Les jeux dangereux de Laurent-Désiré Kabila

À l’est évoluent des troupes ougandaises et rwandaises, qui aident les rebelles banyamu-lengues.

Dans l’Ouest, les forces favorables à Kinshasa ont chassé les rebelles, tandis qu’à l’Est ceux-ci continuent de progresser, contrôlant les villes de Goma, Bukavu, Kisangani et Kindu. L’Ouganda cherche ainsi à asseoir sa domination régionale en se faisant le parrain d’un hinterland économique, que certains qualifient de nouvel «empire tutsi», alors que l’Angola entend priver les rebelles de l’UNITA de toute base arrière au Congo pour leur trafic de diamants et que le Soudan cherche à affaiblir à l’ouest l’Ouganda, qui soutient à sa frontière nord les rebelles sudistes soudanais.

L’arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila au Zaïre, rebaptisé République démocratique du Congo, comme, plus généralement, l’ascension en Afrique centrale d’une nouvelle génération de leaders, ce que la diplomatie américaine a appelé la «renaissance africaine», laissait espérer des changements, certes difficiles, mais bénéfiques, compte tenu du bilan catastrophique légué par trente-deux ans du régime autoritaire et kleptocrate du maréchal Mobutu. Par ailleurs, les inconnues prêtées au personnage énigmatique de Kabila entretenaient cette illusion.

Plus cyniquement, la disparition de Mobutu et du Zaïre annonçait pour certains un «nouveau partage du Congo».