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La Hongrie : Une nation longtemps convoitée

Publié le 10/11/2018

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UNE LONGUE LUTTE POUR L'INDEPENDANCE La Hongrie s'est constituée sur la grande plaine d'Europe centrale après l'arrivée des Magyars au IXe siècle. Sans doute originaire de Sibérie, ce peuple a construit un État qui, au Moyen Âge, est l'un des plus puissants de la Chrétienté. Pourtant, l'influence gagnée par la noblesse au détriment du pouvoir royal laisse la Hongrie impuissante face au danger ottoman. Conquis tout d'abord au xvie siècle par les Turcs, le pays vit ensuite une succession de dominations militaires de la part de ses voisins. Autrichiens, Allemands et Soviétiques dirigent tour à tour les destinées du pays. Réellement indépendante seulement depuis 1989, la Hongrie souhaite retrouver son rang dans le concert européen.

EN MARGE DE L'EMPIRE ROMAIN

Terre de transit

Le territoire de l'actuelle Hongrie est situé au cœur du continent européen, dans la grande plaine entourée par la chaîne montagneuse des Carpates et baignée par les fleuves Danube et Tisza. Cette terre a toujours été habitée, sans qu'il soit toujours possible de déterminer par quelle population.

Au cours du Ier millénaire av. J.-C., les Scythes, peuplade de cavaliers d'origine perse, et d'autres tribus indo-européennes (celtes, illyriennes, thraces) traversent successivement la plaine autour du Danube.

La Pannonie, province romaine

En -35, les légions romaines d'Auguste débutent une série d'incursions en Pannonie (du nom des Pannons, autre appellation des lllyrîens), une province à cheval sur l'Autriche et la Hongrie actuelles. Entre -9 et 49, ce territoire est conquis et partagé en deux entités : les Pannonie inférieure (à Test) et supérieure (à l’ouest). Protégeant le cœur de l'empire des attaques barbares, la Pannonie est garnie

de villes forteresses telle Aquincum (Budapest). La vocation militaire de ces deux provinces danubiennes se confirme en 193, lorsque Septime Sévère se fait proclamer empereur par les trois légions de Pannonie, les meilleures de l'empire, avant de marcher sur Rome où il fera reconnaître son pouvoir en 197.

Les Barbares (Huns, Lombards, Avars.

À partir du me siècle, de nombreuses tribus barbares s'agitent aux frontières de l'Empire romain. Elles viennent de Germanie, mais également de terres situées plus à l'est.

À la fin du IVe siècle, le pouvoir romain, depuis longtemps sur la défensive, abandonne la Pannonie aux Huns, tribu de nomades venus du bassin de la Volga. Rome doit alors leur verser un tribut pour éviter des raids dévastateurs.

En 441, Attila règne sur un royaume immense, depuis la région de la Tisza. Quelques années plus tard, il mène de nombreuses campagnes militaires, notamment jusqu'en Gaule et en Italie. Divisés par des tensions internes, les Huns sont finalement supplantés dans la région par d'autres peuples barbares (Ostrogoths et Gépides). Au vie siècle, les Avars, peuple d'origine turco-mongole, s'installent dans le bassin des Carpates. Ils sont battus au viiie par Charlemagne et leur empire se disloque peu à peu.

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(1859), la Prusse et l'Italie (1866), ainsi que l'état de l'empire obligent la cour à chercher un compromis avec les Hongrois. Celui-ci est trouvé en 1867. L'empire se transforme en une confédération réunissant d'un côté l'Autriche et de l'autre la Hongrie. Les Hongrois disposent d'une souveraineté totale en matière de politique intérieure. Seuls les ministères des Affaires étrangères, de la Défense et des Finances sont communs. C’est quasiment le retour à l'esprit de 1848. Les Hongrois profitent pleinement de ce nouveau statut. La prospérité gagne toute la société et Budapest devient, avec un million d'habitants, une métropole de première importance.

hongrie

« LA DOMINATION OTTOMANE (1526·1686) LA DUAITI DE Moi!Acs Pendant ce temps, l'Empire ottoman poursuit son expansion en Europe.

L'offensive est menée par le sultan Soliman le Magnifique , soutenu par 80 000 combattants.

Les Hongrois sont (1740-1748), qui oppose notamment l'Autriche et l'Angleterre d'un côté à la Prusse et à la France de l'autre.

Le fils de Marie-Thérèse, Joseph 11, est moins populaire que sa mère.

Il refuse même d'être couronné roi de Hongrie pour ne pas avoir à respecter la Constitution.

Sa volonté d'imposer l'allemand comme langue officielle , ses réformes fiscales et administratives (1859), la Prusse et l 'Italie (1866), ainsi que l'état de l'empire obligent la cour à chercher un compromis avec les Hongrois.

Celui-ci est trouvé en 1867 .

!:empire se transforme en une confédération réunissant d 'un côté l'Autriche et de l'autre la Hongrie.

1---------~~----1 heurtent la sensibi lité de la noblesse Les Hongrois disposent d 'une souveraineté totale en matière de politique intérieure.

Seuls les ministères des Affaires étrangères , de la Défense et des Finances sont communs .

C'est quasiment le retour à l'esprit de 1848 .

Les Hon grois profitent pleinement écrasés à la batoille de Moh6cs le 29 août 1526.

En tentant de fuir les combats, le roi Louis 11 trouve la mort.

Buda, la capitale, qui n'est pas encore reliée à Pest sur l'autre rive du Danube, est conquise aisément.

LA HONGRIE SCINDtE EN TROIS L'essentiel du royaume de Hongrie passe sous le contrôle direct des Ottomans.

Quelques territoires, à l'ouest et au nord, prennent le nom de royaume de Hongrie sous le sceptre de Ferdinand de Habsbourg, archiduc autrichien promis à la couronne du Saint Empire.

Ce dernier se présente comme le seul espoir de libération pour la noblesse hongroise.

À l'est, la principauté de Transylvanie se forme en payant un tribut au sultan.

L'état de guerre ne cesse pas réellement pendant un siècle et demi et le pays est ruiné .

Cependant, après l'échec du siège de Vienne en 1683, les Ottomans semblent affaiblis.

Le pape Innocent Xl lance un appel à la Sainte Alliance , réunissant notamment les Habsbourg, la Pologne et Venise.

Buda est libérée en 1686.

LA DOMINATION DES HABSBOURG (1686·1790) L'IMPÉRIALISME AUTRICHIEN De manière quasi automatique, le pouvoir des Habsbourg s'implante sur les territoires libérés.

!:empereur obtient tous les pouvoirs et les nobles sont contraints de renoncer aux droits garantis par la Bulle d'or.

L'élection du souverain est abandonnée, laissant le champ libre au despotisme de Vienne.

Entre 1703 et 1711, les troupes impériales doivent réprimer une révolte menée par le duc Ferenc Riikôai .

!:empereur Joseph l" se montre conciliant pour obtenir la reddition des États hongrois.

Au SEIN DE L'EMPIRE En 1715, la diète de Pozsony vote de nouvelles lois afin de régler les relations entre les Habsbourg et la Hongrie .

Ce lent travail est consacré par la Pragmatique Sanction de 1713 qui restera en vigueur jusqu 'en 1918 .

Cette loi établit le principe de la succession au trône par ordre de primogéniture.

C'est ainsi qu'en 1740 , la Hongrie soutient fidèlement les droits contestés de Marie-Thérèse lors de la guerre de Succession d'Autriche hon groise.

!:AUTRICHE-HONGRIE (1790·1914) i:tVEIL NATIONAL Au début du X IX' siècle, les élites libérales du pays songent à le moderniser et à rétablir son indépendance politique .

La grande figure de la modernisation, le comte lstvan Széchenyi, un aristocrate fortuné , veut faire changer les mentalités .

Il fonde ainsi l'Académie des sciences de Hongrie en 1825 , mène une campagne pour réguler tous les cours d'eau du pays et jette le premier pont permanent sur le Danube entre Buda et Pest, les deux parties de la future capitale.

La lutte pour l'indépendance politique est menée par Lojos Kossuth.

Plus radical que Széchenyi , Kossuth fait imprimer ses idées dans le Pesti Hirlap , un journal polit ique.

LA LUTTE POUR L'INDtPENDANCE (1848) Dans le contexte du Printemps des peuples qui touche la France , l'Allemagne et l'Italie , l'Autriche subit à son tour une vague révolutionnaire .

Le 15 mars , les Hongrois , emmenés par le poète Sandor Petôfi , exigent des réformes .

Vienne cède et négocie avec Kossuth.

Les« lois d 'avril » abolissent !"immunité fiscale de la noblesse , émancipent les serfs, établissent r égalité devant la loi et, enfin, instaurent les liberté s civile s.

La Hon grie accède à une autonomie totale, même si l'empereur d 'Autriche demeure le souverain du pays .

Mais sous la pression des conservateurs viennois, François-Jo seph revient bien vite sur ces conce ssions.

Il utilise des contingents croates pour soumettre les Hongrois .

Ceux-ci réagissent en destituant le souverain le 14 avril 1849 .

C'est finalement grâce au tsar Nicolas l" et à 200 000 soldats russes que Vienne parvient à écraser le mouvement hongrois pendant l'été qui suit (bataille de Vilagos , 13 août).

Petôfi tombe à la bataille de Segesvar .

LE STATUT DE 1867 Au cours des années 1850 et 1860, les affaires hongroises sont dirigées depuis Vienne.

Cependant , les défaites militaires autrichiennes face à la France de ce nouveau statut.

La prospérité gagne toute la société et Budapest devient , avec un million d 'habitants, une métropole de première importance.

D'UNE GUERRE À !:AUTRE (1914·1945) LA DtFAITI DE 1918 !:engagement de l'empire des Hab sbourg dans la Première Guerre mondiale se révèle désastreux.

Vaincu , le vieil empire est démantelé lors de la conclusion des accords de paix .

Différents comités nationaux (roumain, tchèque ou yougoslave) revendiquent des portions de la Hongrie.

Dans ces conditions, une révolution éclate à Budapest en octobre 1918 et la république est proclamée sous la présidence de Mihâly Kârolyi.

Celui-ci ne peut faire face aux difficultés du moment et doit céder devant les mouvements communistes dirigés par Béla Kun.

Ce dernier fonde une république des Conseils en mars 1919, qui ne résiste que trois mois aux assauts des troupes tchèque s et roumaine s venues rétablir l'ordre.

LE RtGIME DE L'AMIRAL HORTHY La royauté est alors restaurée par une assemblée nationale qui désigne également au poste de régent l'amiral Mikl6s Horthy .

Le dernier empereur et roi, Charles 1" , part en exil sur 111e de Madère .

En juin 1920, le traité de Trianon consacre le découpage de la Hongrie historique.

Cinq millions de Hongrois vivent désormais hors des frontières du royaume, en Tchécoslovaquie , Roumanie et Yougoslavie .

Très vite, la Hongrie , dont la situation politique n'est pas facilitée par la crise économique des années 1930 , se rapproche de l'Allemagne, désireuse tout comme elle de revenir sur les traités de paix de Versailles et de f----------------1 Trianon.

Après l'installation des nazis LES HUSSARDS Cavalerie légère hongroise.

Leur nom vient d'un soldat du roi Mathias.

Ce nom a été adopté dans toute l'Europe pour désigner des régiments de cavalerie légère , avec un uniforme typique.

au pouvoir en Allemagne (1933), ce rapprochement permet à la Hongrie d'annexer des territoires majoritairement hongrois aux dépens de la Tchécoslovaquie (1938, puis 1939) et de la Roumanie (1940).

En novembre 1940 , la Hongrie rejoint l'Allemagne , l'Italie et le Japon au sein du pacte Tripartite puis engage des troupes aux côtés de l a Wehrmacht sur le front russe .

Cependant, des contacts sont noués en 1943 avec les Alliés: la Hongrie cherche à se désengager du conflit .

En réaction , les troupes allemandes occupent le pays (mars 1944) .

Le 16 octobre, un coup d'Etat patronné par Berlin destitue Horthy et porte au pouvoir le chef du mouvement pro-nazi des Croix fléchées, Szalasi, qui instaure un régime de terreur tandis que l'Armée rouge approche inexorablement.

Le 22 décembre, un gouvernement provisoire est constitué et demande l'armistice (30 déc.).

Szalasi et ses protecteurs allemands sont partis, mais l'Armée rouge s'installe et ne quittera la Hongrie qu'en 1991.

LA HPuiUQUE POPULAIIE HONGIOISE (IM!I-1115) LA PRISE DU POUVOIR PAR LES COMMUNISTES Les élections de 1945 (4 nov.) donnent la victoire au Parti indépendant des petits propriétaires (FKGP).

Contraint par les Alliés d 'organiser une coalition gouvernementale avec les sociaux­ démocrates , le parti paysan et les communistes, le nouveau premier ministre , Zoltan Tildy, mène une importante réforme agraire et nationalise les industries .

Dès 1947 , le parti communiste, qui tient le ministère de l'Intérieur , écrase ses adversaires.

Avec 22 % aux élections législatives d'août 1947 , il est prépondérant dans le nouveau gouvernement (sept.).

En 1949 , une nouvelle Constitution est adoptée, sur le modèle soviétique, et le part i communiste de Matyas Rakosi est le seul parti autorisé dans la toute nouvelle République populaire hongroise .

Enfin, un traité d'amitié perpétuel est signé avec l'URSS la même année.

LA RtVOLUTION DE 1956 Une dictature stalinienne se met en place, achevant la transformation du pays .

La collectivisation des terres est instaurée dans les campagnes et l 'industrie lourde largement développée (plan quinquennal 1950- 1954) .

En 1953 , la mort de Staline permet un radoucissement du régime, à la tête duquel Imre Nagy succède à Riikosi.

Nagy reste peu de temps aux commandes et doit laisser sa place aux partisans d'une ligne plus ferme .

Trois ans plus tard , le XX' Congrès du parti communiste de l'Union soviétique, dénonçant les crimes staliniens, laisse entrevoir la fin du régime dictatorial.

Espérant davantage de démocratie, la population de Budapest se soulève le 23 octobre 1956 .

Nagy prend la tête des événements et restaure aussitôt le multipartisme .

Il retire également la Hon grie du pacte de Varsovie , l'allianc e militaire organisée autour de l'UR S S.

Le 4 novembre , Moscou réagit en envoyant ses chors mettre fin au mouvement.

La répression est terrible .

200 000 personnes quittent le pays pour échapper au nouveau pouvoir de Jânos Kiidiir.

La rigueur du régime communiste s'atténue quelque peu dans les années 1960.

L e kadarisme consiste en de légères concessions auprès des différentes composantes de la socié té.

Ainsi , les paysans sont autorisés à posséder un lopin de terre, les lois sur la propriété privée sont assouplies, les artis tes et les intellectuels non ouvertement hostiles peuvent être subventionnés.

Cependant , dans les années 1980, la situation économique est de plus en plus préoccupante et l'endettement devient insupportable .

AU SEIN DE !:EUROPE (DEPUIS 1985) LA CHUTE DU COMMUNISME !:arrivé e de Mikhail Gorbatchev au pouvoir à Moscou en 1985 et sa nouvelle orientation politique, la perestroH. »

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