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YSOPET ou ISOPET.

Publié le 12/12/2015

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YSOPET ou ISOPET. Sous ce nom, les rattachant au fabuliste grec Ésope (v. Fables ésopiques), étaient désignés en France les nombreux recueils de fables qui connurent un succès immense pendant tout le Moyen Age. Ni les Fables d’Ésope, ni les Fables (*) de Phèdre, leur imitation latine de l’époque d’Auguste, ne furent directement connues par les fabulistes du- Moyen Age ; Phèdre ne devait être mis au jour qu’au xive siècle par P. Pithou. Mais on en connaissait plusieurs rédactions remaniées, remontant pour la plupart au xe siècle, origine des Isopets qui nous sont parvenus. On connaît sous le nom d’Ésope d’Adémar un recueil en prose latine du Xe siècle, comprenant 67 fables ; également en prose latine, l’Ésope de Wissenbourg (début Xe siècle) comprend 63 fables. Un autre recueil, toujours en prose latine, comprenant 83 fables dans les MS. les plus complets, était attribué à un certain « Romulus imperator », et jouissait d’une grande vogue : il est connu sous la dénomination de Romulus ordinaire. De ce prototype dérivent de nombreux recueils, réunissant parfois aux fables du Romulus des fables de provenances diverses : l’un d’eux, un Romulus anglo-latin perdu, servit de modèle, dans sa traduction anglaise, à Marie de France pour son Ysopet (fin xne siècle). Un Romulus en distiques élégiaques latins est connu en diverses rédactions parmi lesquelles celle dite de Walter VAnglais, ou Romulus de Nivelet (début xine siècle), qui est à l’origine de tout un groupe ù'Isopets français des xme et xive siècles (Isopet de Lyon; Isopet I et III de Paris). Un deuxième groupe (Isopet II de Paris; Isopet de Chartres)...

« grec en latin par Laurent Valle. ? Ysopet de Marie de France (deuxi?me moiti? xne si?cle), model? sur la traduction anglaise d?un Romulus anglo-latin aujourd?hui perdu.

Marie de France en attribue l?origine ? ?sope et ? Romulus, roi de Rome, et la traduction au roi Alfred.

L?Ysopet, que Marie de France nous dit avoir compos? par ainour du comte Guillaume ? ki flour est de chevalerie - e de sens e de courte- sie ? (peut-?tre Guillaume Longue-?p?e, fils naturel du roi Henri II d?Angleterre), comprend 103 fables en vers de huit syllabes ? rimes accoupl?es, tir?es pour la plupart du Romulus : quelques-unes sont de source orientale, d?autres originales.

Les fables sont en g?n?ral assez courtes, mais on en trouve de 50 vers et plus, jusqu?? 124 vers (? De Lupo regnante ?) ; quel- ques-unes sont presque des lais ou des fabliaux transform?s en apologues.

Le style est simple, lin?aire, un peu sec, mais attrayant par la nettet? de son trait sans enjolivures : ? De Cane et umbra ? : Lorsque le chien vit son ombre dans l?eau, de surprise ? la b?che ovri, - e li furmages li chai ; - e umbre vit, e umbre fu, - e sun furmage ot il perdu ?.

Avec la m?me simplicit? nue, l?auteur trace de petits tableaux d?une dr?lerie charmante : ? De Catto infulato ?, ? De vespertilione ?, ? De Asino et Leone ?.

La morale de ses fables est souvent tr?s courageusement exprim?e sans m?nagements ; elle est parfois d?sabus?e, mais toujours pleine d?humour : la puce remercie le chameau de l?avoir port?e et s?excuse de l?ennui qu?elle lui a caus? ; mais le chameau ne s?en ?tait m?me pas aper?u ; dans ? De Cornice et Ove ?, la corneille arrache le poil de la brebis qui proteste : Fais une fois au chien ce que tu me fais ! - Pas si b?te ' Je sais bien ceux auxquels je peux m?attaquer, r?pond l?oiseau.

Par la finesse psychologique qui impr?gne certaines de ces fables, telle ? De Presbitero et Lupo ?, Marie de France semble dans sa conclusion devancer Freud et sa Psychopathologie de la vie quotidienne (*). ? Isopet de Lyon (xme s.).

Model? sur le Romulus de Walther 1*Anglais, le recueil comprend 60 fables en vers de huit syllabes, presque toujours ? rimes accoupl?es, en une langue qui s?apparente au dialecte de la Franche-Comt?.

Comme Walter offrait fleurs et fruits de son verger, le prologue dit avec une certaine gr?ce : ? li fruiz est bons, la flours novele, - delitauble, plaisanz et bele >.

Le recueil offre quelques traits plaisants, mais l?ensemble est diffus, prolixe, quoique Petit de Julie ville trouve qa?il ne manque pas de saveur. ? Isopet-Avionnet (d?but xive s.) est encore une traduction du Romulus de Walther l?Anglais (Isopet I de. »

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