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Les frasques de Clinton

Publié le 05/12/2018

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Attaqué de toutes parts, politiquement affaibli, Bill Clinton soutient pourtant le choc. Après son aveu plus rageur que contrit, il se voit condamné par une majorité de l’opinion qui, tout aussitôt, affirme un soutien massif (61 %) à sa gestion présidentielle. En septembre, le Congrès, à majorité républicaine, autorise la publication sur le réseau Internet du (très cru) rapport Starr, puis la diffusion à la télévision de la déposition du président devant le procureur spécial. En octobre, il vote le déclenchement de la procédure de destitution.

 

Mais le président tient bon dans l’opinion et, le 4 novembre, fait exceptionnel dans l’histoire américaine, le Parti démocrate gagne des sièges aux élections de mi-mandat, alors que, traditionnellement, le parti au pouvoir recule toujours lors de ces consultation de mid term. C’est que, pour l’essentiel, ce président donne satisfaction.

 

La réduction du déficit budgétaire constitue une indéniable réussite hautement appréciée. Les milieux d’affaires, dans leur majorité, soutiennent ce commis voyageur attentif à leur ouvrir des marchés prometteurs. En tandem avec le patron de la FED, Alan Greenspan, Bill Clinton a su négocier la crise financière asiatique en des termes extraordinairement favorables aux intérêts des États-Unis.

 

Aussi le tapage fait autour de ces affaires conduit-il à s’interroger sur le mode de fonctionnement des médias américains qui doivent à tout prix arracher du sensationnel à la banalité du quotidien. Il conduit aussi à s’interroger sur le glissement vers la droite la plus conservatrice du Parti républicain (alors même que les élections de novembre mettent en avant des candidats plus centristes, comme George Bush junior).

Loin d’aller en déclinant, les affaires sexuelles qui avaient marqué la première présidence de Bill Clinton vont en s’aggravant avec le scandale Monica Lewinsky.

 

Sous la conduite tenace du procureur spécial Kenneth Starr, un grand jury s’efforce d’établir les faits. Ainsi les Etats-Unis exhibent-ils complaisamment l’image d’un président érotomane sur fond de luttes pour le pouvoir entre démocrates et républicains. L’aveu du 17 août modifie les données de l’enquête sans pour autant déplacer les véritables enjeux. Malgré l’acharnement du Congrès, à majorité républicaine, qui fait tout pour pousser le président à la démission, celui-ci demeure populaire dans l’opinion.

 

Les élections de novembre, remportées par les démocrates, éloignent les menaces qui pesaient sur le président Clinton.

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