Les Latinos des États-Unis

quence concrète de fragiliser davantage l’intégration des Latinos. D’autres décisions restrictives l’avaient précédée, notamment sur le plan de la couverture sociale. D’autres États de l’Union ont déjà adopté des lois de ségrégation semblables. Ainsi, la communauté des Latinos, qui dispose pourtant d’un potentiel humain et économique très grand, apparaît en même temps très vulnérable et doit faire face à des conditions de séjour de plus en plus difficiles.

Soutenue par l’arrivée des jeunes migrants clandestins de plusieurs pays latino-américains, la population hispanique est la plus jeune des États-Unis. L’âge moyen des Hispaniques est de 25 ans, contre 34 pour l’ensemble du pays. Par ailleurs, les enfants et les jeunes d’origine hispanique, âgés de moins de 18 ans, sont déjà plus nombreux que leurs homologues d’origine noire, et sont devenus majoritaires dans cette tranche d’âge.

Cette jeunesse dans la composition démographique se traduit notamment sur le plan de leur participation dans la force de travail disponible. Le pourcentage de la main-d’œuvre masculine est plus grand dans la communauté hispanique que dans le reste de la population américaine. Mais il faut aussi préciser que ce

sont les Hispaniques qui disposent du moins d’atouts sur le marché du travail : seulement 53% d’entre eux ont fini leurs études secondaires, contre 80 % pour la moyenne nationale nord-américaine, et 9% à peine des Hispaniques disposent d’un diplôme supérieur, contre 23 % pour la moyenne.

Alors qu’ils étaient moins de 4 millions en 1950, les Hispaniques, ou Latinos, des États-Unis seront plus de 35 millions au début du XXIe siècle, et deviendront peu après la première minorité nord-américaine. Les États-Unis seront alors le quatrième pays hispanique du monde, après le Mexique, l’Espagne et la Colombie.

Mais cette réalité ne fait pas plaisir à tout le monde et des signes inquiétants de discrimination sont apparus depuis plusieurs années, notamment sur le plan linguistique, mais pas seulement...