Dimanche rouge à Saint-Pétersbourg

le document devient un fondement quasi constitutionnel pour la Russie jusqu'à la Révolution de février 1917, car elle garantit notamment l'élection d'une première douma, assemblée législative, ainsi que la reconnaissance des droits civiques. Pourtant ce manifeste ne donne pas satisfaction à la social-démocratie qui nourrit l'espoir d'instaurer une république dans de brefs délais.

Les Socialistes-Révolutionnaires, numériquement plus nombreux, sont plus influencés par l'anarchisme. Héritiers de la tradition populiste et terroriste russe, ils cherchent l'appui de la paysannerie pauvre qu'ils défendent. La communauté villageoise, \"le Mir\", pourrait, après qu'on lui aura donné la propriété des terres qu'elle exploite, être la cellule de base d'un futur régime socialiste.

En 1906, les troubles se multiplient, le pays est paralysé par les nombreuses grèves et les insurrections armées. Stolypine, nommé Premier ministre, dissout la Douma. Il réprime brutalement et mate définitivement, en 1907, une Révolution que Lénine qualifie de \"répétition générale\" de la Révolution d'octobre 1917.