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Indochine de 1910 à 1919 : Histoire

Publié le 12/01/2019

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La répression qui s'abat sur les milieux nationalistes vietnamiens à la suite des révoltes de 1907 et de 1908 provoque de nombreuses réactions en métropole. En 1909. des députés dénoncent le régime fiscal qui pèse sur les indigènes. Jean Jaurès, quant à lui, critique violemment le régime indochinois lors du débat de 1911 sur le budget des colonies. Devant ce début de mouvement d'opinion, les autorités décident d'abandonner leurs thèses assimilationnistes pour une politique d'association.

 

Le gouvernement général d'Hanoï est réorganisé par les décrets d'octobre 1911. Ceux-ci sont complétés par la nomination d'un nouveau gouverneur général, le radical-socialiste Albert Sarraut. Réel partisan de mesures libérales, il prône un «exercice loyal et sincère du protectorat». Afin d'entériner ce changement de politique, il fait libérer dès son arrivée Phan Chau Trinh, personnalité marquante du nationalisme

 

vietnamien. Mais il adopte aussi des mesures plus générales. L'ancien Conseil supérieur, chargé d’assister le gouverneur général, est transformé en un Conseil de gouvernement, ouvert à cinq représentants des populations indigènes. Ce conseil ne possède cependant aucun pouvoir effectif. De nombreuses autres assemblées consultatives sont mises en place dans les provinces vietnamiennes ainsi qu'au Cambodge. Ces mesures sont assorties d'une réforme de la législation pénale et de l’instruction publique. Cette politique, pourtant timide, ne manque pas de susciter de vives réactions d'opposition parmi les colons et les fonctionnaires français, qui désapprouvent de telles concessions. Elle ne désamorce pas pour autant le mouvement national.

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« Tirailleurs tonkinois e11 1910.

© H.

Roger - Viol/et gouvernement provisoire dirigé par le prince Cuong Dê et par Phan Boi Chau, deux artisans des révoltes de 1908.

Ce mouvement mène une propagande active, principalement en Cochinchine, mais opte aussi pour des actions violentes.

Le gouverneur Albert Sarraut échappe de peu à un attentat à la bombe, lors d'un voyage en Chine, en décembre 1912.

D'autres bombes éclatent en Cochinchine en mars 1913 et en avril au Tonkin.

Mais la victoire du Yuan Che-k'ai sur le Kouo-min-tang (Guomindang) en Chine prive les nationalistes vietnamiens de leurs appuis.

Le nouveau gouvernement chinois accepte même de coopérer avec la France et procède à l'arrestation de nombreux membres du mouvement.

Celui-ci ne désarme pas pour autant et trouve même de nouveaux partisans à la suite de la profanation de la tombe de l'empereur Tu Duc par le résident de Hué.

Les nationalistes profitent de la diminution du dispositif militaire français, durant la Grande Guerre, pour lancer de nouvelles actions.

En 1915 et 1916, des bandes armées attaquent des postes militaires ou des prisons, mais sans succès.

En Annam, le lettré Tran Cao Yuan gagne à la cause nationaliste le jeune roi Du y Th an et déclenche une insurrection le 3 mai 1916.

L'échec est total: Tran Cao Yuan est exécuté et le souverain déposé au profit de Khai Dinh.

Cet épisode marque la fin de la résistance des lettrés, les derniers nationalistes installés en Chine ne trouvant plus guère d'écho au Yiêt· nam.

Une nouvelle élite est née dans le pays au contact de l'Occident, parmi les commerçants, les industriels et les propriétaires terriens.

Lorsque Albert Sarraut revient en Indochine, après deux années passées sur le front, il trouve des appuis à sa politique d'association.

Le pays avait déjà fourni une contribution importante à l'effort de guerre de la France, en lui envoyant troupes et main-d'œuvre.

Sarraut rouvre en 1917 l'université du Tonkin et accorde à la presse une plus grande liberté.

Dans une nouvelle revue (Nam Phong), le journaliste Pahm Quynh exprime son désir de voir les autorités françaises revenir à l'esprit du protectorat et transférer certaines responsabilités à «leurs pupilles devenus majeurs».

Le mouvement réformateur semble s'imposer mais lorsque Sarraut quitte l'Indochine en mai 1919, il n'est pas parvenu à faire aboutir sa politique d'association.. »

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