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1998 : La droite à l'épreuve

Publié le 05/12/2018

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La contestation est générale. L’opposition semble avoir perdu ses repères. Philippe Séguin et François Léotard, patrons du RPR et de l’UDF, tentent alors de reprendre l’initiative. C’est une question de crédibilité, voire de survie politique. Résultat : l’Alliance s’impose à eux. Sans être la panacée d’une droite à la dérive, elle répond, d’abord, au désir d’union exprimé par une majorité de F électorat et par bon nombre d’élus, notamment UDF. Elle satisfait, ensuite, le locataire de l’Élysée qui se félicite de voir dans cette initiative les premières bases d’un parti unique qui pourrait, à la veille de l’échéance présidentielle, se transformer en parti du président. Enfin, elle permet à Séguin et à Léotard de se repositionner. Du moins pendant un temps.

 

Le 14 mai, ils annoncent donc la création de cette organisation commune. Objectif : regrouper tous les courants de la droite républicaine afin de reconstruire l’opposition sur des bases nouvelles. L’ambition est de déboucher sur une véritable confédération UDF-RPR. Le protocole d’accord est signé par le RPR, l’UDF et Démocratie libérale d’Alain Madelin. Il prévoit, outre le refus de toute compromission avec l’extrémisme (c’est-à-dire le FN), la rédaction d’un programme commun et des instances dirigeantes élues, notamment un président de l’intergroupe parlementaire à l’Assemblée nationale.

 

Saluée à l’origine de façon très positive par le peuple de droite, l’Alliance aura du mal à résister à l’épreuve du temps. Les ambitions personnelles et l’esprit de «boutique» l’emporteront rapidement sur la volonté de réunification de l’opposition. Elle reste une coquille vide. En réalité, sa grande faiblesse est d’être composée d’autant de petits bastions qu’il y a de présidentiables autoproclamés à droite. Aucun d’entre eux n’est prêt à faire le sacrifice de sa structure, aussi petite soit-elle, tant il est persuadé qu’elle peut servir de tremplin à ses ambitions futures.

Encore sous le choc de la dissolution ratée de 1997,

 

RPR et UDF ont du mal a retrouver leurs marques en 1998.

 

Les élections régionales du 15 mars qui voient une partie de la droite républicaine passer alliance avec le Front national ajoutent, par ailleurs, à la confusion et au malaise. L'image de l'opposition s’est profondément dégradée dans l’opinion publique.

 

Ses leaders en panne de projets et de stratégie, divisés entre eux et lâchés par une partie de leur base, n ’arrivent pas à incarner une solution crédible face à la politique suivie par le gouvernement de Lionel Jospin. Pour éviter une décomposition, RPR et UDF se lancent alors dans un processus de refondation. Notamment, en appelant, à travers l'Alliance, à l’union de l’opposition plébiscitée par les militants.

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