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1998 : Un pragmatique à la tête du gouvernement Chinois

Publié le 05/12/2018

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Tian’anmen. Il fait passer le vent de la réforme dans la métropole du bas Yangzi, encore traumatisée par le souvenir des années maoïstes, durant lesquelles elle fut si mal aimée. Il lance l’impressionnant projet de Pudong, ce second Shanghai, dont les chantiers sont financés par l’argent des Chinois d’outremer, des Taïwanais et des entreprises étrangères, et qui devrait devenir le Hongkong de la mer orientale.

 

La troisième étape de cette carrière d’un type nouveau, où seules comptent les compétences techniques et les talents gestionnaires pour un homme qui n’appartient à aucun clan et ne dispose d’aucun appui dans la bureaucratie du parti ni dans l’armée, commence en 1991. Nommé par Jiang Zemin vice-Premier ministre, il s’attaque aux dossiers économiques les plus épineux, alors que la réforme s’essouffle et que la surchauffe économique aboutit à une inflation galopante. En 1995, il remet un certain ordre dans le système bancaire, réduit l’inflation à un niveau modeste et rétablit un certain contrôle sur les féodalités provinciales, tout en se créant de très nombreux ennemis qui l’attendent au tournant. Membre de la Commission permanente du bureau politique depuis 1993, il devient Premier ministre à la place de Li Peng en mars 1998. Il mesure la difficulté de sa tâche (qu’il assimile au franchissement d’un champ de mines !). Son programme comporte une « garantie » ( un taux de croissance du PNB de 8 % pour cette année et une inflation inférieure à 3 %), trois « mises en place » ( la réforme du système bancaire, la réforme des entreprises d’État et la réduction des effectifs de fonctionnaires ). Il voudrait canaliser le dynamisme du marché par un contrôle étatique, ce qui reviendrait à créer enfin un État moderne en Chine.

 

L’entreprise est périlleuse. Déjà la crise asiatique, jointe aux inondations désastreuses du Yangzi et de la Nen, amène à revoir à la baisse la progression de la croissance qui oscillerait entre 6 et 7%. Par ailleurs, les relations entre Zhu Rongji et Jiang Zemin (un autre ingénieur) sont inégales : ce dernier, qui renforce méthodiquement son pouvoir, a d’autant mieux promu Zhu que celui-ci pourrait devenir un excellent fusible en cas de crise

Zhu Rongji est le troisième homme du triumvirat qui dirige la Chine depuis mars 1998.

 

Promu par Deng Xiaoping dans le cadre de la réforme lancée en 1979, cet ingénieur qui n’a pas participé à la révolution est exemplaire de la nouvelle génération arrivée aux affaires durant les années 80. Les difficultés de plus en plus sévères d’un pays qui n’a toujours pas mis en place les outils d’un contrôle macro-économique vont, sans doute aucun, le soumettre à la dure épreuve de la pratique..

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