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Histoire de L'Irlande L'Eire, de 1921 à nos jours

Publié le 10/11/2018

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UNE «QUESTION» TOUJOURS ACTUELLE

Après la victoire du mouvement nationaliste, la division de l'île (19201921) en deux entités distinctes porte en germe la question du destin de l'Irlande du Nord - partie intégrante du Royaume-Uni -, qui n'a toujours pas trouvé aujourd'hui de solution définitive.

 

Une nouvelle Eire

 

Aussitôt installé au pouvoir, De Valera s'attaque aux derniers liens de l'Irlande avec le Royaume-Uni : il fait abolir le serment d'allégeance au roi (mai 1933), le droit de veto de ce dernier est abrogé, la citoyenneté impériale est répudiée... En 1937, une nouvelle Constitution est adoptée par référendum : elle abolit le statut de dominion et déclare l'Irlande État souverain et indépendant sous son ancien nom d'Eire; tous les symboles du Commonwealth sont évacués; une fonction de président d'Irlande vient couronner le nouvel édifice constitutionnel.

Parallèlement, De Valera cherche à affranchir l'Irlande du paiement des annuités foncières constituant le remboursement des fonds avancés par le gouvernement anglais aux paysans irlandais dans le cadre des lois agraires de 1891-1909. En réaction, Londres taxe lourdement les importations irlandaises; Dublin réplique en imposant des droits élevés aux produits britanniques. Cet affrontement économique dure six ans, de 1932 à 1938. Il saigne l'économie irlandaise. Mais De Valera tient bon, et l'Angleterre doit finalement s'incliner. Un accord, l'Anglo-lrish Agreement (avril 1938), normalise les relations entre les Irlandais se tournent notamment vers un nouveau parti républicain, le Clann na Poblachta («les Enfants de la République»). Dès 1947, ce dernier remporte plusieurs succès à des élections partielles. Inquiet, De Valera provoque des élections générales anticipées, en février 1948, à l'issue desquelles son parti perd la majorité absolue au Parlement.

Traité de Londres instituant l'État libre d'Irlande Guerre civile De Valera au pouvoir Nouvelle Constitution donnant naissance à l'Eire Proclamation de la République d'Irlande Début des troubles en Irlande du Nord Entrée de la  République d'Irlande dans la CEE Mary Robinson élue à la présidence de la République Accords de paix du «Vendredi saint» L'Irlande devient membre de la zone euro

Une nouvelle Guerre civile (1922-1923)

Cette solution, incarnée par des nationalistes modérés comme Arthur Griffith (1872-1922) ou Michael Collins, semble satisfaire la majorité de la population, et le traité de Londres est ratifié par le Parlement en janvier 1922. Le pays se dote d'une Constitution (avec un Parlement bicaméral), et l'État libre d'Irlande est officiellement proclamé le 6 décembre de la même année. Toutefois, Eamon De Valera et les républicains les plus intransigeants rejettent l'accord de Londres : ils dénoncent une indépendance incomplète et la partition de l’ile. Une guerre civile éclate alors, plus sauvage et meurtrière que la guerre d'indépendance : Collins meurt dans une embuscade; de leur côté, les partisans de De Valera sont traqués par l'armée de l'État libre, tués au combat ou fusillés. Devant l'inégalité des forces en présence, leur chef leur ordonne de déposer les armes au printemps 1923.

UNE FIGURE DOMINANTE : EAMON DE VALERA

Chef du mouvement nationaliste Sinn Féin, Eamon De Valera (1882-1975) s'oppose à la signature du traité de 1921 et est emprisonné après la guerre civile de 1922-1923. Fondateur du Fianna Fàil, il devient président du Conseil de l'État libre d'Irlande de 1932 à 1948. Élu en 1959, à 77 ans, président de la République, il ne se retire de la vie publique qu'en 1973, à l'issue d'un second mandat présidentiel, et meurt le 29 août 1975, à l'âge de 92 ans.

 

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« DEUX GRANDS PARTIS Le Ft.u Fill (• SoltMts tle M tlestliiH •J : parti conservateur traditionnellement républicain et nationaliste.

Fondé par Eamon De Valera en 1926, il est depuis 1932 le parti le mieux représenté au Dail (l'Assemblée nationale irlandaise).

Le Fille Giel (•Tribu des Gaëls•): parti chrétien-démocrate , fondé en 1933.

débordant ».

la généralisation de la télévision, à partir de 1962, et l'arrivée des premiers touristes étrangers contribuent également à faire évoluer les esprits, notamment à atténuer le poids du puritanisme .

l' ANCIACE EUROPiEN Etroitement liée économiquement à la Grande -Bretagne , l'Irlande demande en même temps que cette dernière son entrée dans le Marché commun, en 1963.

Après l'échec de cette première tentative , Dublin décide de former avec l'Angleterre une zone de libre-échange (1965).

Après un nouveau refus en 1967 (toujours en raison du veto du général de Gaulle sur le Royaume-Uni ), l'accession à la présidence de la République française de Georges 1--------------1 Pompidou lève l'interdit de Paris quant honorifique de président de la République en juin 1959, De Valera (alors agé de 77 ans) laisse la conduite du gouvernement à son ministre de l 'Industrie et du Commerce , Sean Lemass (1899-1971) .

En juin 1973 , à d'un CHANGEMENT DE CiNiiATION la lin des années 1950 et les années 1960 marquent un tournant dans la politique irlandaise.

Aux acteurs de la guerre d 'indépendance et de la guerre civile (symbolisée notamment par De Valera) succède une nouvelle génération qui refuse les rancun es du passé et veut résolument faire entrer le pays dans la modernité .

Snn Lem11ss (id 11vec J.F.

Kennedy) s'assigne comme objectifs prioritaires l'industrialisation du pays par l 'appel aux capitaux étrangers, la modernisation de l'agriculture et la recherche systématique des marchés d'exportation.

LA CROISSANCE AU RENDEZ-VOUS De fait, au cours des années 1960 , l'économie irlandaise réalise des progrès importants .

En quelques années , la production industrielle fait un bond de 55% (un des chiffres les plus élevés d 'Europe).

Le taux de croissance annuel.

qui plafonnait à 2%, est doublé .

l'émigration , l'un des fléaux traditionnels du pays , est enrayée.

Ce décollage économique a aussi pour effet de modifier considérablement les mentalités .

le futur Premier ministre Garre! Fitzgerald souligne à l'époque le passage soudain du pays cc du conservatisme à une acceptation du changemen~ et d'un profond pessimisme à un optimisme à l'élargissement.

Des négociations s'engagent à luxembourg à partir de juin 1970 sur les modalités d'adhésion des quatre candidats à l 'entrée dans le Marché commun (l'Irlande, le Royaume-Uni , le Danemark et la Norvège) .

Ce n'est qu'au début de l'année 1972 que ces discussions aboutissen~ permettant à l'Irlande d'adhérer à la Communauté économ ique européenne (CEE).

le tr11Hé t1'11dhésion est approuvé par référendum quelques semaines plus tard : le oui l'emporte à une majorité considérable (plus de 80%) avec un taux de participation de 70%.

LE TEMPS DES INCERTITUDES L'tNSTABILITt POLITIQUE Si les nouveaux responsables politiques irlandais, soucieux de moderniser le pays , n'ont plus ni les m êmes souvenirs ni les mêmes rancœurs que leurs aînés, ils n'en ont pas non plus le pouvoir charismatique (aucun des nouveaux dirigeants ne pouvant par exemple égaler dans ce domaine un De Valera) .

la vie politique de l'époque est marquée par l'alternance .

Après le retrait de Sean lemass en 1966 , quatre Premiers ministres vont se succéder aux affaires jusqu'en 1992 : /11ck Lynch et Charles Haughey (Fianna Fa il); Liam Cosgrave et Garre! Fitzgerald (Fine Gael).

Trois d 'entre forment durant cette période plusieurs gouvernements (lynch , Fitzgerald, Haughey ).

LA CRISE ÉCONOMIQUE les années 1970-1980 sont marquées par les effets de la crise économique mondiale qui aggravent les déséquilibres structurels :le montant de la facture pétrolière de l'Irlande est multiplié par cinq entre 1973 et 1977.

D'où un fort déficit de la balance des paiements et un taux d'inflation record (près de 24% en 1975 ).

Malgré la création de nombreux emplois industriels, le chômage est multiplié par deux en quelques années (12% de la population active en 1976 , taux le plus élevé du Marché commun) , une progression due aussi à l'arrêt de l'émigration , habituelle soupape d'un pays à forte croissance démographique .

En dépit d'une relative reprise à la fin des années 1970 , les difficultés économiques continuent durant la décennie suivante, malgré la mise en place d 'une politique d'austérité.

Entre 1981 et 1986 , l'endettement de l'Irlande passe de 8 à 24 milliards de livres (environ 32 milliards d'euros ) et le chômage atteint des records , oscillant entre 17 et 25% de la population active , la situation s'améliore toutefois à partir de 1988 .

LE TEMPS DES CHANGEMENTS DES tvOLUTIONS IMPOKTANTIS l'avocate de gauche M11ry Robinson est élue présidente en 1990 : c'est la Reynolds (le nouveau Premier ministre est un self made man moins marqué par les luttes traditionnelles) , permettent d'entrevoir une modification du paysage politique .

Sur le plan des mentalités , le pays est divisé au cours de l'année 1992 par le débat sur l'interrupt ion volontaire de grossesse.

Ce dernier fait suit e à l'arrêt de la Haute Cour de Dublin interdisant à une adolescente de 14 ans ayant subi LA QUESTION D'IRLANDE DU NORD Caractérisée par l'instabilité politique , la période voit également l'émergence et le développement de la question de l'Irlande du Nord.

Dès 1968, des marches de protestation des catholiques d'Ulster donnent lieu à des troubles importants.

Mais c'est à Londonderry (Derry pour les catholiques) que se déroulent les plus graves incidents (été "''), préludes à des années d'affrontements, de répression et d'actes terroristes perpétrés par l'Irish R.,lklln At.y (IRA).

,, II ::RA de 1'11vorlement mais autorise les Irlandaises à y avoir recours à l'étranger .

le conservatisme moral traditionnel de la très catholique Irlande apparaît toutefois en recul quelques années plus tard :e n 1995, les électeurs approuvent de l'évolution des esprits: une précédente consultation sur la même question en 1986 avait été repoussée par les deux tiers des suffrages.

Des attentats qui n'épargnent pas l'Eire avec , par exemple.

en 1976, l'assassinat de l'ambassadeur britannique auprès de Dublin.

Face à la question de l'Irlande du Nord, l'approche de Dublin peut se résumer en quatre grands axes : • Adoption de mesures de sécurité très strictes pour empêcher que le territoire ne serve de base arrière ou de cc sanctuaire» aux tBrorlsfes réptlblkllhls .

• Pression sur Londres pour que soit reconnue la cc dimension irlandaise » du conflit et la nécessité de consultations permanentes entre les deux gouvernements.

• Main tendue aux protestants d'Ulster afin de préparer une solution négociée au conflit VERS UNE IB'ÉE DE L'HYPOTHiQUE ULSTÉRIENNE? En décem bre 1993, des négociations avec Londres et les principaux partis politiques d'Irlande du Nord (négociations auxquelles participe activement le Premier ministre Alhrl Reynolds ) aboutissent à une déclaration conjointe de londr es et Dublin sur l'avenir de l 'Ulster.

le successeur de Reynolds à la tête du gouvernement à partir de décembre 1994 , John Burton , leader du Fine Gael , poursuit la même politique .

En lévrier 1995 , il est l'auteur avec le Premier ministre britannique de l'époque , John Major , d'un document devant servir de base aux négociations de paix: l'Ulster Framewo r k Peace Document (cc Document modèle pour la paix en Ulster »).

En avril1998, l'accord anglo-irlandais dit du «Vendredi saint» prévoit notamment la réunification de l'Irlande si une majorité au Nord la souhaite et la création d 'un conse il Nord -Sud permettant l'élaboration de décisions sur des sujets d'intérêt commun.

Conform ément à ces accords, des institutions semi-autonomes sont mises en place l'année suivante en Irlande du Nord.

l'EUROPE.

RiSOLUMENT lors du r éférendum sur la ratification du tr11Hé de M11t1Stricht en juin 1992, les Irlandais qui semb le porter ses fruits , notamment sur le plan économique : dans les années 1990 , le pays enregistre des taux de croissance de 8 % par an.

Par ailleu rs, l'Irlande est membre de la zone euro depuis sa constitution , le 1" janvier 1999 .

• Défense de la .-..,;N ,.,.,., d'Irlande du Nord et soutien de la revendication de cc partage du pouvoir» formulée par les catholiques modérés .

Cette politique connaît certains résultats tangibles .

En 1985 , à Hillsborough, un accord anglo­ irlandais est signé : il institutionnalise la fam euse «dimension irlandaise» du conflit ulstérien et confère pour la première fois au gouvernement de la République d'Irlande un rôle consul tatif important dans la conduite des affaires nord­ irlandaises.

Cet accord est cependant rejeté par les unionistes de Belfast .. »

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