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La bataille de Pearl Harbor - Seconde guerre mondiale (Histoire)

Publié le 23/01/2019

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histoire

Les Britanniques entérinent leur éviction commerciale et reconnaissent les « besoins spéciaux » des Japonais en Chine. Les États-Unis se tiennent sur la réserve. La presse nationaliste de Tchang Kaï-Chek parlera d’un « Munich extrême-oriental ».

 

En juillet 1940, les militaires procédèrent à une réorganisation du gouvernement : le prince Konoye devint Premier ministre et Matsuoka accéda au poste de ministre des Affaires étrangères. Ces deux hommes n’étaient guère plus que des jouets entre les mains des militaires, qui entreprirent de bâtir les bases diplomatiques de leur poussée au sud. En septembre 1940, les autorités de Vichy accordèrent, sous la pression et avec l’accord implicite des États-Unis, l’établissement de trois aérodromes japonais dans le nord de l’Indochine (Tonkin). Mécontents, les Japonais, qui réclamaient cinq aérodromes et non trois, bombardèrent Haïphong et attaquèrent Lang Son. Le conflit fut évité de justesse par voie diplomatique. Dans le même temps, à Berlin et à Moscou, des négociations s’ouvrirent qui visaient à donner au Japon toute latitude d’accroître son expansion militaire en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique Sud-Ouest.

LES ETATS-UNIS ENTRENT EN SCENE

Les États-Unis étaient la seule puissance qui pût maintenant gêner le Japon. Pourtant, bien qu’ils fussent opposés aux agissements japonais en Chine, le président Roosevelt et le secrétaire d’Ètat Hull répugnaient à toute action pouvant conduire à un engagement américain dans la guerre.

 

A mesure que les ambitions du Japon devenaient plus évidentes, Roosevelt exerça progressivement des pressions sur Tokyo afin de freiner sa volonté expansionniste. En avril 1939, la flotte du Pacifique reçut l’ordre de se maintenir à Pearl Harbor afin d’exercer un effet de dissuasion sur le Japon. Au cours de l’été et de l’automne, les États-Unis mirent un terme à leurs livraisons de pétrole, d’acier et de ferraille au Japon.

 

Les États-Unis ne pouvaient faire davantage, et ce bien que le pacte tripartite des forces de l’Axe fût dirigé contre eux. Au contraire de celle du Japon, la puissance des U.S.A. s’exerçait dans les deux grands océans : Roosevelt et ses conseillers étaient beaucoup plus préoccupés par la menace d’une victoire nazie dans l’Atlantique.

 

INDOCHINE 41 - 42 : FRANÇAIS CONTRE JAPONAIS ET SIAMOIS

 

 

A 15 000 km de la France, l’Indochine, partie intégrante de l’Empire français, vivait dans la quiétude en ce premier semestre 40. Certes, la France était en guerre mais cela était bien loin...

 

Dès l’armistice du 25 juin, l’inquiétude s’empara pourtant de l’Indochine. Les Japonais, profitant de la situation, sommèrent le 19 juin les Français de fermer les frontières du Tonkin bordant la Chine afin de couper les nationalistes chinois de leurs sources d’approvisionnement en matériels américains. Le gouverneur général d’Indochine, le général Catroux, adversaire de l’armistice, n’était pas en mesure de s’opposer aux Japonais. Il ne disposait que d’une quinzaine de régiments d’infanterie dont un de la Légion, de deux régiments d’artillerie et une quinzaine de chars FT-17 démodés. L’aviation, elle, n’avait que huit chasseurs modernes MS 406. La Marine alignait seulement le vieux croiseur Lamotte-Picquet, 3 avisos modernes de 2000 t et deux autres anciens de 600 t

 

Aussi, Catroux, à défaut de compter sur des renforts en juin 40, se tourna-t-il vers les USA pour réclamer avions et batteries de DCA. Washington, peu désireux de s’opposer aux Japonais même au travers des Français, refusa et confirma même qu’il laisserait faire... Les Britanniques eurent une réponse similaire, conseillant aux Français d’accepter l’ultimatum japonais. Catroux s’inclina, la mort dans l’âme. Mais Vichy, qui connaissait bien le général, le rappela le 26 juin et l’amiral Decoux le remplaça. En fait, Catroux resta en Indochine, exerçant ses fonctions avec l’appui de son successeur! Dès lors, il s'efforça de contenir les ambitions japonaises. Désavoué par Vichy, Catroux transmit ses pouvoirs à Decoux le 20 juillet 40, avant de gagner Londres via Singapour pour rallier de Gaulle.

 

NOUVEL ULTIMATUM JAPONAIS

 

Mais le Japon n’entendait pas attendre et le 2 août 40 il lançait un nouvel ultimatum qui comprenait : le droit de passage pour les troupes japonaises qui combattaient en Chine, l’utilisation des aérodromes au Tonkin et surtout le rattachement de l’Indochine française. Vichy et Decoux

 

cherchèrent à gagner du temps mais le 19 septembre les Japonais, exigeant plus que ce qu’ils avaient obtenu le 30 août par un accord politique, menacèrent d’envahir l’Indochine dès le 22 septembre, convention ou non !

 

Les Français signèrent la convention. Cela n’empêcha pas les Japonais non seulement de franchir la frontière mais d’attaquer les forces françaises, notamment la garnison de Lang Son forte de 2500 h (capitulation le 25 sept.) et de bombarder le port d’Haïphong... Heureusement, l’ambassadeur de France à Tokyo, s’adressant directement à l’Empe-reur, obtint l’arrêt de l’attaque et les excuses d’usage...

 

Le Japon n’allait pas abandonner si facilement. Profitant du conflit entre le Siam (Thaïlande) et l’Indochine française, il remit un nouvel ultimatum le 14 juillet 41. Dès le 29 juillet, il obtint satisfaction car les Français étaient seuls. L’ensemble de l’Indochine passa sous contrôle japonais : si l’administration restait française, le territoire se voyait contrôlé par l’ennemi. L’accord allait plus loin : il prévoyait de jeter les bases d’une coopération militaire franco-japonaise. Cet accord, évidemment, ne fut jamais respecté... Quelques mois plus tard, l’attaque de Pearl Harbor prouva la réalité de l’impérialisme japonais dont l’Indochine avait été la première victime. Toutefois, il apparaît que l’Indochine fut le seul territoire relevant de Vichy qui se battit contre un allié de l’Allemagne et garda un contact avec les USA et la Grande-bretagne...

 

UNE VICTOIRE OUBLIEE: KOH-CHANG

 

Petit mais ambitieux, le Siam (Thaïlande) ne cachait pas ses vues sur le Cambodge, territoire relevant de l’autorité française. Dès octobre 40, les Siamois profitèrent de l’affaiblissement de la France pour mener quelques incursions au Cambodge et aussi au Laos. Decoux ne voulut pas rester sans réponse; les troupes françaises se préparèrent à l’offensive pour le 16 février 41, et les Siamois firent de même aux mêmes endroits et à la même date. Le résultat fut un match nul !

 

Toutefois, sur mer, la victoire fut française. La Marine siamoise était plus puissante mais moins entraînée.

A l’aube du 17 janvier 41, la flotte française surprit la flotte siamoise. L’échange fut rapide, les canons français étaient maniés de main de maître ; 40 % de la flotte ennemie fut fauchée. Les bâtiments français regagnèrent leur base, sans perte. Mais, voyant leurs amis en difficulté, les Japonais intervinrent comme médiateurs, obtenant de Vichy qu’il cède le quart du territoire du Cambodge et des territoires du Laos sur la rive droite du Mékong. Koh-Chang fut la seule victoire de la Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle passa pourtant inaperçue.

Tandis que la formation japonaise se scindait en petits groupes pour frapper les principaux aérodromes et mouillages de l’île Ford (appelée Mokuumeume par les insulaires), la flotte américaine encore assoupie se préparait à la cérémonie des couleurs. Les bombes et les torpilles vinrent bientôt interrompre la routine de ce qui semblait devoir n’être qu’une matinée de temps de paix comme les autres. Ceux qui assistèrent aux premières phases de l’attaque ne purent en croire leurs yeux : ils se dirent qu’il s’agissait là d’un exercice de l’USAAF (forces aériennes américaines) d'un réalisme exceptionnel.

 

Il fallut vite se rendre à l’évidence : les flammes et les colonnes de fumée s’élevant des navires et des avions touchés indiquaient que la Deuxième Guerre mondiale venait d’atteindre le Pacifique dans toute sa brutalité.

 

Si l’attaque sur Pearl Harbor fit l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein, ce n’est pas parce qu’elle a surpris (en effet, depuis quelque temps, les tensions s’accumulaient entre les Etats-Unis et le Japon), c’est parce que les Américains s’attendaient à tout, sauf à être attaqués là où ils s’imaginaient les plus forts.

 

Depuis son ouverture à l’influence occidentale dans les années 1850, et surtout depuis la défaite de la Chine et de la Russie un demi-siècle plus tard, le Japon avait cessé d’être une nation féodale arriérée pour devenir une formidable puissance régionale dont le « traité des neufs puissances », conclu à l’issue de la conférence de Washington en 1922, avait reconnu la suprématie navale en Extrême-Orient (tout en entravant, sous la pression américaine, son expansion continentale vers la Chine et l’URSS).

 

Dans les années vingt, l'expansion japonaise se limita à une pénétration commerciale pacifique de la Chine continentale. Pourtant, à la suite du krach économique mondial de 1929, cette expansion changea de nature pour s’appuyer sur la force des armes.

 

Divers facteurs sous-tendaient la politique agressive menée par le Japon dans les années trente : d’une part, le pouvoir croissant des militaires sur les hommes politiques aboutit dès 1936 à une domination totale, d'autre part, devant tout importer pour assurer son rang de puissance impériale, le pays convoitait les énormes richesses en matières premières d’Asie.

 

L’Armée estimait qu’une expansion sur le continent asiatique - en Chine, mais peut-être aussi en Union soviétique - constituait le meilleur moyen de servir les intérêts du Japon. La Marine, elle, plus particulièrement, défendait le principe d’une expansion vers le sud - en Asie du Sud-Est et dans les îles du Pacifique Sud-Ouest.

Malgré les pourparlers qui réunirent tout au long de 1941 Hull et le nouvel ambassadeur japonais à Washington, l’amiral Nomura, les dirigeants japonais furent bientôt convaincus que la guerre contre les États-Unis était inévitable. L’attaque allemande de juin 1941 contre l’Union soviétique, avec laquelle le Japon venait de signer un pacte de non-agression, supprima toute possibilité de menace venue du nord : le haut-commandement naval put alors persuader l’Armée et les politiciens que le moment était venu de frapper au sud.

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