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La crise du « modèle » japonais

Publié le 05/12/2018

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japonaises sont de plus en plus contraintes de délocaliser leurs productions vers des pays à bas salaires pour préserver leur compétitivité sur les marchés extérieurs. Comme en 1994, le nombre d'entreprises industrielles créées dans le pays a reculé, alors que les investissements - en particulier dans les secteurs de l'électronique et de l'automobile - se sont surtout orientés vers l'Asie, la Chine, mais aussi le Viêt-nam, la Thaïlande et d’autres pays de l'ANSEA. Du fait du niveau élevé du yen, les exportations se sont quelque peu tassées. Aussi l'excédent de la balance commerciale s'est-il réduit, bien que très lentement (d'environ 6 % sur l'année), ce qui signifie qu'en chiffres absolus cet excédent reste important : c’est une des raisons essentielles de la solidité du yen. C'est pourquoi aussi les États-Unis ont continué à faire pression sur le Japon afin que ce dernier ouvre son marché aux voitures et composants automobiles américains. Après une détérioration des relations entre les deux pays, un compromis ambigu a été trouvé à Genève le 28 juin (les Japonais refusant notamment de chiffrer avec précision leurs objectifs d'importations et d'exportations d'automobiles avec les États-Unis). Le climat des rapports nippo-américains n'en demeure pas moins tendu.

 

Ces difficultés intérieures et extérieures ne pouvaient pas ne pas avoir de conséquences sur l'équilibre politique japonais. Les élections sénatoriales partielles qui se sont déroulées en juillet ont souligné, comme on pouvait s'y attendre, la faible popularité des partis de la coalition gouvernementale. Toutefois, le remaniement ministériel décidé par le Premier ministre Murayama (Parti socialiste) n'est guère de nature à consolider son gouvernement. Les principaux ministres demeurent en place : Takemura (Parti des précurseurs) aux Finances, Kono (Parti libéral-démocrate) aux Affaires étrangères, et Hashimoto (également Parti libéral-démocrate) à l'industrie et au Commerce extérieur. Le gouvernement reste tout aussi faible, miné par ses dissensions internes. En outre, à la fin du mois de septembre, le Parti socialiste a décidé de se fondre dans un rassemblement de gauche, sans pour autant parvenir, du fait de ses divisions internes, à définir précisément les contours de ce nouveau parti. Dans le même temps, le 22 septembre, Hashimoto devient le nouveau président du Parti libéral-démocrate, ce qui fait du ministre de l'industrie et du Commerce extérieur un successeur probable du Premier ministre Murayama.

Séisme de Kobé, attentat de la secte Aum, stagnation économique, guerre commerciale avec les États-Unis, crise politique persistante :

 

le Japon a traversé, en 1995, une passe difficile.

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