrateur, prônant la supériorité de sa version de l'histoire. En Bretagne, Tristan, atteint d'une blessure empoisonnée en secourant Tristan le Nain, est sur le point de mourir. Il demande à Kahedin d'aller chercher la reine, mais Iseut aux Blanches Mains surprend la conversation et décide de se venger. Kahedin gagne Londres, déguisé en marchand et porteur de l'anneau jadis donné par la reine. Il repart avec celle ci, mais la tempête puis le calme plat empêchent Iseut d'arriver à temps. Tristan meurt autant de sa blessure que de douleur et de désespoir en apprenant par sa femme que la voile est noire, qu'Iseut ne viendra plus. Enfin par venue dans la cité où tous regrettent le héros, Iseut la Blonde dit une dernière fois son amour et son désir de mourir puis (fragment Sneyd 2, 57 vers) se couche auprès du corps de son amant et expire. Thomas dédie à tous les amants ce récit qu'il a voulu exemplaire tant par sa beauté formelle et par sa « verur » [vérité] que par le « réconfort» qu'il peut leur apporter.

« la chronologie : Arthur appartient à un passé déjà mythique, Marc règne sur toute l'Angleterre, et sa résidence prin­ cipale est Londres, une Londres. »

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