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L'ESPAGNE DES HABSBOURG

Publié le 02/02/2019

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espagne

À la fin du xvie siècle, l’Espagne peut encore apparaître comme une formidable puissance: maître indiscutable de l’Occident, arbitre des guerres de Religion en France et vainqueur des Turcs à Lépante (1571), le roi n’a toutefois pas réussi à s’imposer de façon définitive sur les mers, nouveaux lieux d’affrontements politiques et économiques des puissances européennes. Aussi, lorsqu’il meurt (1598), son successeur Philippe III hérite en réalité d’un empire dont la fragilité ne va pas tarder à se manifester.

 

La fin de la prépondérance espagnole

 

Dès le début du règne de Philippe III (1598-1621), les signes d’épuisement se multiplient dans la péninsule Ibérique. La peste et la famine accroissent alors son dépeuplement (guère plus de 6 millions d’Espagnols contre 8 millions au siècle précédent). L’artisanat s’effondre et le commerce avec l’Amérique se trouve dans une période de stagnation dont rien n’indique qu’il puisse en sortir. Dans un tel contexte, Philippe III fait preuve de réalisme et de prudence, réduisant notamment ses interventions sur les champs de bataille européens. En 1604, il signe la paix avec l’Angleterre, où Jacques Ier a succédé à Élisabeth I\" en 1603.

 

Sur le plan intérieur, les problèmes économiques et monétaires, consacrés par la crise de l’industrie castillane, contraignent Philippe III à procéder aux premières dévaluations. En 1609, la signature de la trêve de Douze Ans reconnaît de facto l’indépendance des Provinces-Unies. L’expulsion des morisques (1609-1611) renforce l’unité et la paix intérieure de l’Espagne, mais cause des difficultés économiques dans quelques régions, notamment à Valence et à Grenade. Enfin, les bons rapports établis avec Marie de Médicis, régente de France (1611), permettent à l’Espagne d’être plus active en Italie et de mener des guerres contre la Savoie de 1614 à 1617, et contre Venise (1613-1617). Sous le règne de Philippe III, la vie littéraire connaît un remarquable essor, avec, en particulier, la publication du Don Quichotte de Cervantès (1605-1615).

 

Son successeur, Philippe IV (1621-1665), sous l’emprise de son ministre Olivares, décide d’engager à nouveau l’Espagne dans l’aventure impériale. Les premières interventions des troupes espagnoles dans la guerre de Trente Ans se soldent par les victoires de la Montagne-Blanche (1620), de Breda (1625) et de Nordlin-gen (1634).

 

Mais, dès 1635, l’entrée dans ce conflit de la France du cardinal Richelieu, alliée des puissances protestantes, rend de plus en plus précaire la position de l’Espagne. En 1639, la flotte de Philippe IV est défaite devant les Dunes, précédant les premières défaites des tercios : Rocroi (1643), Lens (1647) marquent la fin de la prépondérance militaire de l’Espagne. L’effondrement de l’hégémonie des Habsbourg est confirmé par

L’Espagne au xvi’ siècle. L’unité du royaume hispanique devint effective en 1479 avec le mariage de Ferdinand II et d’Isabelle de Castille. La conquête de Grenade en 1492 et de la Navarre en 1512 compléta les possessions des Rois Catholiques.

▼ Arquebusier espagnol.

 

Les compagnies d’arquebusiers se révélèrent très efficaces sur tous les champs de bataille.

les traités de Westphalie (1648) qui dessinent une nouvelle carte de l’Europe sur laquelle figurent des Provinces-Unies désormais indépendantes.

 

Au plan intérieur, Philippe IV doit faire face à une grave crise politique. L’autoritarisme d’Oli-vares heurte de plus en plus la Catalogne et le Portugal. Aussi, en 1640, ces deux principautés se révoltent-elles conjointement contre Madrid : la première revient dans le giron espagnol après avoir fait quelques mois durant l’expérience malheureuse d’un gouvernement français. En revanche, la seconde se donne un roi, choisi dans la dynastie des Bragance, et engage la lutte pour son indépendance.

 

Contestée par le Portugal, amputée du Roussillon et de l’Artois qui reviennent à la France (traité des Pyrénées, 1659), privée de la Franche-Comté à la fin de la guerre de Dévolution (1667-1668), l’Espagne n’est alors plus qu’une puissance de second rang.

espagne

« L'Espagne des Habsbourg juifs convertis (marranes) qu'elle accuse de prati­ quer leur religion en secret.

Dans l'irrésistible ascension des Rois Catho­ liques, 1492 est une année fondamentale pour l'Espagne: le royaume de Grenade tombe aux mains des chrétiens tandis que Christophe Colomb arrive en Amérique, et les Juifs d'Espagne sont expulsés du royaume.

Tout indique que le mouvement de Reconquista ne se ralentit pas: de nombreux ports sont conquis en Afrique du Nord, alors que la guerre se poursuit en Italie, où Gon­ zalve de Cordoue organise les tercios (corps d'infanterie).

Par ailleurs, Ferdinand d'Aragon se rend maître du Roussillon et entreprend la conquête de la Navarre (1512).

Lorsqu'il meurt en 1516, le royaume d'Espagne -dont l'unification date d'à peine un quart de siècle- occupe une place de premier plan en Europe.

Époque de paix civile et d'expansion territo­ riale, le règne des Rois Catholiques a préparé les royaumes ibériques à jouer un rôle à l'échelle mondiale dans les années qui suivent.

Charles Quint Il appartient alors à Charles Quint de poursuivre le grand dessein des Rois Catholiques.

Fils de Phi­ lippe le Beau, archiduc d'Autriche, et de Jeanne .......

Bas-relief daté du XVI' siècle représentant le dernier roi musulman, Boabdil, quittant Grenade.

Celui-ci a dû affronter les troupes espagnoles de Ferdinand Il et d'Isabelle de Castille pendant huit ans (1481-1489).

Finalement, le roi Boabdil fut chassé de Grenade à l'issue d'un siège très � éprouvant ;ii (1491-1492).

la Folle, reine de Castille, Charles Quint est le dépositaire d'innombrables principautés en Occi­ dent: il reçoit en effet le double héritage de Maxi­ milien d'Autriche, son grand-père paternel, et des Rois Catholiques, ses grands-parents maternels.

Son action politique est guidée par le vieux prin­ cipe d'un empire universel qui permettrait d'assu­ rer la paix nécessaire à l'épanouissement de la foi catholique.

Cette idée médiévale de la Chrétienté comme réalité politique trouve sa confirmation dans les plus récentes doctrines d'Érasme, parti­ san d'une monarchie unitaire en Occident .

D'ailleurs, le succès de cet humanisme est aussi grand en Flandre, lieu de naissance du monarque, qu'en Espagne, sa terre d'adoption.

C'est pourquoi, tradition médiévale, modernité humaniste et rassemblement ibérique imprè­ gnent son idéal impérial.

Mais le programme de Charles réveille le vieux contentieux entre la papauté et l'Empire.

Le "césaropapisme » ( doctri­ ne qui préconise la domination de l'empereur sur le pape) paraît l'emporter dans un premier temps: en 1527, les troupes indisciplinées de l'empereur sous la conduite du connétable de Bourbon se livrent au sac de Rome, ce qui épou­ vante la Chrétienté.

En revanche, la doctrine inverse, celle qui préconise la suprématie pontifi­ cale, triomphe lors du couronnement impérial de 1 .......

Procession de moines Inquisiteurs.

L'Inquisition fit expulser les Maures, les juifs et les marranes, des juifs convertis de force.

' Une page des livres mis à l'Index.

L'Inquisition censura aussi les œuvres littéraires.

Des passage de Don Quichotte furent ainsi supprimés.

� ....

��-------------- ------��� � Bologne (1530), où Charles reçoit la couronne des mains de Clément VII, maître universel de la cérémonie.

D'ailleurs, le souverain pontife agit le plus souvent en prince de la Renaissance, atta­ ché au maintien de ses États italiens et méfiant de Charles Quint, contre lequel il rassemble la ligue de Cognac en 1526.

Tout indique que, même aux yeux du pape, le rêve impérial n'est plus de mise dans une Europe tendant à devenir une _mosaïque d'États-nations.

Cette affirmation des Etats-nations et la diffusion du protestantisme entravent la construction idéologique de Charles.

Mais ce dernier ne renonce pas.

Profitant du dynamisme démographique et militaire de la Cas­ tille, aidé dans son entreprise par le flux d'or amé­ ricain, il mène le combat sur un triple front: contre les Ottomans, maîtres de la Hongrie et de la Méditerranée; contre les princes allemands, protecteurs de Luther; contre François !er, roi de France.

Ayant réussi à rassurer les Espagnols qui craignaient que le roi ne d�laissât son royaume hispanique au profit de ses Etats d'Europe centra­ le, Charles entraîne les Castillans dans son aventu­ re impériale.

Tout d'abord couronnée de succès, l'entreprise tourne court.

En 1556, le plus médié­ val des monarques de la Renaissance, fatigué par tant de luttes, abdique.

Il partage l'Empire en deux parties: l'Ouest (Pays-Bas, royaumes hispa­ nique et italien, colonies américaines) revient à son fils Philippe II, tandis que son frère Ferdinand conserve l'Est (Saint Empire romain germanique et possessions autrichiennes des Habsbourg).

Philippe Il Charles Quint ayant donc abandonné les princi­ pautés de l'Europe centrale à son frère Ferdi­ nand, le centre de gravité de l'empire, dont héri-. »

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