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Allemagne de 1910 à 1919 : Histoire

Publié le 12/01/2019

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allemagne

À l’orée des années dix, l'Allemagne apparaît incontestablement comme la première puissance industrielle de l’Europe. Avec 260 millions de tonnes de charbon, elle se trouve au troisième rang mondial, après la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, au deuxième rang pour la fonte et l’acier (17 millions de tonnes), après les Etats-Unis mais avant la Grande-Bretagne qu elle a dépassée aux environs de 1900, au premier rang enfin pour les industries chimiques et électriques.

 

La puissance de ses industries, fortement concentrées sur les plans géographique et financier, s’accompagne d’un essor commercial tout aussi considérable. Le rythme de l'expansion allemande se trouve conditionné par un outillage de plus en plus gigantesque et par la main-

 

 

d'œuvre, non par les possibilités d'absorption du marché intérieur. Exporter est donc une nécessité vitale pour l’industrie allemande. De fait, les ventes à l'étranger ne cessent de progresser grâce aux prix de revient modérés des produits allemands, à l'agressivité et à la qualité des méthodes commerciales (dumping, facilités de paiement, activité inlassable des voyageurs de commerce) et à de nombreux investissements. À la veille du conflit mondial, les Allemands sont solidement implantés sur les marchés chinois, sud-américains et surtout dans l'Empire ottoman, où ils exercent une véritable hégémonie.

 

Impérialisme et cohésion nationale

 

La formidable montée en puissance de l’économie allemande a largement

 

conditionné les choix de politique étrangère de ses dirigeants. Tard venu dans le «partage du monde», le Reich wilhelmien s’est lancé à la fin du xixc siècle dans une série d'entreprises impérialistes qui l’ont conduit à se heurter aux autres puissances maritimes et coloniales: la France, à propos de la question marocaine, et surtout le Royaume-Uni avec lequel s'est engagée une impitoyable course aux armements navals. Depuis 1906-1907, les Allemands construisent quatre cuirassés par an si bien qu'à la veille de la guerre ils pourront aligner, dans la catégorie des bâtiments d'escadre, un effectif égal aux deux tiers de la flotte de bataille britannique. Il en résulte, à moyen terme, un danger pour la suprématie navale de la Grande-Bretagne, dont on s'inquiète fort dans ce pays et qui pèse très lourd sur les orientations de la diplomatie britannique, de plus en plus nettement tournées vers la France et vers la Russie.

 

Face au resserrement de l’Entente cordiale et de la Triple Entente, l'Allemagne de l'empereur Guillaume II se sent menacée d'encerclement et redoute en particulier que la France ne mette à profil cette situation pour récupérer ses provinces d'Alsace-Lorraine, annexées en 1871. Au-delà de ces perspectives défensives, toute une partie des milieux dirigeants allemands -représentants de l'industrie lourde, de l'état-major, des cercles intellectuels ultra-nationalistes - milite en faveur d'une expansion non seulement outremer mais en Europe même. Pour ces pangermanistes, le but de la politique étrangère du Reich doit être à la fois de constituer une «Grande

allemagne

« Jmrl 'ier /9/9: les dirigeams de I 'USPD et les sparwkistes appellem à l'insurrection.

Les insurgts protégés par des piles de journaux temem de riposter aux corps francs.

Allemagne», regroupant tous les peuples de culture germanique (Allemands de l'Empire autrichien, des Pays baltes et de Russie, Suisses alémaniques.

etc.) et d'établir son hégémonie sur une Mitteleuropa e n glo ban t l'Autriche et la France de l'Est et dominant les Balkans et l ' E mp ire ottoman jusqu'au golfe Persique.

Or ces thèmes.

d'abord © Suddewschtr Vtrlag POLITIQUE 01.07.1911 Envoi d'un nav ire de guerre allemand dans le port d'Agadir: deuxième crise marocaine avec la Fra nce .

04.11.1911 Convention franco-allemande sur le Maroc et le Congo.

12/15.01.1912 Élections législatives: victoire éclatante du SPD (sociaux-démocrates).

30.06.1913 Vote d'u ne nouvelle loi mil i ta ire qui augmente de 30 % le s effectifs.

01.08.1914 L'Allemagne déclare la guerre à la Russie (le 3.

à la France).

04.08.1914 Le SPD vote les crédits mili ta ires .

08.04.1917 Création de I'USPD (parti social·démocrate indépendant).

scission du SPD.

16.04.1917 Grèves ouvri ère s qui s'é te n den t à tout le pays.

14.07.1917 Démission du chancelier Theobald von Bethmann- Hollweg.

Georg Michaelis lui succède.

03.03.1918 Signature du traité de Brest-Litovsk entre la Russie soviétique et l'Allemagne.

02.10.1918 Le prince Max von Baden accepte de succéder à Georg Hertling au po ste de chancelier.

03.10.1918 Qemande d'armistice de l'Allemagne adressée au.� E ta ts -U nis .

03.11.1918 Soulèvement des marins à Kiel.

L'insurrection s'étend à plusieurs villes.

09.11.1918 Abdication de l'empereur ct proclamation de la République.

Friedrich Ebert succède à Max von Baden comme chancelier.

11.11.1918 Signature de l'armistice à Rethondes.

16.12.1918 Le congr�s des conseils d'ouvriers et de soldats sc prononce pour la convocation d'une Assemblée constituante.

01.01.1919 Création du KPD (parti communiste).

05.01.1919 Début de l'insurrection spartakiste.

violemment réprimée durant la •semaine sanglante•.

19.01.1919 Élection d'une Assemblée constituante.

11.02.1919 Friedrich Ebert est élu président du Reich.

13.02.1919 Formation d'un gouvernement de coalition par Ph ilip p Sch e id emann .

02.04.1919 Proclamation à Magdeb ourg d'une république des Conseils.

qui fait l'objet d'une vive répression.

28.06.1919 S1gnature du traité de Versailles.

31.07.1919 Adoption de la Constitution de la république de Weimar.

r ép an d u s dans des cercles extrêmement restreints, finissent par trouver une audience dans l'opinion publique et jusque dans l'entourage de l'empereur, notamment auprès du Kronprinz.

Qu'ils soient ou non dictés par des projets offensifs.

les choix opérés par les dirigeants du Reich en matière de politique étrangère et de politique militaire concourent fortement à l 'a ug men tat io n des tensions en Europe et hors d'Europe.

Enjuillet 1911, les hommes de la W il he lmst rasse ont délibérément provoqué une grave crise avec la France en envoyant un petit navire de guerre devant le port d'Agadir.

au sud du Maroc, jouant ainsi de la menace de guerre pour obtenir un accès au Congo (convention franco-allemande du 4 novembre 1911).

Lors de cette affaire, le sang­ froid et l'habileté du président du Conseil français.

Joseph Caillaux.

ont permis d'éviter le pire, mais pour combien de temps? Au lendemain de cette seconde crise marocaine, la France et l'Allemagne se lancent en effet dans une course aux armements terrestres qui s'étend bientôt à leurs alliées respectives, Russie et Autriche­ Hongrie.

En juille t 1913, le gouvernement du Reich fait voler pour sa part une nouvelle loi militaire, portant les effectifs du temps de paix de 623 000 à 820 000 hommes.

Ainsi l'Allemagne pourra soutenir une guerre sur deux fronts et porter, comme le prévoit le plan Schlieffen, tout son effort contre la France.

Enfin.

se sentant menacée d'encerclement.

politiquement et économiquement, I'Allemagne n'en est que plus farouchement décidée à maintenir coûte que coûte son alliance avec l'Empire austro-hongrois.

Ce qui va la conduire, peu à peu, à épouser les q u ere lles de cette puissance, dont les ambitions balkaniques se heurtent aux ambitions rivales de la Russie.

elle aussi soutenue de plus en plus fermement par la France.

Sur le plan intérieur, la montée des tensions s'effectue dans un climat passablement lourd.

Se pose en effet en Allemagne, de façon de plus en plus pressante, la question des rapports entre l'exécutif et le Parlement.

Les chanceliers s'efforcent certes de prendre appui sur des majorités de coalition, mais cela ne suffit pas à transformer le système en véritable régime parlementaire.

L'empereur ne tient compte des votes du Reichstag que lorsqu'ils sont conformes à ses propres objectifs.

Il en résulte à partir de 1909 un élat de tension, encore aggravé par la contradiction entre le mode d'élection au Reichstag (suffrage universel) et au Landtag prussien (vote par classes) et qui aboutit à la constitution d'un cartel anliconservateur.

Celui-ci rassemble les membres de la petite bourgeo isie et organise des manifestations.

Aux élections de 1912, l'opposition, qui comprend les sociaux-démocrates, les na tio na ux-li bérau x et le s progressistes, triomphe du bloc gouvernemental.

À eux seuls les socialistes ont près du tiers des députés.

Conscient du da oger, le chancelier Theobald von Bcth m an n-Ho ll w eg envisage des réformes, mais se heurte à l'hostilité des conservateurs, en majorité au Landtag de Prusse, et aux réticences de Guillaume Il.

L'Allemagne se trouve donc en 1914 à la veille d'une grave crise politique.

Elle n'est pourtant pas confrontée à une situation prérévolutionnaire.

En effet, le parti social-démocrate, fort de ses l 700 000 adhérents, de ses 110 députés et de ses 78 jour naux , songe davantage à conserver les positions acqu ise s qu'à bouleverser l'organisation sociale.

Ses dirigeants sont en majorité des administrateurs réalistes, plus préoccupés d'efficacité immédiate que de doctrine et qui. »

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