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Histoire du Venezuela

Publié le 26/11/2018

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Découverte du Venezuela par Colomb Concession du Venezuela aux Welser Début de la colonisation Échec du soulèvement de Miranda Proclamation de l'indépendance Séparation du Venezuela et de la Colombie Guerre civile dite « guerre fédérale » Début de la démocratisation de la vie politique Élection de Hugo Chàvez

UNE DÉMOCRATIE INSTABLE

 

À l'époque espagnole, le territoire du Venezuela ne suscite guère d'intérêt, comme le montre sa dépendance successive de plusieurs ensembles administratifs coloniaux - Saint-Domingue, la vice-royauté du Pérou, celle de Nouvelle-Grenade (Colombie). L'abdication de Ferdinand VII, roi d’Espagne, sous la pression de Napoléon Ier, en 1808, et la disparition du pouvoir monarchique légitime en métropole encouragent le sentiment national naissant. La lutte pour l’indépendance, à laquelle sont attachés les noms de Francisco Miranda et de Simôn Bolivar, est pourtant difficile et sanglante. Pays parmi les plus pauvres de l'Amérique du Sud, le Venezuela devient à partir des années 1920 une république pétrolière dirigée par une succession de caudillos qui ont en commun de « régner » sans partage.

 

À partir de 1945, le pays s'engage non sans difficulté sur la voie de la démocratie. Celle-ci demeure toutefois bien fragile, comme en témoigne la délicate présidence du colonel Hugo Chavez dont les accents bolivariens et populistes suscitent la vive réprobation d'une partie de la population et l'inquiétude des États-Unis.

LA COLONISATION ESPAGNOLE

La « PETITE VENISE »

C'est lors de son troisième voyage, en 1498, que Christophe Colomb découvre les côtes de l'actuel Venezuela. La région est peuplée d'indiens Caraïbes qui opposeront une résistance aux conquistadors jusqu'à la fin du xvie siècle.

 

De nombreuses expéditions

 

se succèdent, dont celle conduite par Amerigo Vespucci qui baptise le pays du nom de « petite Venise » - Venezuela - après avoir découvert en 1499 le lac de Maracaibo et ses cases sur pilotis.

FRANCISCO MIRANDA AU SERVICE DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

En mars 1792, Miranda se trouve à Paris où il fréquente les salons révolutionnaires. Le 11 juillet,

 

la patrie est déclarée en danger. Un mois plus tard, l’arrestation de Louis XVI met un terme à la royauté.

 

Le général Dumouriez, qui a reçu le commandement de l'armée du Nord, est envoyé

 

en Lorraine afin de barrer la route de la capitale aux fédérés.

 

Francisco Miranda se voit offrir le rang de général de brigade dans l'armée de Dumouriez qu’il rejoint le 11 septembre en Argonne. C'est à Valmy que Miranda donne toute la mesure de ses talents militaires, permettant à Dumouriez de battre les Prussiens de Brunswick. Pour avoir sauvé la France de l'invasion, Francisco Miranda est élevé au grade de lieutenant général. • Miranda participera également à la bataille de Neerwinden le 18 mars 1793. Placé par Dumouriez à la tête de l'aile gauche de son armée - c'est-à-dire face aux positions les mieux défendues par les hommes de Frédéric de Saxe-Cobourg -Miranda est rapidement débordé par l’ennemi. Sommé de s'expliquer devant le Tribunal révolutionnaire, Miranda parviendra à faire la preuve qu'il n’est en rien responsable de la défaite de Neerwinden : l'initiative du déploiement hasardeux de ses troupes appartient au général Dumouriez dont il a gardé l'ordre écrit.

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« LE TEMPS DES CAUDILLDS lE CONSEIVAnSME DE L"tUTE CRtOLE • La mort de Bolivar en décembre 1830 ouvre une période de guerre s civiles et de luttes intestines entre les caudillos qui se disputent alors le pouvoir.

• Par ailleurs, et bien que les liens avec l'Espagne aient été rompus, le système colonial demeure : Indiens , Noirs et métis sont toujours soumis à la classe des latifu ndistes qui entend conserver ses privilèges, quitte à oublier que Bolivar a aboli l'esclavage .

• En mai 1830, le Venezuela se sépare de la Colombie et se constitue en république unitaire .

José Antonio Pilrz en est le premier président (1830·1848).

• Pendant près d 'un siècle, les changements politiques se résument à une alternance au pouvoir de l'oligarchie créo l e et de généraux passés maîtres dans l 'art du coup d 'État militaire .

Mais quels que soient les dirigeants , difficultés financières, troubles sociaux et corruption demeurent des inva riants dans le paysage économique e t polit ique.

• Les divers présidents qui se succèdent jusqu'en 1945 partagent une même inclination pour le despotisme et la violence .

La famille Monagas , au pouvoir de 1847 à 1857 , laisse le souvenir d'une dictature dont le caractère radical plonge le pays dans une guer r e civile -bapt isée « guerre fédérale » -particulièrement sanglante de 1858 à 1870 .

• C'est un autre despote, Antonio Guzman Blanco, au pouvoir de 1870 à 1888, qui entreprend la laïcisation de l'État et l a modernisation de l 'économie.

• Parmi les dictatures militaires qui se succèdent figure celle de Cipriano Castro, au pouvoir de 1899 à 1908 .

En 1902, celui-ci s 'oppose à la Grande-Bretagne et à l'Allemagne , qui bloquent les ports vénézuéliens e n raison de dettes non remboursées par le gouvernement de Caracas.

En 1904 , le tribunal de La Haye tranche en faveur des Européens , mais ce n'est qu'en juillet 1907 que le Venezuela finira par s'acq uitter de ses obligations.

L:année suivante , Cipriano Castro est déposé par le général Ju11n Vicrnte Comez,qui conserve le pouvoir de 1908 à 1935 .

C'est sous son régime que débute , en 1922 , l'exploitation du pétrole .

Celle -ci transforme le pays en provoquant un formidable essor économique .

Toutefois , les efforts des trois présidents qui se succèdent de 1935 à 1945 ne permettent pas, en dépit de la manne pétrolière, d 'améliorer sensiblement le niveau de vie de la population.

L'ALTERNANCE POLITIQUE • En 1945, c'est à la faveur d 'un nouveau coup d'État que le parti de l'Action démocrat ique parvient au pouvoir.

Son chef , R6mulo Betancourt , promulgue une Constitution plus libérale et met en œuvre de nombr euses réformes sociales .

·Élu en 1947 , l'écrivain R6mulo Gallegos s 'inscrit dans la continuité de Betancourt .

Il est renversé l'année 1--------------1 suivante par une junte dirigée par le colonel Pérez Jiménez qui soumet LA GUERRE RDÉRALE • De 1858 à 1870 , le Venezuela est plongé dans une guerre civile, appelée • guerre fédérale ».

Celle-c i oppose les conservateurs aux fédéralistes -ou libéraux .

• Voulant conserver leurs privilèges, les conservateurs -représentants de l'oligarchie- rejettent toute idée d'égalité .

• Les~ pour leur part, réclament !Instauration du suffrage universel et la chute de l'oligarchie : • Conduits par Ezequiel Zamora , Antonio Guzman Blanco et Juan Crisostomo Falcon, les libéraux sortent victorieux du conflit en 1863 et promulguent alors le décret de garanties qui octroie définitivement divers droits comme le droit à la vie, à la propriété et à l'inviolabilité du domicile .

• Des affrontements sporadiques se poursuivront toutefois entre les deux camps jusqu'en 1870 .

le pays à un sévère régime de dictature pendant dix ans.

• En 1958, R6mulo Betancourt revient au pouvoir à la faveur d'un énième putsch.

Il fait adopter en 1961 une nouvelle Constitution .

• Deux coups d'État initiés par l e Parti communiste éclatent au cours de l'année 1962 , à Carupano puis à Puerto Cabello , mettant sérieusement en péril l e gouvernement de Betan court Les forces loyalistes parviennent à rétablir l 'ordre, mais les troubles font de nombr euses victimes , notamment parmi la population civile .

• À partir de 1962 , les casernes retrouvent un semb lant de calme.

Cependant , un noyau d 'activistes civils d'obédience communiste , qui pense que la défense des intérêts de la nation passe par une alliance des civils avec les militaires nationalistes , continue de s'agiter .

Un certain nombre d 'acteurs du secteur civil de cette époque contribueront à l'organisation de la struct ure politique du généra l Hugo Chavez lorsque celui-ci lancera sa candid ature à la présidence de la République en 1998 .

• La politique du président Betancourt est poursuivie par son successeur , le docteur Raûl Leoni (1964-1969} , qui fait face à l'apparition d'un mouvement révolutionnaire d 'inspiration cast riste et à l'opposition des militaires conservateurs .

• Les élections de 1969 sont favorables à la démocratie chrétienne , dont le chef.

Rllf11rl Ct~lthr11 , devient président de la République (1969 -1974} .

• Malgré de nombreux troubles, les présidents qui se succèdent depuis 1945 ont tous été élus régulièrement- le cas échéant après un coup d'État-, ce qui ne s'était pas vu dans le pays depuis 1830 .

UNE DÉMOCRATIE FRAGILE LE TEMPS DES TROUBLES • En raison de la croissance économique liée aux revenus du pétrole , le pays connaît une modernisation rapide.

Le modèle économique n'autorise toutefois ni la diversification ni une répartition équitable des richesses.

Le malaise social devint perceptible à la fin des années 1980 .

• En février 1989 , l'augmentation brutale des prix à la consommation déclenche des émeutes sanglantes à Caracas et dans plusieurs villes du pays .

Ces émeutes , connues sous le nom de « Caracazo », font officiellement cinq cents morts, mais le chiffre des LE PACTE DE PUNTO FIJO • Le 23 janvier 1958 , les Vénézuéliens renversent définitivement le dictateur Marcos Pérez Jimén ez.

Ce coup de force ouvre la voie à la création d'un système politique fondé sur le pacte de Punta Fijo (1958 }.

• Selon ce pacte , les deux principaux partis , Action démocratique (AD , social-démocrate, membre de l'Internationale socialiste ) et COPEI (soc ial-chrétien ) s'allient pour se partager le pouvoir e~ surtou~ pour faire obstacle aux menées des communistes .

• R.., ,.fiiiKIHIIf.

le leader d'Action démocratique , est élu président de République en 1958 .

Il rétablit la Fédération des paysans vénézuéliens (FCV) ainsi que la Confédération des travailleurs du Venezuela (CTV} à la tête de laquelle il place des membres d'AD.

La CTV va ainsi obtenir la quasi -exclus ivité de la représentation des travailleurs, de substantielles subventions issues de la manne pétrolière et devenir un des piliers du système populiste puntofijiste.

victimes est sans doute plus proche de deux mille .

Le Caracazo met en évidence l'usure des partis traditionnels.

Cet épisode montre également les limites du modèle vénézué lien des années 1960, qui allie rentes pétrolières et interventions de l'État.

• L:année 1992 est marquée par deux tentatives de coup d'Étllt militaire qui, si elles échouent , n 'en soulignent pas moins l'extrême fragi lit é du pouvoir.

Élu en 1989, le président Carlos Andrés Pérez est suspendu de ses fonctions en mai 1993 pour détournements et abus de fonds publics .

• En décembre 1993 , Rafael (aidera, qui renoue avec la présidence du pays , décide de suspe ndre les garanties constitutionne lles pour enrayer la crise financière et économique et mettre fin à l'agitation sociale .

• En juin 1996 , le Venezuela signe un accord d 'ajustement structure l avec le Fond s monétaire international (FM I), qui prévoit une hausse des prix des produits de première nécessité et la privatisation de certaines entreprises publiques .

Le pays renoue avec une croissance soutenue dès 1997 , tirée essentiellement par des hausses successives du cours de l'or noir .

Pour autant , la paupérisation de la population fait bientôt somb rer le Venezuela dans une crise politique majeure .

• C'est dans un contexte très tendu que le colone l Hugo Chilvrz , l'un des putschistes de 1992 , remporte l'élection présidentielle de décembre 1998 .

Sa propre coalition, le Pôle patriotique, qui rassemble une dizaine de partis de gauche et de formations nationalistes , a également remporté les é lections législatives de novembre 1998 .

• Investi à la tête de l'État en février 1999, le« héros » des défavorisés annonce l'avènement du « processus révolutionnaire démocratique et pacifique » et promet de mener une guerre sans merci à la corruption et au« néolibéra lisme sauvage », de redresser l'économie du pays et de « refonder la République » .

• Contesté pour ses attachements au x idéaux de Sim6n Bolivar -le pays prend la dénomination officie lle de « République bolivarienne du Venezuela » -et pour la proximité d 'idée qu'il revendique avec Fidel Castro , Hugo Chavez est renversé par un coup d'État militaire en avril 2002 .

• Un nouveau gouvernement proviso ire, formé par Pedro Carmona , le président du patronat vénézuélien, prête serment dans un climat d 'extrême confusi on.

Le même jour , le nouveau président dissout le Parlement et le Tribuna l suprême de justice, et révoque 49 décr ets-lois promulgués par son prédéce sseur.

Ces mesures reçoivent l'aval du général Efrain Vazquez , l e chef des armées .

• Dès, le lendemain, des milliers de mtlnifestllnts favorables à Chavez, venus des quartiers les plus pauvres de la capita le, se dirigent vers le palais prés identiel de Mira flores , en dénonçant les arrestations arbitraires décidées par le n ouveau gouvernement.

• Les généraux, qui avaient soutenu le coup d'État, font alors volte-face , dénonçant à leur tour les abus du gouv ernement intérimaire .

• Le prés ident Carmona , soumis à la pres sion des militaires et des milliers d e manifestants, est contraint de démi ssionner .

Hugo Chavez est aussitôt rétabli dans ses fonctions .

Si le coup d'État ne dure que deux jours , il t émoigne toutefois de la fragilité d u pouvoir et de la difficulté d'inscrire durablement la démocratie dans le pays .

• En août 2004 , Hugo Chavez est obligé de se soumettre à une procédure constitut ionnelle visant à le destituer.

Bien qu'i l sorte à son avantage de cette crise politique, les doutes et les divisions de la société vénézuélienne demeu r e n t, alimentés par le creusement du fossé entre riches et pauvr e s.

LE VEN EZUELA n SES VOISINS • Le Venezuela revendique une part ie du territ oire du Guyana voisin et tente de freine r les infiltrations brésiliennes au sud.

• Plusieu rs problèmes l'opposent également à la Colombie .

Ainsi , les migra tions clandestines en provenance de ce pays se sont multipli ées avec le boom pétr olier vénézuélien.

Il est vrai que la frontière entre les deux pays est perméable aux cont rebandes de toutes sortes -la cont rebande est la principale activité des INIMs CIMjlros qui occu pent en bordure de mer, une steppe désertique coupée par la frontière à l'est de Maracaibo.

• Enfin, des litiges subsistent pour la délimitati o n de la zone économique spéciale entre la Colombie et le Venezuela .

Le contentieux est important puisqu'il conce rne une frange maritime convoitée eu égard aux éventuelles réserves pétrolières off shore.. »

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