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L'invasion de la Malaisie - Seconde guerre mondiale (Histoire)

Publié le 23/01/2019

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histoire

Quiconque souhaitait contrôler la région devait s’emparer de la Malaisie et de sa métropole économique, Singapour. La ville elle-même était prête à soutenir un assaut venu de la mer : lorsque les USA et la Grande-Bretagne déclarèrent la guerre au Japon, respectivement les 7 et 8 décembre 1941, le général Arthur Percival, commandant en chef des forces de Malaisie, avait 88 000 hommes sous ses ordres, dont les 9ème et llème Divisions indiennes et la 8ème Division australienne. Les Divisions indiennes n’étaient certes pas très bien entraînées, mais on ne pensait pas non plus que le danger japonais fût bien erand.

 

A Kota Bahru, cependant, les Britanniques venaient d’essuyer leur première défaite. Dans la matinée, les troupes de Takumi s’étaient infiltrées à travers vallons et marais et avaient encerclé les positions indiennes ; dès le milieu de l’après-midi, elles atteignaient la base aérienne de Kota Bahru. A 16 h, les personnels au sol entendirent le feu des armes légères, au nord ; la panique s’empara d’eux : le feu fut mis aux hangars, les Hudson décollèrent et la base fut rapidement évacuée.

 

Ce même jour, plus de 500 avions de combat et bombardiers du 3ème Groupe aérien du général Sugawara décollèrent de leur base, dans le sud de l’Indochine, pour bombarder les bases aériennes du nord de la Malaisie. Des dizaines de Buffalo britanniques et australiens furent abattus par les remarquables chasseurs Mitsubishi Zéro et beaucoup d’autres furent détruits sur les pistes elles-mêmes. A la fin de l’après-midi, l’aviation britannique basée au nord de la Malaisie avait cessé d’exister - 60 de ses 110 avions avaient été détruits, le restant avait fui vers le sud. Les Japonais étaient désormais maîtres du ciel.

L’ARRIVÉE DES CHARS

Le régiment de reconnaissance du lieutenant-colonel Saeki put atteindre Changlun, à 13 km au nord de Jitra, avant d’être arrêté par un bataillon pendjabi. Peu de temps après, les Pendjabis se retirèrent, puis, reformant leurs rangs sur la route principale, revinrent sur Jitra. Il pleuvait abondamment. Profitant de la mauvaise visiblité, Saeki lança ses chars en avant; ceux-ci dépassèrent rapidement les troupes pendjabis, puis rebroussèrent chemin pour les prendre à revers. Sans craindre le danger, les chars continuèrent d’avancer et foncèrent, au détour d’une route, sur une batterie de canons antichars abandonnée par ses

▼ Soldats japonais avançant à bicyclette en bordure de la jungle malaise. Ce moyen de locomotion leur donna une grande mobilité, qui surprit le commandement britannique.

CHRONOLOGIE

CHUTE DE SINGAPOUR

DECEMBRE 1941

 

8 Forces japonaises débarquent à Koka Bahru. Bombardement de Singapour.

 

10 Le Prince of Wales et le Repuise sont coulés par les Japonais.

 

JANVIER 1942

 

7 Arrivée du général Wavell à Singapour.

 

10 Occupation de Kuala Lumpur par les Japonais.

 

27 Le général Percival replie

ses troupes sur Singapour.

 

31 Début du siège de Singapour.

 

FEVRIER 1942

 

8 Débarquement japonais sur la côte nord-ouest de Singapour.

 

9 Les Japonais atteignent l’aéroport de Tengah.

 

13 Destruction des canons de défense côtière.

 

15 Percival se rend avec

 

80 000 hommes au général Tomoyuki Yamashita.

A Soldat australien

profitant de la vie nocturne de Singapour. Il fallait payer pour chaque danse.

servants qui s’étaient mis à l’abri de la pluie, quelques

centaines de mètres plus loin, dans une plantation d’hé-

véas !

Continuant leur progression, ils dépassèrent un bataillon de Gurkhas stupéfaits puis attaquèrent les principales défenses britanniques. Le 1er Leicester, un bataillon de l’armée régulière, fut le plus atteint; les combats firent rage jusqu’au milieu de l’après-midi suivant. Le général D.M. Murray Lyon, ébranlé par l’attaque japonaise, comprit que toutes les troupes de Yamashita fondraient bientôt sur lui. A la fin de l’après-midi du 12 décembre, il reçut les nouvelles les plus alarmantes. Les Japonais partis de Pattani n’étaient plus qu’à environ 90 kilomètres au sud-ouest. Murray savait qu’il serait pris au piège, même si la llème Division réussissait à tenir Jitra. Pendant la nuit, Jitra fut abandonné et les troupes britanniques battirent en retraite, en colonnes désorganisées, et atteignirent Gurun, à 80 km au sud, deux jours plus tard. Les Britanniques avaient subi une nouvelle défaite.

 

Les 14 et 15 décembre, les Japonais les poursuivirent jusqu’à Gurun. La llème Division battit à nouveau en retraite, cette fois vers la rivière Muda.

Le lundi 8 décembre 1941, à 14 h, heure locale, alors que les bateaux américains mouillés à Pearl Harbor venaient d’être attaqués, les forces japonaises s’apprêtaient à débarquer de l’autre côté du

Pacifique, sur la plage bordée de palmiers de Kota Bahru, à environ 500 km au nord de Singapour, la formidable

forteresse de l’Empire britannique en Asie.

 

Elles débarquèrent sous un feu puissant d’artillerie et de mitrailleuses. Les Britanniques, alertés, étaient en effet sur leurs gardes. Le vice-amiral Pulford, commandant des forces aériennes britanniques de Malaisie, lança également dans la mêlée ses Hudson, qui touchèrent le navire-amiral japonais, le Awajisan Maru. Tandis que les responsables de la force navale japonaise conseillaient l’abandon des opérations, le général Takumi, commandant des forces de débarquement, bondit dans une chaloupe et se dirigea vers les plages. Bloquées par les tirs britanniques, les troupes japonaises y étaient clouées au sol. Takumi relança l’attaque, mettant fin à la confusion qui régnait parmi ses hommes. Malgré des pertes sévères, les Japonais réussirent à pénétrer à l’intérieur des terres. Takumi put alors avertir le commandant en chef de l’opération, le général To-moyuki Yamashita, de son succès.

 

Yamashita reçut ce message à 5 h du matin ; la veille, à 12 h 30, les 15ème et 18ème Divisions de la 25ème Armée avaient débarqué à Songkhla et à Pattani, à environ 80 km au nord. Sa propre mission, du moins, semblait se dérouler pour le mieux. Il avait prévu de lancer une grande offensive au sud-ouest de la péninsule, dans la vaste et riche plaine située entre le détroit de Malacca et la jungle des hautes terres centrales : un excellent réseau routier et ferroviaire reliait en effet la frontière de la Thaïlande à Singapour.

Les Britanniques n’eurent que peu de temps pour préparer des abris et des ouvrages défensifs sur la route au nord du pont sur la Slim. A 3 h 30 du matin, le 7 janvier, une colonne de chars et l’infanterie motorisée japonaises fonçaient sur cette route, au milieu des bataillons d’Ar-gylls, de Pendjabis et de Gurkhas; à 8 h 40, elles détruisaient au passage une batterie antiaérienne britannique et traversaient le pont.

 

Les Japonais entrèrent à Kuala Lumpur le 11 janvier et y trouvèrent les trains entiers de ravitaillement et de munitions qui ne leur avaient que trop manqué. Depuis plusieurs jours en effet, Yamashita déplorait la lenteur du ravitaillement et se demandait même s’il ne lui faudrait pas arrêter l’offensive. Les « provisions de Churchill » - ce fut le nom que les Japonais donnèrent à cette manne inattendue - lui permirent ainsi de poursuivre son avance selon les plans prévus.

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