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La bataille de Moscou - Seconde guerre mondiale (Histoire)

Publié le 23/01/2019

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histoire

Dès octobre 1941, la percée effectuée dans le cadre de l’opération Barberousse - qui visait à soumettre l’Union soviétique - avait permis aux armées de Hitler d’engranger un énorme butin. Le Groupe d'Armées du Sud du maréchal von Rundstedt s’apprêtait à se ruer vers le Don. Dans le camp soviétique, l’infortuné maréchal Boudienny fut relevé de son commandement et remplacé par le maréchal Timochenko.

 

Cependant, les Allemands avaient perdu du temps ; en outre, selon le général Blumentritt, les résultats n’étaient pas aussi satisfaisants qu’il pouvait sembler au premier abord. Les grandes manoeuvres d’encerclement avaient exigé des efforts très lourds de la part des unités de Panzer ; de plus, il était rare qu’elles aient été entièrement couronnées de succès : d’importants groupes soviétiques étaient parvenus à s’enfuir des « poches » pour gagner l’est.

LES ALLEMANDS PIETINENT

 

Malgré l’arrivée des premières pluies d’automne, le Groupe d’Armées du Nord avait atteint la région de Demyansk. Le 16 septembre 1941 - jour où Guderian et von Kleist achevèrent d’encercler Kiev, la capitale ukrainienne - le maréchal von Manstein annonça que neuf divisions ennemies pouvaient être considérées comme détruites et que neuf autres étaient hors d’état de nuire.

 

Il devait commenter plus tard : « Cette apparente réussite ne nous satisfaisait pas entièrement, car nul ne savait plus quel était notre objectif stratégique réel, ni à quel résultat plus élevé toutes ces batailles étaient censées aboutir. »

 

Manstein lui-même se vit confier un commandement en

 

Crimée ; il fut remplacé à la tête du 56ème Panzerkorps par le général Schaal. Hitler ordonna ensuite une réorganisation générale du front de l’Est. Le 2ème Panzergruppe de Guderian quitta Kiev pour se joindre au Groupe d’Armées du Centre, tandis que le 3ème Panzergruppe de Hoth revenait du nord.

Le Führer ayant décidé de confier le soin d’assiéger Leningrad à l’infanterie, à l’artillerie et à la Luftwaffe, le 4ème Panzergruppe de Hoepner (16ème Corps de Rein-hardt et 56ème Corps de Schaal) alla lui aussi renforcer le Groupe d’Armées du Centre, en laissant derrière lui la 3ème Division SS « Totenkopf ».

 

L’opération Taifun (Typhon), qui visait Moscou, commença officiellement le 2 octobre, mais Guderian, qui s’inquiétait de l’état des routes, avait deux jours auparavant entrepris de déplacer ses troupes vers Orel, au nord. Bien qu’ils aient été renforcés pour l’opération Taifun, les régiments de Panzer étaient affaiblis par les pertes de l’été.

 

En outre, l’adversaire auquel ils devaient maintenant faire face était le plus puissant qu’ils aient jamais rencontré : le rusé maréchal Joukov, défenseur de Leningrad, était secondé par le brillant Sokolovski et par deux généraux de grande valeur, Koniev et Ieremenko.

 

La phase initiale de la nouvelle offensive allemande se déroula néanmoins beaucoup mieux que l’on n’aurait pu l’imaginer. La première attaque, menée par le 2ème Panzergruppe de Guderian, s’abattit sur le front de Briansk, commandé par Ieremenko. Orel tomba le 2 octobre. Guderian se rua aussitôt vers le nord, repoussant devant lui les Russes en déroute. Briansk fut à son tour encerclée lorsque Guderian eut effectué sa jonction avec la 2ème Armée de von Weichs.

Avec toute l’énergie qui le caractérisait, Joukov entreprit de réorganiser les armées de réserve le long de la ligne de Mojaïsk ; il ne parvint toutefois pas à secourir les troupes encerclées dans les poches de Briansk et de Viazma. Entre le 13 et le 20 octobre (date de la reddition de ces troupes), les Allemands firent six cent soixante mille prisonniers.

 

A ce moment, le haut-commandement allemand se persuada que l’armée Rouge n’en pouvait plus. Le général Blumentritt devait par la suite déclarer : « Les prisonniers nous dirent que cette nouvelle attaque, lancée si tard dans

Sur le « front de l’Ouest » russe, commandé par Koniev, le reste des forces de Hoepner se porta vers le nord; après la jonction avec le 3ème Panzergruppe de Hoth, Viazma fut à son tour encerclée. Staline rappela Joukov de Leningrad et lui ordonna de déterminer quelle était la situation, car les rapports qui parvenaient à Moscou étaient fragmentaires et contradictoires.

 

Le 7 octobre, au quartier général de Koniev, Joukov s’entendit annoncer : « Nous ne savons pas nous-mêmes ce qu’il advient de nos forces encerclées à l’ouest de Viazma. » Joukov dut apprendre à Staline qu’il n’y avait plus de front continu à l’ouest et que les brèches ne pouvaient être comblées car le commandement ne disposait plus de réserves.

 

Joukov partit alors à la recherche de Boudienny qui, après son échec dans la défense de Kiev, s’était vu confier l’organisation de l’arrière. A l’état-major de Boudienny, personne ne savait où se trouvait le maréchal ! Lorsqu’il eut enfin été retrouvé, à Maloïaroslavets, il décrivit ainsi les défenses placées sur la route de Moscou : « Je n’y ai vu que trois policiers. »

 

C’est à ce moment que les pluies d’automne transformèrent les routes sableuses en bourbiers paralysant les l’année, avait été une surprise totale. Moscou semblait bien près de tomber. » Malheureusement pour les Allemands, l’armée Rouge ne parut pas se rendre compte qu’elle était défaite !

 

La production des nouveaux chars T34 ne cessait de s’accélérer (il n’en existait qu’un millier en juin 1941); plusieurs divisions d’élite sibériennes, très expérimentées dans le domaine de la guerre hivernale, furent transférées vers l’ouest. Les conditions climatiques se dégradèrent rapidement. Des pluies torrentielles transformaient les routes en bourbiers où les véhicules s’enlisaient, chars compris ; même les chevaux ne passaient plus. L’énorme machine de guerre allemande s’enrayait...

L’EPUISEMENT
Les hommes étaient épuisés d’avoir marché et combattu sans interruption depuis juin (depuis plus longtemps encore pour ceux qui avaient pris part à la campagne des Balkans). Le 14 novembre, seuls cinquante des six cents chars du Panzergruppe de Guderian étaient encore opérationnels. Les pièces détachées manquaient, comme les munitions.
Les groupes de partisans russes devenaient de plus en plus actifs et infligaient de lourdes pertes aux convois qui faisaient route vers le front. La situation était nettement moins favorable que les Allemands ne l’avaient pensé au début d’octobre. La décision fut néanmoins prise de lancer une nouvelle attaque avant l’hiver afin d’emporter la décision dès que les premiers gels rendraient les routes de nouveau praticables.
LE TERRIBLE HIVER RUSSE
Dans le nord, les 3ème et 4ème Panzergruppen avancèrent rapidement pendant quelques jours. Vers le 20 novembre, pourtant, le temps changea brutalement et l’implacable hiver russe s’abattit sur le front : les températures descendirent jusqu’à - 30 °C. Les deux Panzergruppen poursuivirent avec difficulté leur progression vers Moscou.
Ils parvinrent à prendre Kalinine, puis à atteindre le canal de la Moscova à la Volga ; Hoepner se lança contre les défenses russes déployées sur la Nara. Un détachement de la 2ème Panzerdivision parvint à s’enfoncer dans une brèche et atteignit les faubourgs de Moscou le 2 décembre 1941 mais fut repoussé dès le lendemain par les chars russes. La tentative allemande pour s’emparer de Moscou avait échoué : la bataille pour Moscou allait commencer.

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